Représentation lesbienne au théâtre

Parce que la culture lesbienne c'est aussi de nombreux festivals et expositions à travers la France entière.
Clemence
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Re: Représentation lesbienne au théâtre

Message par Clemence »

Bonjour,

Dans le cadre d'un blog que je tiens pour le Théâtre de l'Athénée, je me suis posé la même question que vous! Après quelques recherches et l'aide de mes lecteurs, j'ai commencé à constituer une liste de textes de théâtre en français présentant au moins une lesbienne.

C'est ici ! http://blog.athenee-theatre.com/index.c ... e-sans-tte

(sinon je confirme que le spectacle d'Océane Rose Marie est drôle, juste, bien écrit, et qu'il touche même quand on est hétéro!)

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Iggy
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Jeux de scène

Message par Iggy »

Bonjour,

Je tiens à faire partager cette pièce découverte au hasard et qui m'a beaucoup plue :
"Jeux de scène" de Victor Haïm, avec Francine Bergé et Danièle Lebrun. La pièce a eu un Molière en 2003. Les comédiennes jouent magistralement. Elle existe en DVD. La bande-annonce n'est pas terrible. Ne vous y fiez pas!
http://www.copat.fr/jeux-de-scene.html

Il y a eu une adaptation de la pièce par Zabou Breitman et Léa Drucker. J'aime beaucoup ces comédiennes, mais j'ai trouvé cette interprétation complètement ratée, caricaturale. J'ai été très déçue. J'aurai même préféré que Zabou et Léa inversent leurs rôles.

A voir et revoir pour celles qui aiment!
« L'homme meurt une première fois à l'âge où il perd l'enthousiasme. » Honoré de Balzac

Clairebp
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Re: Représentation lesbienne au théâtre

Message par Clairebp »

Bonjour :)

Je me permets de participer à la discussion, car je vois que vous parlez de la pièce de Kathleen Oliver, et si vous souhaitez plus que lire du théâtre, vous pouvez en voir:

EN CE MOMENT au théâtre de l'Escale, à Levallois 92300 (à 5 minutes de la gare Saint Lazare, arrêt: Clichy-Levallois), se joue "Swollen Tongues" de Kathleen Oliver!

Une pièce de théâtre qui parle de la difficulté d'avouer ses sentiments a la personne qu'on aime, quelque soit son sexe, par timidité ou par peur... C'est un spectacle qui parle aussi de poésie et comment elle peut servir à s'exprimer ou au contraire à nous bloquer, avec le fameux syndrome de "la page blanche"!


J'espère que ça vous plaira!

A très vite!

Retrouvez tous les teasers sur notre page facebook: https://www.facebook.com/SwollenTongues

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clarice
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Re: Représentation lesbienne au théâtre

Message par clarice »

Je viens de voir une pièce fantastique au Théâtre de Vidy à Lausanne où il est question entre bien d'autres thèmes, de représentation lesbienne...
Il s'agit de Misterioso-119 de Koffi Kwahulé (texte écrit en 2004). C'est un texte extrêmement dense, riche qui nous entraîne loin dans les méandres de la pensée humaine.

L'action prend place dans un univers carcéral. Il y a 12 femmes en scène, le découpage est entièrement à attribuer au scénographe et au metteur en scène, Cédric Dorier. En effet, dans le texte, aucune femme n'est nommée si bien qu'on ne sait jamais vraiment qui parle. Il existe des metteurs en scène qui ont placé 6 femmes en scène; Ici, il y en a 12. Chacune avec ses obsessions...

Voici le sujet :
Un ancien couvent abritant une prison de femmes. Toutes ont été détenues suite à des deals, meurtres ou vols. Elles n’ont pourtant pas renoncé : ni à la parole qui permet de se raconter, ni aux obsessions et à la sensualité débordante qui les habitent. Une comédienne travailleuse sociale pénètre ce monde carcéral après que deux de ses prédécesseurs ont disparus mystérieusement. Elle tente de monter un spectacle. Mais les détenues ne se prêtent pas facilement au jeu. La parole alors déchaînée prend corps dans un chœur aux multiples voix qui laisse entendre l’animalité sensuelle de chacune des femmes. Pendant que la parole se libère, une prisonnière interprète inlassablement un morceau à "fendre l’âme", le Misterioso 119 de Thelonius Monk.

Quelques personnages ont des monologues, ce qui permet de comprendre pourquoi elles sont incarcérées. La plupart ont commis des meurtres horribles, à l'image de cette femme infanticide, qui a mis son bébé d'1 mois dans un four à micro-ondes. Pour autant, d'emblée, on n'est pas dans le jugement, on comprend aussi qu'avant d'être les auteures de crimes elles ont été des victimes et que beaucoup se considèrent innocentes...

