InspecteurGadget a écrit :Tu abordes un sujet intime et pas évident (et tu fais bien de le faire), et il est probable que beaucoup de femmes à qui cela arrive n'osent tout simplement pas en parler.(...) Difficile de communiquer alors sur ce qui peut sembler un problème.
Ben honnêtement c'est la première fois de ma vie que j'aborde ce sujet...(Enfin une fois j'ai dit à une amie que j'avais du mal à accepter de perdre le contrôle avec les femmes et donc des difficultés à atteindre l'orgasme et elle m'a répondu "Mais dis moi je suis ravie de l'apprendre..!" Et elle a immédiatement changé de sujet...) Et si je n'étais pas protégée par l'anonymat je ne le ferais probablement pas. Le problème c'est que j'ai l'impression que c'est honteux d'avoir un problème avec ça. D'avoir eu plusieurs partenaires sans jamais réussir à avoir un orgasme à deux. Et comment expliquer que je m'en empêche ?! C'est tellement ridicule ! Certaines femmes n'y arrivent pas car elles ne connaissent pas assez bien leur corps, moi je sais très bien qu'est-ce que mon corps aime et donc comment faire pour y arriver, c'est juste pour la finalisation que ça pose problème...Mais comment expliquer que mon corps et mon cerveau refusent LE truc qui est limite obligatoire j'ai l'impression pour avoir une sexualité "normale" et épanouissante ? (Alors que franchement j'adore le sexe et peux y prendre énormément de plaisir, seule ou à deux.)
Bref je crois que je me suis dit qu'en parler ne pouvait pas me faire de mal, et qu'avec un peu de chance et des témoignages ça pourrait m'aider à me débloquer...qui sait ? Au pire j'me tape la honte et l'affiche mais bon on en meurt pas. (Et je savais qu'ici personne ne se moquerait ni me jugerait, aussi.)
InspecteurGadget a écrit :
Qu'est ce que tu risques? Je ne parles pas forcément quand tu es à deux, mais déjà seule? Par exemple, la peur qu'on t'entende c'est parce que tu n'es pas seule chez toi?
(...)Au final, vouloir garder le contrôle à tout prix est vraiment épuisant et une fois qu'on commence à lâcher prise, ça s'avère vraiment libérateur et agréable.
Je ne vivais pas seule jusqu'à il y a peu c'est vrai, mais je ne pense pas que ça ait un rapport car je ne supporte pas de m'entendre déjà. Alors que quelqu'un m'entende, même (surtout ?) une fille avec qui je suis en train de coucher, c'est inenvisageable en fait. Et si par le passé j'ai pu émettre des sons à deux, c'était toujours de la simulation car je sentais qu'elles n'attendaient que ça, qu'elles en avaient besoin et que mon silence les frustrait plus qu'autre chose, et vu que je ne les connaissais pas et ne comptais pas les revoir, je pouvais me permettre de simuler, ceci afin de ne pas blesser leurs égos, afin de les satisfaire ou je ne sais pas... (J'espère vraiment tout à coup qu'aucune ne se balade sur ce forum !^^)
Mes problèmes de refus de perte de contrôle pour moi se situent uniquement niveau émotionnel et niveau sexuel, je crois. J'ai déjà été ivre plein de fois (je ne suis pas alcoolique hein, c'est sur une décennie !) et ça ne me pose aucun souci. Car je suis toujours capable de maîtriser mes paroles (je crois, j'espère !), mes actes également. Enfin évidemment que je dis et fais des choses ivre que je ne dirais ou ferais pas sobre, mais ça reste dans la limite du raisonnable, pour 99,99% des cas. Je ne perds jamais le contrôle totalement. Tu vois je n'ai jamais dit tout ce que j'ai dit ici (et ça j'en suis archi sûre !) alors que parfois j'étais vraiment saoule. L'alcool désinhibe mais bon, il n'est pas non plus un sérum de vérité !
Et je sais que c'est épuisant, si j'étais capable de lâcher prise crois moi que je le ferais...
Georges, tu n'imagines pas comme ton post m'a touchée et émue, car il a fait écho en moi à un point que je n'imaginais pas. Tu as su mettre des mots sur ce que je ressens, et c'est exactement ça. Mais chacune de tes lignes me correspond, c'est assez incroyable et déroutant, et ça fait du bien. Donc merci pour ça.
Georges a écrit :Ce phénomène d'être dans le plaisir de manière intellectuelle mais le corps qui d'un coup s'arrête de ressentir et donc de se laisser aller. Difficile de l'expliquer alors à sa/son partenaire et j'en suis toujours ressortie avec une grande frustration et sentiment d'anormalité. A la fois être dans le moment et complètement à côté.
+1 pour la première phrase déjà.
Le sentiment d'anormalité maintenant. Je l'ai plus ou moins dit plus haut, puisque j'ai parlé de honte, et je l'ai peut-être fait ressentir au fil de la discussion, mais c'est ça : se sentir anormale car personne ne fait ça et parce que ça paraît tellement aberrant...Et je ne me vois pas du tout expliquer à une fille "Non mais t'inquiète c'est pas ta faute, c'est moi qui m'empêche, c'est génial puis piouf, plus rien ; mais surtout ne le prends pas personnellement". Puis même si elle est consciente que ce n'est pas elle mais moi la responsable, que c'est ma faute et non pas la sienne, le "Mais pourquoi ?!" qui suivrait forcément serait encore plus compliqué à gérer...
