C’est arrivé. C’est enfin arrivé. Aujourd’hui a eu lieu la diffusion du premier épisode de l’adaptation du manga éponyme, Citrus. En effet, Citrus est à l’origine un manga écrit par Saburo Uta et paru en 2016 aux éditions Taifu Comics. Il s’agit d’un yuri (ça veut dire un manga, ici un anime, qui dépeint une relation amoureuse entre deux filles). Je ne peux pas penser que le choix du nom de la série soit un hasard: citrus est le mot latin qui signifie citron et qui, à l’image du petit citron qui lui sert de logo, ne peut que faire penser à lemon. En anglais, lemon signifie également citron. Mais il s’agit aussi d’un terme qui, si vous êtes familières de l’univers des animes ou des fanfictions, signifie que le contenu de l’histoire sera sexuel. Franchement, si on ne devine déjà pas ce qui va se passer...
Bon, je partage ici une histoire qui me tient un peu à cœur. Parce que ça fait un petit moment que je lis ce manga, mais Citrus... c’est un peu comme un petit plaisir coupable qui se savoure à l’abri des regards indiscrets. Déjà parce que c’est légèrement olé-olé, et puis parce que son sujet est un peu... un peu...
Bon, avant de détailler ce premier épisode qui s’intitule Love Affair !? (et qui porte super bien son nom), présentons un peu l’histoire pour celles d’entre vous qui ne la connaîtraient pas déjà. C’est quoi cet anime au nom d’agrume ? C’est l’histoire de deux filles, Mei Aihara à gauche et Yuzu Okogi (puis Aihara) à droite, qui deviennent demi-sœurs suite au remariage de leurs parents respectifs. Yuzu et Mei possèdent des caractères totalement opposés.
Yuzu est en effet ce que l’on appelle une gyaru, c’est-à-dire une fille totalement obsédée par la mode et les choses frivoles, là où Mei est une fille froide et responsable (coincée, en d’autres termes). Rien qu’à l’image, on sent que tout est fait pour que vous le compreniez: les affaires de Yuzu apparaissent en rose fluo à l’écran, là où celles de Mei paraissent ternes et sans vie (la première qui dit « ouais, comme Mei » se prend un soufflet virtuel derrière la tête >_>). Mais mettons de suite les choses au clair hein...
Voilà. Donc Yuzu et Mei vont évidemment développer une relation assez forte. Dès le générique, on vous annonce la couleur jaune citron: du full yuri 100%. Si le manga met quand même bien l’accent sur le côté « oh non, nous sommes des sœurs, c’est mal de faire ça», on ne peut pas encore savoir comment l’anime va orienter la chose. À ce stade, on peut juste constater que l’anime semble bien suivre la direction du manga: le déroulement du premier épisode suit exactement celui du premier chapitre. En un peu plus sexuel quand même, et on va le voir dès les premières minutes.
Pour ça, revenons au début de l’épisode: Yuzu sait que sa mère s’est remariée mais elle ne sait pas que le nouveau petit ami de sa mère est lui aussi parent d’une adolescente (celui-ci voyageant énormément pour son travail, Yuzu ne l’a jamais vu. Il y a déjà là un petit souci mais enfin, c’est le monde des animes et pour l’instant, tout le monde s’en fout du père de Mei. À part elle. Bref.). Yuzu est donc transférée au lycée Aihara, une prestigieuse école pour filles. Bon, si vous êtes un minimum observatrices, vous tiltez tout de suite sur le fait que le nom de l’école et celui de Mei sont les mêmes. Pas Yuzu. Alors qu’elle le porte désormais aussi. Mais bon, elle est bl... gyaru. Alors tout lui passe au-dessus.
Et en bonne gyaru qu’elle est ,Yuzu se présente au lycée avec ses cheveux blonds, son maquillage, ses accessoires, sa jupe raccourcie etc... Tous ces éléments sont en contradiction avec le règlement strict de l’école, alors Yuzu se fait évidemment rappeler à l’ordre. Et toujours en bonne gyaru, elle conteste la remarque et refuse qu’on lui prenne son téléphone portable (interdit lui aussi, bien entendu), arguant qu’en qualité de nouvelle élève, elle n’était pas au courant de ces règles.
