Univers-L Toute la Culture Lesbienne
Interview accordée à l'équipe Univers-L le 31 Janvier 2011 pour le site Univers-L.com
Je sais que votre attachée presse n’est pas particulièrement fan de la pochette de « Gourmande». Dans l’équipe les avis sont partagés, vous pouvez nous en dire plus sur votre démarche ?
À deux fois 20 ans, j’avais envie de me plus me censurer. Y’a un moment dans la vie où on se dit maintenant ça va … Je ne vais pas m’excuser d’être ce que je suis toute ma vie, c’est comme ça et « pis c’est tout ! » ; J’ai donc osé cette pochette-là et je l’assume totalement. Un peu à la façon de Serge Gainsbourg ou d’Alain Bashung quand ils sont apparus maquillés en femme ou à manucure rouge sur leurs pochettes d’album, tout en étant homme. Moi j’apparais avec une barbe de 3 jours, une cigarette et mon sein nu pour mettre en avant ma féminité particulière.
J’avais envie de proposer à voir dès la pochette ce qu’on y écoute à l’intérieur dans l’album. J’avais envie d’une cohérence dans l’image et dans le son.
Si vous deviez ne choisir que trois titres pour les sortir en singles, lesquels seraient-ils et pourquoi ?
Difficile cette question arf ! Difficile en effet … c’est le job des gens de promo ça … et c’est un job difficile. … Je suis bien incapable de répondre à ça mais tout ce que je peux dire en m’appuyant sur les différentes statistiques d’écoutes que j’ai, c’est que le public plébiscite « Mauvais carbone », « je fume », « fais-moi l’amour », « quand je serai forte » « Intox » et « gourmande ».
Vous semblez échapper à toute mode avec cet album. C’était quelque chose de voulu ?
Oui, comme je le disais précédemment, je souhaitais que mon album traverse les modes, qu’il soit intemporel et donc écoutable aujourd’hui et demain … j’espère qu’il va vivre sa vie comme ça (sourires).
Certains titres sont très intimes, pouvez-vous nous en dire plus ? Etait-ce important pour vous ?
Oui c’est important. C’est ça la chanson française pour moi : oser être privé en public, dévoiler l’intimité de ses sentiments. “Gourmande”, est un kaléidoscope de sensations et d’humeurs. Une pincée d’humour, une touche de sensualité, une once de volupté, une bouchée de rage, un zeste de provocation, une dose d’intimité… J’essaie d’y être délicate, élégante, je m’y dévoile en restant pudique (enfin je l’espère) tout offrant mes sensations intimes ; de celles que chacun peut-être, un jour, est amené à vivre en son fort intérieur …
A travers l’enchaînement des titres on à l’impression d’une succession de corps féminins, comme un sentiment de consommation. Le monde de la nuit vous pousse-t-il à avoir cette vision ?
Tiens donc ? c’est intéressant comme impression. Votre question apporte un éclairage différent qui enrichit le propos de l’album. Comme quoi, vous voyez, une fois que l’album est offert à l’écoute de l’autre, chacun s’y invente son histoire et c’est très bien comme ça. J’avais envie que « Gourmande » provoque cela, votre question me le confirme.
On vous a comparé à de nombreux compositeurs-interprètes, notamment Biolay, Bashung et Gainsbourg. Ces comparaisons vous gênent ou vous flattent ? Lesquelles revendiquez-vous ?
Ces comparaisons m’honorent absolument. Je suis une inconditionnelle de ces trois-là.
Je les « surkiffe » tous les trois. Ils font entièrement partie de ma vie au quotidien. Ce sont « mes bibles » en quelque sorte (sourires)
Quels sont les artistes qui vous inspirent et que vous admirez ?
Biolay, Bashung et Gainsbourg sont essentiels … Je viens de découvrir Nicolas Comment et j’aime beaucoup … sinon mes sources d’inspirations sont nombreuses chez les artistes connus … Piaf, Brel, Lenon, Lou Reed, Sting, Aaron, Zazie, Barbara, Maurane, Jonasz et plein plein plein plein d’autres … Je me nourris de toutes leurs bonnes gourmandises (sourires).
Que vous procure la scène, le contact avec le public, que ne vous apporte pas l’enregistrement en studio ?
Le studio est indispensable, la scène est incontournable.
La scène c’est l’endroit où je me sens le mieux au monde. J’adore ressentir l’autre, affronter l’autre … parfois aussi un peu comme un torero dans l’arène. Il y a des scènes accueillantes et d’autre moins, mais je les aime toutes. Toutes sont formatrices. Toutes me nourrissent. C’est le lieu du partage, le lieu de la rencontre.
Le studio, c’est le lieu de la gestation, de la création, le laboratoire.
J’aime le travail de recherche du son, de l’identité sonore, du petit plus qui va vous coller à la peau et qui va faire que c’est vous et personne d’autre. C’est là où tout se crée pour ensuite tout partager, sur scène.
En parlant de gourmandise, si vous deviez comparer votre album à un dessert, lequel serait-il et pourquoi ?
Une tarte au citron meringuée : à la fois sucrée et amère. L’objet de gourmande pour moi est de dire que tout ce qui nous est donné à vivre est bon à vivre. Les joies comme les peines. La vie quoi !
Des projets à venir ?
OUI oui oui trois fois oui …
J’ai été reçu en décembre dernier par le directeur artistique d’une major grâce à mes positions dans les « TOP » de la plateforme Noomiz (http://www.noomiz.com/cclou). Il souhaite maintenant me voir sur scène. Je serai donc sur la scène du Sentier des Halles de Paris le 2 mars prochain à 21h30. J’espère que les professionnels de la musique seront présents, au rendez-vous pour que mon aventure gourmande grandisse, continue et me permette d’aller plus loin et à la rencontre de mon public partout en France et en pays francophones.
J’espère également être rapidement signée par une maison de disque pour travailler sur un autre album. Mon grand projet est simple en fait : faire mon métier et en vivre tout simplement … MIAM !