Et c'est hyper frustrant en effet...Puis je crois aussi qu'à force, on se crispe par avance car on sait que ça va se passer comme ça, c'est ce que tu disais en parlant d'anticipation. A la fois j'ai besoin et envie de sexe, à la fois je sais que si jamais elle est à l'écoute de mon corps et de mes envies, et qu'elle sait vraiment s'y prendre avec moi, j'ai un risque de tout faire foirer.
Seule le plus souvent maintenant je m'arrange pour que ça soit "faible" en fait. Avoir un orgasme oui mais pas trop intense, que je n'ai pas besoin de stopper l'acte en lui-même car ça reste le plus douloureux, autant physiquement que psychologiquement. Et quand parfois je me dis "allez cette fois tu vas y arriver, tu vas complètement lâcher prise" ben j'ai tellement peur de ne pas arriver à ne pas m'empêcher, de sortir encore frustrée et énervée au final, que je ne risque pas de pouvoir me libérer, alors que si c'est moins intense je ressors détendue, calme et juste trop bien, avec l'envie de recommencer encore et encore, alors que si je stoppe consciemment (enfin c'est pas consciemment, mais quand ce n'est pas mon corps qui cesse de ressentir mais moi qui stoppe l'acte quoi...) ben je mets du temps à retrouver une libido "normale" (habituelle quoi).
Mais à la fois j'ai envie de ressentir plus, surtout quand je sais que je peux avoir plus, que ça peut être dix mille fois plus, que j'ai commencé à le ressentir, et à la fois je n'arrive pas à laisser les sensations me posséder vraiment. C'est hyper paradoxal.
Georges a écrit :
Au fil des rencontres amoureuses, d'échanges, j'ai appris à être mieux avec moi-même et ainsi accepter l'idée que blocage ne voulait pas dire que j'étais anormale.
Je crois que malheureusement je n'en suis pas encore là, et c'est certainement ce qui m'a poussée à écrire ce premier post (en fait je ne m'en remets toujours pas d'avoir écrit ça...sobre en plus !
). Et je veux bien ne pas être anormale, mais déjà je suis lesbienne, alors si en plus je m'empêche moi-même d'orgasmer...
Georges a écrit :La première fois où j'ai pu dire à ma partenaire que là je ne ressentais plus rien et que je voulais arrêter m'a fait le plus grand bien et m'a vraiment aidée.
Wahou. C'est tellement improbable pour moi de faire ça. Après le fait que je n'ai eu sexuellement que des plans culs généralement pas réguliers du tout ne doit pas aider je pense. Si je couchais avec une femme que je connais vraiment (et donc que j'apprécie), je ne pourrais pas simuler ni lui mentir et alors la question se poserait peut-être.
Juste, elle a réagi comment ?
Georges a écrit :J'appréhendais de gêner l'autre, d'être risible...
Perdre le contrôle = se livrer donc être soi face à l'autre. C'est ce que j'aime maintenant en réalisant que c'est ce que j'adore que l'autre accepte de partager avec moi.
Je me demandais comment tu vivais le fait d'être avec quelqu'un(e) qui soit vocal(e)..??.. Cela te gêne? T'excite? Les deux? Aucun des deux?
Mais +++ encore pour ta première phrase ! Quand j'ai simulé de manière sonore, j'avais tellement envie de rire car je me trouvais juste trop ridicule...Et les rares fois où je me suis surprise à émettre un son seule (et donc involontairement), c'est débile mais j'ai tout arrêté et vérifié qu'il n'y avait personne alentours, que personne ne m'avait vue/entendue (alors que j'étais seule chez moi hein...), mais ce coup d’œil panoramique dans la pièce rendait la situation encore plus risible et pathétique, si tant est que cela soit possible.
Encore +++ pour la deuxième phrase en fait...Etre soi face à soi-même ce n'est déjà pas rien, c'est s'assumer (s'aimer ?), mais face à quelqu'un...S'offrir à la personne, lui appartenir l'espace de ce court instant, se mettre à nu en fait (c'est le cas de le dire !). C'est terrifiant.
(Mais j'aime trop qu'une femme perde le contrôle en ma présence, bien sûr...
)
C'est hyper égoïste en fait.
Pour répondre à ta question, entendre une femme gémir/jouir sous mes mains/ma langue m'excite énormément, j'adore ça. En même temps ça me gêne oui. Parce qu'elle elle s'offre à moi, elle se donne entièrement, elle m'offre ce plaisir intense que de la sentir et l'entendre prendre du plaisir/avoir un orgasme, et moi je lui offre mon silence ? C'est irrespectueux en fait. Puis je suis jalouse aussi. Car elle elle y arrive, et elle elle n'est pas ridicule non, au contraire...ça la rend tellement excitante/sexy/attirante/etc etc...
Boudiou même si niveau pratique je ne suis pas sûre que ça m'aide à me libérer, ni que je me mette à réveiller mes voisins par mes cris, ça fait quand même vachement de bien d'en parler et de voir qu'on n'est pas seules (pas folles ?), merci.