Elle bataille jusqu’à ce qu’arrive Mei Aihara, la présidente du conseil des élèves. Ah, le pouvoir... Mais Yuzu s’en fout royal et s’oppose fermement à Mei. Selon elle, l’habit ne fait pas le moine: ce n’est pas parce qu’on porte de faux ongles ou qu’on a un sac à la mode qu’on ne peut pas travailler à l’école. Mei n’est pas du tout d’accord: il est important d’adopter une attitude digne et réservée, d’apprendre le maintien et les bonnes manières, préceptes que l’institution Aihara inculque à ses élèves et que Yuzu va devoir respecter si elle souhaite étudier ici. Mais Yuzu résiste (la bougresse), alors...
... Mei procède à une fouille corporelle des plus... euh... illégales ? >_>
Non mais vraiment, est-ce que c’était nécessaire de lui presser les fesses comme ça ? Et déjà, tout président des élèves qu’on soit, a-t-on le droit de fouiller les autres élèves ? Bon, je ne m’en plains pas car le yuri en moi crie famine, alors quand je vous parlais de plaisir coupable... mais je pense sincèrement que Mei souffre d’un problème particulier. Je ne spoilerai pas au cas où certaines d’entre vous n’auraient pas lu le manga, mais il y a quand même des réactions assez étranges de la part de la demoiselle.
Revenons à l’épisode. Yuzu, quelque peu secouée après cette fouille intense va... attendez, juste pour le fun, je mets une autre image:
On est d’accord ? Mei paluche à mort là, non ..?
Mais contrairement à ce que vous pensez (esprits déviants), le but pour Mei n’était pas de devenir physiquement intime avec Yuzu dans la cour de l’école. Non. Rappelez-vous que Mei est une fille responsable qui devra un jour hériter de l’école et qui doit pour cela montrer l’exemple. Voici ce que Mei cherchait:
Ah, tout s’explique. Moi aussi, je malaxe sans vergogne les fesses des autres filles quand je veux trouver leur téléphone portable (que je ne cherche pas, au passage). Vous voyez ? Il ne faut pas voir la déviance partout. Énervée mais sans recours, Yuzu voit Mei disparaître avec son bien le plus précieux. Dans les toilettes, Yuzu fait la rencontre de son professeur, le bel Amemiya. Évidemment, elle craque total sur lui (attendez, attendez avant de hurler au scandale... souvenez-vous du thème de la série hein).
Elle prévoit de le séduire car, détail que je n’ai pas encore mentionné, Yuzu n’est jamais tombée amoureuse. En effet, avant d’être transférée dans sa nouvelle école, Yuzu se faisait passer pour une séductrice en puissance auprès de ses amies: toutes pensent qu’elle a déjà perdu sa virginité et qu’elle a énormément de succès auprès des garçons. Mais en vérité, Yuzu est une romantique qui n’a jamais rien vécu et qui rêve de son premier baiser qu’elle s’imagine aussi idéal que ceux qu’elle voit dans les mangas. Avec un prince charmant donc. Ma pauvre, si tu savais ce qui t’attend...
Yuzu est donc beaucoup moins refroidie qu’au début. Malgré les règles de l’école qu’elle trouve trop strictes, la présence du professeur Amemiya la motive. Elle se met en tête de le séduire, et décide également de se faire de nouveaux amis en faisant connaissance avec ses camarades. Elle veut tout savoir. Que font-elles après les cours, est-ce qu’elles vont passer du bon temps au karaoké ? Mais non, Yuzu reçoit un accueil des plus froids: les autres élèves la prennent pour une délinquante et ne veulent pas se mêler à elle.
