Claude Cahun au Musée du Jeu de Paume
Posté : mar. 24 mai 2011 19:38
Claude Cahun, née Lucy Schwob (1894-1954), écrivain, femme de théâtre, et photographe, s'expose au musée du Jeu de Paume à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 25 septembre prochain.
"Intimiste, poétique et largement autobiographique, l'œuvre de Claude Cahun, qui s’étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954 — peu avant sa mort —, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d’intérêt. Claude Cahun s’est réinventée à travers la photographie (comme à travers l’écriture), en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque). L'œuvre photographique de Claude Cahun marque rétrospectivement un jalon capital dans l'histoire du surréalisme tout en faisant écho à l'esthétique contemporaine. L’exposition du Jeu de Paume, la première de cette importance en France depuis seize ans, réunira un large ensemble d’oeuvres majeures, dont quelques pièces peu connues ou jamais exposées".
L'oeuvre de Claude Cahun est vraiment spéciale pour moi. J'ai découvert des photos d'elle à l'âge de 13 ou 14 ans et ça avait été un choc, en particulier la photo dans le miroir avec les cheveux rasés. C'est une photo que j'avais découpée et que je n'ai perdue que très récemment pendant un déménagement.
Cette expo m'a beaucoup émue. Par la vie de Lucy Schwob (Claude Cahun) d'abord, qui rencontra sa compagne Suzanne Malherbe, artiste alter-ego et femme de sa vie à l'âge de 15 ans. Suzanne Malherbe prit comme nom d'artiste Marcel Moore (Claude et Marcel, deux prénoms sexuellement indifférencié). Par ses photos ensuite, un grand nombre d'autoportraits qui nous interroge sur nous même, et qui ne montre, non pas une, mais des vérités ? "Je est un autre" et il est multiple ("Sous ce masque un autre masque. Je n’en finirai pas de soulever tous ces visages"). Nous ne savons peut être pas ce que nous sommes mais on ne doit jamais se faire dicter sa conduite. Surréaliste, anarchiste, engagée (membre de l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires), lesbienne (soutenant la revue homosexuelle "Inversions") mais toujours à la marge, et donc libre. Par ses écrits surtout, que je ne connaissais pas et qui s'entremêlent avec son travail photographique et que j'ai maintenant envie de découvrir ("Aveux non avenus" en 1930, quel titre!).
"Je vais jusqu'où je suis, je n'y suis pas encore.
Avenir qui nous fuit, on règlera ton sort."
Découvrir l'oeuvre et la vie de Claude Cahun, c'est un peu comme accueillir sa tante d'Amérique, scandaleuse et épanouie, revoir une amie perdue de vue. Une amie intelligente, passionnée, passionnante, en phase avec le monde et elle-même.
"Intimiste, poétique et largement autobiographique, l'œuvre de Claude Cahun, qui s’étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954 — peu avant sa mort —, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d’intérêt. Claude Cahun s’est réinventée à travers la photographie (comme à travers l’écriture), en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque). L'œuvre photographique de Claude Cahun marque rétrospectivement un jalon capital dans l'histoire du surréalisme tout en faisant écho à l'esthétique contemporaine. L’exposition du Jeu de Paume, la première de cette importance en France depuis seize ans, réunira un large ensemble d’oeuvres majeures, dont quelques pièces peu connues ou jamais exposées".
L'oeuvre de Claude Cahun est vraiment spéciale pour moi. J'ai découvert des photos d'elle à l'âge de 13 ou 14 ans et ça avait été un choc, en particulier la photo dans le miroir avec les cheveux rasés. C'est une photo que j'avais découpée et que je n'ai perdue que très récemment pendant un déménagement.
Cette expo m'a beaucoup émue. Par la vie de Lucy Schwob (Claude Cahun) d'abord, qui rencontra sa compagne Suzanne Malherbe, artiste alter-ego et femme de sa vie à l'âge de 15 ans. Suzanne Malherbe prit comme nom d'artiste Marcel Moore (Claude et Marcel, deux prénoms sexuellement indifférencié). Par ses photos ensuite, un grand nombre d'autoportraits qui nous interroge sur nous même, et qui ne montre, non pas une, mais des vérités ? "Je est un autre" et il est multiple ("Sous ce masque un autre masque. Je n’en finirai pas de soulever tous ces visages"). Nous ne savons peut être pas ce que nous sommes mais on ne doit jamais se faire dicter sa conduite. Surréaliste, anarchiste, engagée (membre de l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires), lesbienne (soutenant la revue homosexuelle "Inversions") mais toujours à la marge, et donc libre. Par ses écrits surtout, que je ne connaissais pas et qui s'entremêlent avec son travail photographique et que j'ai maintenant envie de découvrir ("Aveux non avenus" en 1930, quel titre!).
"Je vais jusqu'où je suis, je n'y suis pas encore.
Avenir qui nous fuit, on règlera ton sort."
Découvrir l'oeuvre et la vie de Claude Cahun, c'est un peu comme accueillir sa tante d'Amérique, scandaleuse et épanouie, revoir une amie perdue de vue. Une amie intelligente, passionnée, passionnante, en phase avec le monde et elle-même.