Alors déjà, contrairement à
Do I love You (
1 h 14 – emmerdement comme si ça durait des plombes ), j’ai été agréablement surprise par le fait que la durée soit relativement digeste. Ca n’est qu’après, qu’on m’a avertie qu’il s’agissait d’un téléfilm, en fait
! Surprise d’autant plus agréable, donc, et dans ce cas, je dis vraiment bravo sur le découpage du scénario. Chacune des trois parties peut constituer un film, à la tonalité différente comme une variation sur un même thème (
heu... y a des musiciennes, ici, il me semble ), et en même temps, l’enchaînement est évident.
Une réalisation très maîtrisée - un peu trop même parfois, si je voulais être chieuse
. Les ralentis un peu forcés (
genre, je souligne bien la scène : attention !!) m’ont un peu agacée, mais Dieu merci, ils ne duraient vraiment pas très longtemps, et ensuite, ça enchaînait très rapidement sans se prendre au sérieux, et il n’y en avait pas beaucoup. Bon, ça c’était histoire de râler un peu (quand même
!), mais à part ça, les enchaînements de scène sont très jolis, et très variés : il reste des surprises à découvrir jusqu’au bout du film (par exemple, de jolies alternances entre des fondus-enchaînés des plus modernes, et des fermetures à l’iris qui lui donnent un petit air à la fois rétro et soigné – avec là encore, le souci de varier : les fermetures sont très classiques au début, uniformes, puis le mec varie le rythme – ou encore les dialogues de la scène suivante supperposés sur la fin de la scène précédente).
Bref, tout ça donne au film un caractère à la fois très moderne (dans les décors, la lumière, l’alternance de lumières chaudes et froides, voire à la limite du noir et blanc, si je me souviens bien, dans la scène londonnienne où elle recherche l’adresse de Florence) mais restant hyper-classique, souligné en plus par la voix off très nerveuse, qui est souvent utilisée sur des scènes qui pourraient vite paraître ringardes, mais qui du coup sont très dynamiques, constrastant avec l’image seule ! C’est net par exemple sur les scènes de plage, filmées en plan large, avec les robes longues et le coté
Autant en emporte le vent (
), les scènes à Londres. Bref, j’ai beaucoup aimé la réalisation.
Ce qui est agréable, c’est que le jeu des actrices est à l’unisson, il y a de très grands contrastes dans leur jeu : à la fois un peu guindé par moment, assez théâtralisé, à la limite de la justesse, et très dynamique et moderne à d’autres. Donc très agréablement joué, j’ai trouvé, y compris d’ailleurs les rôles secondaires, ce qui est plutôt rare dans un téléfilm – enfin, ils avaient peut-être du fric (mais ça prouve une fois de plus la qualité des productions de la BBC) ? -
(…sauf qu’elle est conne, j’aurais choisi l’autre fille, à la fin, là, celle qui a des yeux à tomber, mais bref…).
Bon, pour trouver encore un bémol, j’ai trouvé la bande-son moyenne, sans plus, et je ne me souviens pas de dialogues exceptionnels non plus.
Bref, c’est un film qui joue beaucoup avec nous, il ne se prend jamais au sérieux, ça ne tombe jamais dans le cliché, il cherche sans cesse à surprendre et il s’en dégage beaucoup de charme, du coup – ça fait inévitablement penser à Dickens lol !
N’empêche, les yeux qu’elle a, Kitty, purée ! Tu me fais faire n’importe quoi, avec des yeux pareil