C’est Harumin, une gyaru sous couverture, qui lui explique que les standards de l’école Aihara inhibe les élèves: toutes ont reçu une éducation solide, elles sont sages et ne cherchent qu’à maintenir une certaine étiquette. Harumin lui apprend également que Mei est la petite fille du président de l’école dont elle héritera un jour. Elle lui apprend aussi que Mei est déjà fiancée à un enseignant (Mei est une fille de bonne famille, donc les mariages arrangés, tout ça...). Et là, vous devriez avoir un tilt dans la tête mais on continue. Harumin lui montre aussi son propre téléphone portable, et lui confie qu’en sachant être discrète, il est possible de passer entre les mailles du filet. Elle lui explique également qu’elle peut récupérer son téléphone portable en allant voir une certaine madame Mineko. Et là, je ne peux pas résister à l’envie de vous montrer la dite Mineko parce que...
Qu’est-ce que Geneviève de Fontenay fout dans le casting de Citrus ?!
Yuzu se fait donc âprement sermonner. Elle parviendra tout de même à récupérer son portable, mais au prix d’un savon des plus longs et des plus chiants. Une fois son précieux sésame récupéré, Yuzu croise de nouveau le beau professeur Amemiya. Décidée à obtenir son numéro de téléphone, elle le suit à travers les couloirs et derrière le mur de l’école, elle voit...
Le beau professeur en train d’embrasser une élève ! Yuzu est sous le choc (du calme Yu, on rappelle que tu voulais quand même récupérer son numéro de téléphone alors ne fais pas ta choquée hein : ). Mais elle l’est davantage lorsqu'elle découvre le visage de l’élève en question. Il s’agit de... de... ? Allez allez, vous devinez déjà...
Mei Aihara ! Ah, quelle incroyable suprise. Sachant qu’Harumin l’avait prévenue de prime abord que Mei était fiancée à l’un des enseignants de l’école, et que Yuzu prévoyait de le charmer, on ne s’y attendait pas du tout. Mh, s’agira-t-il d’un triangle amoureux à la con ? Je vous le dis tout de suite: non. L’histoire est bien centrée sur Yuzu et Mei (à moins que l’anime suivre une autre direction que celle prise par le manga initialement).
Mais revenons à Yuzu. Choquée par sa découverte, Yuzu s’enfuit en courant. Mais Mei l’a surprise, et leurs regards se sont croisés avant que Yuzu ne parte. Yuzu rentre chez elle, dans sa nouvelle maison où les cartons de déménagement ne sont même pas encore défaits, et fait les courses avec sa mère. En rentrant des courses, sa mère lui apprend que son beau-père est encore en voyage et qu’elle ne le verra donc pas de sitôt. Et Yuzu apprend également que celui-ci a une fille, et que cette dernière va désormais vivre avec elles. La porte de la maison s’ouvre, et Yuzu a le déplaisir de découvrir qu’il s’agit de Mei. Mais il va quand même falloir composer avec elle, maintenant qu’elles forment une famille. Et d’ailleurs, c’est bientôt l’heure de dîner.
L’ambiance est plutôt froide, même si Mei reste très polie et fait la conversation avec sa belle-mère. Elle ignore cependant royalement Yuzu, et celle-ci lui en veut de paraître aussi policée après ce qu’elle a vu. Au cours du repas, Yuzu apprend cependant que Mei a vécu seule et n’a pas revu son père (Shou Aihara, au fait) depuis cinq ans. Yuzu suppose que Mei a dû souffrir de la solitude. Mais face à l’attitude froide de sa nouvelle petite sœur (Mei est plus jeune de quelques mois), Yuzu décide de continuer à bouder elle aussi.
Fiou. Après toutes ces émotions, Yuzu se détend dans un bon bain bien mérité. Mais sous l’eau chaude, elle repense à Mei et à l’expression sensuelle qu’elle avait lorsqu’elle roulait une pelle au beau professeur Amemiya (notez ici qu’elle ne pense déjà plus au professeur, mais rien qu’à Mei). Elle se demande s’il est si merveilleux que ça d’avoir un baiser. Yuzu se demande alors pourquoi elle n’arrête pas de repenser à elle, et se demande ce qui ne tourne pas rond chez elle. D’ailleurs, ça l’emmerde et Yuzu se reprend en sortant du bain.