Il est beaucoup question dans leurs conversations croisées d'hommes, de ceux qui partageaient leur vie dehors, de ceux qu'elles ont parfois tués, de sexe, de plaisir. Pourtant toutes ces femmes qui partagent à présent un quotidien uniquement féminin laissent parler leur sensualité, échapper des gestes de tendresses, des caresses, et surtout leur désirs les unes pour les autres...

Les 2 personnages qui nous intéressent plus particulièrement sont l’intervenante extérieure, qui vient préparer les détenues à un spectacle où se mêlent chorégraphie de pom pom girl et lecture d'un texte d'une écrivaine russe par l'une des détenues, et cette dernière, forte tête, un peu à l'écart des autres, intelligente, cultivée qui déclare dès le début qu'elle tuera l'intervenante.
(Avant celle-ci, déjà 3 autres ont péri, une est "tombée" du 7e étage, 2 autres ont disparu, on n'a jamais retrouvé leurs corps... ça plante tout de suite le décor... :mrgreen: )
Entre ces 2 personnages il y a dès le début beaucoup d’ambiguïté, de désir... La détenue considère que, l'intervenante l'ayant regardée dès son arrivée, avec quelque chose de spécial dans le regard, alors qu'elle n'aime pas être regardée, elle doit la tuer "on ne tue que ceux qu'on aime"...

J'ai aimé cet échange :
La détenue : - vous m'avez regardée, vous n'auriez pas dû !
L'intervenante : -je vous ai regardée comme un homme ?
La détenue : -vous m'avez regardée comme une femme...

L'intervenante dont on apprend dès l'ouverture qu'elle n'a rien à l’extérieur, pas d'amis, pas d'amour, pas de famille, semble attirée irrésistiblement par cette détenue qui l'aime et qui veut la tuer à la fois...
Et elle ira jusqu'à la mort... est-ce un suicide assisté ?
Moi j'opte pour l'envie d'être aimée, ne serait-ce que quelques jours, même si le prix à payer est la mort.
Un peu psychopathe sur les bords, la détenue, j'ai aimé ! :twisted:
Encore une lesbienne psychopathe vous allez me dire ? Eh bien, ... oui ! Sauf que comme elles sont toutes plus ou moins psychopathes dans la prison, ben y a pas de raison d'en faire une maladie ! :lol:

La scène du meurtre est très belle dans cette mise en scène. Elle se passe sous la douche, les 2 femmes sont nues, la détenue lèche le bout des seins de l'intervenante, celle-ci jouit presque puis lui demande de lui trancher la gorge avec la lime... C'est beau... oui, oui, j'assume, j'ai trouvé cela magnifique... :ugeek:

Je spoile la fin pour celles qui seraient tentées... mais que deviennent les corps ???
Se joue encore jusqu'en mai:

Au théatre de Vidy
Du 3 au 16 avril au Théâtre du Grütli à Genève
http://www.crochetan.ch/saison-13-14/misterioso-119
Villars sur Glâne

Je conseille vivement! A part cette représentation lesbienne assez anecdotique finalement, le texte est splendide et les comédiennes toutes formidables !
le doutage

Je suis un chien qui court, babines et oreilles au vent... j'irai jusqu'à la mer...
V.S

ceriseLaguigne

Re: Représentation lesbienne au théâtre

Message par ceriseLaguigne »

Je profite de ce topic pour parler de La nuit des rois, ou ce que vous voudrez, de Shakespeare (écrit entre 1599-1601)
En effet, je suis très intriguée par la relation de la belle Olivia, et de Viola déguisée en Césario, et me demande si l'auteur, aujourd'hui, n'aurait pas fait se marier les deux jeunes femmes?

L'ambiguïté sexuelle dans cette pièce est manifeste, d'autant qu'à l'époque le rôle de Viola était joué par un jeune homme déguisé en jeune fille travestie en homme.

Ainsi, c'est l'histoire de jumeaux, Viola et Sébastien, séparés lors du naufrage de leur navire.
La jeune femme, sans la protection de son frère, se déguise en homme et devient le page du duc Orsino, lequel est épris de la riche et belle comtesse Olivia, qui, endeuillée, le repousse, alors qu'elle tombe vite sous le charme de Césario/Viola.

Certes, à la fin, pas d'idylle lesbienne, mais un mariage hétéro.

Seulement, comme je l'ai déjà exposé, peut-être que cette tragicomédie trouverait une autre fin de nos jours, et qui sait si un auteur aura l'idée d'une adaptation dans ce sens?

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