Quand je repense à toutes les trames lesbiennes qu’on a pu voir dans les séries, je trouve qu’il y a, malgré tout ce qu'on peut dire, quand même du choix. Du bon comme du mauvais. Et dans tous les genres, tels que les séries policières (en subtext généralement), les séries carcérales (Bad girls), vampiriques (Buffy, True Blood), historiques ( Boardwalk Empire, Maison Close), soap/dramas (Grey’s anatomy, Desperates Housewives, Pretty Little Liars, Once and again, South of Nowhere, Sugar Rush), musicales (Glee)…vous pouvez compléter vous-même.
ça en fait des séries à regarder quand même !
Et pourtant, je ne peux m’empêcher de rester insatisfaite. Je m’explique : quand un scénariste décide de s’attaquer à une romance lesbienne, il lui suffit de suivre le fameux schéma classique gagnant, pour que tout le monde y trouve son compte.
Prenons une personne féminin que l’on nommera… tiens… Shy. Comme son nom l’indique, c’est une fille timide, un peu à coté de ses pompes, lunaire. Shy vis sa vie de façon pépère, tout va bien. Elle ne se pose pas beaucoup de questions.
Voilà qu’arrive une nouvelle fille intriguante, fraichement débarquée d’où on ne sait où, qui répond au doux prénom de Beautylicious (ne me demandez par pourquoi, ça vient comme ça vient
). Beautylicious, contrairement à Shy, est une fille décidée dans la vie, sûre d’elle et qui a du répondant.
Beautylicious, ouvertement lesbienne, en pince grave pour Shy qui ne s’est plus où se mettre. Elles finissent dans le même lit
. Shy prend conscience de sa vraie nature, et avec le soutien de sa belle, désire annoncer au monde entier qu’elle est lesbienne et fière de l’être. Yeeah !
Remplacer le couple Shy/Beautylicious par les couples au choix :
Emma/Jenny, Callie/Arizona, Jenny/Marina, Emily/Maya, Katherine/ Debby, Maca/Esther, Céline/Virginie…
bref pas besoin de démontrer davantage que la formule a déjà bien fait ses preuves.
Alors, oui, ce genre de péripéties est agréable à voir. En effet, on n’est mis dans le rôle de la fille qui se sait plus trop où elle en est, et comme par magie, une superbe créature vient nous faire la cour, nous épaule, et nous fait reprendre confiance en nous. C’est vendeur, non ? Comme dans les Disneys, le Prince vient nous secourir et nous sauver de notre monotonie. La lesbienne a clairement le rôle de sauveur.
Et bien moi, je trouve que c’est une image fantasmée de la réalité et que donc, excusez moi de casser le mythe, c’est rien que de la foutaise ! (de toute façon, j’ai jamais cru au prince ni à la princesse charmante
. Nous ne sommes pas des pigeons tout de même ).
Évidemment, ça ne peut que plaire aux lesbiennes, et de plus, même les hétéros peuvent s’identifier sans problème car le personnage de Shy était hétéro jusqu’à cette rencontre. Bien vu les scénaristes !
C’est pourquoi, je trouve les trames lesbiennes assez « faciles » et idéales en général.
Une histoire que j’apprécierais de voir, ça serait l’histoire d’une fille qui se rendrait compte qu’elle est lesbienne, soit de façon naturelle, soit par l’intermédiaire d’une histoire d’amour qui se passe mal avec une autre fille (je reprends l’idée à Silverring dans son roman « Fais attention à toi », dont des extraits sont disponibles sur son site, et j’en profite pour lui faire de la pub
) et qui décide de se prendre en main, seule.
A-t-on déjà vu une personnage lesbien qui craque pour une demoiselle, et qui met en place un gros stratagème pour la faire tomber dans ses bras ? Un plan foireux, bancal, où elle est obligée de se mettre à nue pour avoir ce qu'elle veut. Un peu comme l’épisode de The L Word, où Dana cherche à attirer l’attention de Lara, mais évidemment, dans ce cas, en deux coups de cuillère à pot, c’est plié.
A travers ces péripéties, notre personnage commencerait à s’épanouir et à prendre confiance en elle, ce qui jouerait sur l’image qu’elle renverrait aux autres.
J’ai aussi beaucoup de mal avec les histoires où on suit un personnage lesbien, et hop, on introduit une autre lesbienne et BIM, qui dit deux lesbiennes, dit forcément coup de foudre réciproque (c'est mathématiques)…à croire que les lesbiennes ne sont pas regardantes, qu’il suffit d’être du bon coté de la barrière et « emballer, c’est pesé, j’achète ! ». Enfin en même temps, vu ce que j’ai pu voir dans le milieu gay, c’est pas si faux que ça
.
Dernièrement, je me demande si je dois me mettre à regarder The Good Wife, où le personnage mystérieux de Kalinda est plutôt réussi.
Kalinda et Lana ont l’air de bien se chercher en tout cas.
ça m’a l’air assez particulier comme histoire, moins convenu et donc assez fun.