A Private Matter

Quand être lesbienne est encore considéré comme une maladie de nos jours

Année de Production : 2014

Date de Sortie : 2015

Réalisation : Kate Halpin

Scénario : Kate Halpin

Avec : Giselle van der Wiel (Abbi), Bianca Bradey (Charlie), Norah George (Virginia), Cain Thompson (Dave)

Nationalité : australienne

Genre : Court-Métrage, Drame

Durée : 20 : 00 minutes

Titre Original : A Private Matter

A Private Matter : Résumé

Abbigail, une jeune australienne récemment installée à Sydney, retourne dans son village natal avec sa petite-amie, Charlie, pour rendre visite à sa mère et son frère. Sa famille ignorant tout de son homosexualité et de sa relation de couple, Abbigail fait passer Charlie pour une simple copine. Cela n’empêche pas les deux jeunes femmes de s’amuser et de profiter de cette escapade à la campagne, mais au détour d’une conversation ce week-end va prendre une tournure dramatique.

Abbigail, une jeune australienne récemment installée à Sydney, retourne dans son village natal avec sa petite-amie, Charlie, pour rendre visite à sa mère et son frère. Sa famille ignorant tout de son homosexualité et de sa relation de couple, Abbigail fait passer Charlie pour une simple copine. Cela n'empêche pas les deux jeunes femmes de s'amuser et de profiter de cette escapade à la campagne, mais au détour d'une conversation ce week-end va prendre une tournure dramatique.

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Un court-métrage dur sur une réalité terrifiante

Note des lectrices : 2.94 ( 6 votes)
85

A Private Matter est un court-métrage de Kate Halpin réalisé il y a deux ans dans le cadre d’un projet étudiant. Il s’agit donc d’un film à très petit budget, mais qui est pour autant très bon.

Comme le laisse deviner la bande-annonce, le sujet traité n’est pas joyeux, mais, malheureusement, il s’agit d’un fléau encore d’actualité à notre époque. Attention spoilers : je révèlerai des parties de l’histoire dans la suite de la critique.

Nous suivons Abbi, une jeune femme réservée en couple avec Charlie qui, elle, est plus extravertie. Toutes deux partent rendre visite à la mère et au frère d’Abbi, mais il y a un hic : la famille d’Abbi est homophobe et ignore son homosexualité. Abbi subit donc l’opinion de sa famille et le climat oppressant qui règne chez elle et n’ose pas/ne peut pas s’affirmer en toute tranquillité. C’est d’ailleurs sûrement pour cela qu’elle a quitté son village natal et est partie vivre sa vie à Sydney. Au contraire, Charlie s’assume totalement et refuse de laisser passer les propos homophobes de la mère de sa petite-amie sans réagir. Mais c’est cette force de caractère et cette affirmation de soi qui déclencheront l’événement dramatique qui va suivre.

Autant l’on sent de suite que la mère d’Abbi est de nature très froide et est enfermée dans sa religion, autant le frère semble rieur, fêtard et très proche de sa sœur qu’il surprotège. L’on aurait donc pu croire qu’il était sincère lorsqu’il disait n’en avoir rien à faire de l’orientation sexuelle de Charlie et vouloir qu’elle et Abbi participent à la fête organisée par ses amis. Mais non, il est juste plus sournois et fourbe, et donc plus dangereux, que sa mère. L’expression sur son visage à la fin du court-métrage est simplement terrifiante : il n’éprouve aucun remord pour ce qu’il a fait.

Même si je trouve la scène du dîner peut-être un peu trop caricaturale, tous les acteurs sont très justes et incarnent parfaitement leurs personnages. Bianca Bradey et Giselle van der Wiel forment un couple adorable que j’espère suffisamment solide pour surmonter cette épreuve.

En effet, suite à cet événement tragique, Abbi décide enfin de ne plus se laisser écraser par sa famille et dénonce son frère, mais nous ne savons cependant pas comment leur couple évoluera dans le futur. La fin est ouverte et c’est tant mieux : à nous de décider ce qu’il se passera entre elles. De nature optimiste, je pense qu’elles seront assez fortes pour rester ensemble, et le petit entrelacement de doigts entre les deux jeunes femmes dans la dernière scène démontre, pour moi, leur force et leur amour.

En bref, A Private Matter est un court-métrage très réussi qui aborde un sujet dur et révoltant et qui mérite toutes ses récompenses. Il fait actuellement la tournée des festivals internationaux, alors peut-être aurons-nous la chance de le voir dans un festival français cette année.

A Private Matter : Critiques Presse et Récompenses

Prix de la meilleure réalisatrice (étudiante) au festival du film indépendant de Los Angeles 2015.

Prix du meilleur court-métrage au festival international du film indépendant de l’Ohio 2015.

Prix du meilleur film étudiant au festival du film d’Oregon 2015.

Sélection Officielle au festival du film Mardi Gras de Sydney 2016.

Sélection Officielle au festival international du film de Milan 2015.

Sélection Officielle au festival international du film de Rome 2015.

Sélection Officielle à Reeling, le festival international du film LGBTQ+ de Chicago 2015.

A Private Matter : Extraits

Virginia : Abbigail, tu es en avance.

Abbi : Contente de te voir aussi, maman.

Virginia : Tu sais que je n’aime pas les surprises.

Abbi : J’aimerais te présenter le frère le plus protecteur de la planète. Tu sais que je n’ai plus quinze ans, hein ? Tu le sais ?

Dave : Mais tu seras toujours ma petite sœur.

Charlie : Merci pour ce dîner très instructif.

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

Répondre