Dans la chambre (qu’elles partagent, comme le suggérait l’image des deux étagères de couleur différente dans le générique), Mei est en train de défaire ses affaires. Yuzu cherche à apaiser les tensions entre elles, après tout, elles sont désormais sœurs et il serait préférable qu’elles s’entendent, au moins pour les apparences. Mais Mei fait la sourde oreille et continue d’ignorer Yuzu, coupant court à toutes ses tentatives de communication. Excédée par son comportement, Yuzu parle alors du baiser entre elle et le professeur Amemiya. Afin de susciter une réaction chez Mei, elle lui demande si le faire dans un endroit où quelqu’un pourrait la surprendre rend la chose plus excitante pour elle, et s’il s’agissait de son premier baiser. Mais alors qu’elle pense mettre sa nouvelle petite sœur mal à l’aise, Yuzu se fait...
... embrasser par Mei qui la plaque sur son lit. Et ce baiser-là va durer, mais durer, mais vraiment, duuuuuuurer. Full yuri 100%, je disais. Bon, on passe sur l’aspect potentiellement violatoire parce que franchement, Mei a un petit souci avec le principe de consentement mutuel. Avant de toucher quelqu’un, on s’assure que la personne est d’accord quand même. Parce que, clairement, vu comment Yuzu va se débattre durant leur « baiser», elle ne l’était pas hein.
Donc oui, les bases de leur histoire sont posées: ça va être souffratoire, il va y avoir de la manipulation, du jeu de séduction mais, vous vous en doutez bien, de l’amour aussi. D’ailleurs, comme le dit Mei en se relevant après leur étreinte forcée: «Voilà à quoi ressemble un baiser.». On a tout de même le droit de diverger hein (le consentement mutuel, Mei >_<). Et ce premier épisode va se conclure ainsi, avec une Yuzu toujours allongée et sous le choc, qui constate que son premier baiser de rêve lui a été volé par sa nouvelle "petite sœur".
Okay, c’est tout pour ce recap. Alors, ce que je peux dire, c’est que l’anime est plutôt bien réalisé. Le chara-design est bien (c'était à craindre pourtant), et c’est subjectif mais j’aime bien l’opening (la musique, mais j’avoue que les images grave yuri m’aident bien à l’aimer aussi). C’est peut-être dû à l’ajout des images en mouvement, des voix, de l’ambiance sonore (on entend tout, du soupir aux draps que Yuzu agrippe, aux cosmétiques qu’elle renverse en se débattant), mais j’ai eu l’impression que Mei était beaucoup plus sexuelle dans l’anime que dans le manga. Mei se comporte de la même manière, mais je l’ai beaucoup plus ressenti dans l’anime. Il faudra voir par la suite si ça se confirme. Yuzu quant à elle est aussi drôle que dans le manga: fraîche, décomplexée, naturelle. C’est l’archétype de l’adolescente qui a envie de s’amuser et de profiter de sa jeunesse au lieu de penser travail et responsabilité, contrairement à Mei.
Au vu du sujet, vous devinez déjà que la relation va prendre des allures d'interdit sous couvert de gros secret bien caché. Je ne spoilerai pas la suite, mais rien que dans le générique déjà, vous avez un aperçu du type de... câlins que se feront Yuzu et Mei une fois la nuit tombée et papa maman couchés (eh, oh, c'est un yuri, pas un anime sur la culture des fleurs péruviennes hors-saison alors shush !).
Voilà. Je ne sais pas si ce premier épisode vous aura convaincu de regarder ou lire Citrus, mais sachant à quel point c’est la disette pour nous pauvres femmes qui aimont les femmes, ne boudez pas votre plaisir, si coupable soit-il. Citrus est très axé sur les sentiments et toute l’histoire repose uniquement sur l’attraction qui va naître entre Mei et Yuzu. Il ne faudra donc pas attendre de l’action ou autre et, si l’anime suit bien le manga, il faudra faire preuve de patience car putain, Mei est coincée contrairement à ce qu’elle laisse paraître de prime abord. Et sachant le tournant que va prendre leur relation, si l’anime suit bien le manga, je ne peux que vous conseiller d’essayer Citrus.