F comme garçon d’Isabelle Rossignol

F comme garçon d'Isabelle Rossignol

Titre Français : F comme garçon

Titre Original : F comme garçon

Auteur : Isabelle Rossignol

Date de Sortie : 18 Janvier 2007

Nationalité : Française

Genre : Jeunesse

Nombre de Pages : 153 pages

Éditeur : L’école des Loisirs

ISBN : 2-211-08355-3

F comme garçon : Quatrième de Couverture

Je ne suis pas normale.
Nina est ma cousine et ma meilleure amie, mon idole et mon contraire. Dans la famille, tout le monde nous appelle les inséparables.
Mais moi, ce n’est pas comme une cousine que je l’aime. Ni comme une amie.
J’ai envie de la voir nue, de caresser sa peau à la folie, de me frotter contre elle, de me cacher avec elle.
Ça m’a pris le jour du déménagement quand je l’ai serrée dans mes bras, avant de la quitter jusqu’aux prochaines vacances.
Je n’ai pas le droit. Je sais que je commets le péché de chair, comme disent les religieuses du collège. Alors j’entre à l’église, et je jure que je ne la toucherai plus.
Et puis je recommence.
Je suis lourde, mal, idiote, suppliante, amoureuse.
Et pas elle.

F comme garçon : Avis Personnel

F comme garçon, c’est l’adolescence d’une jeune fille, Zoé. C’est le difficile passage de l’enfance à l’âge adulte, ce moment clé et charnière où se construisent beaucoup de choses. J’aime particulièrement explorer cette période à travers les regards d’auteurs tous plus différents les uns que les autres et voir ce qu’ils en ont retenu, la manière dont ils se la représentent et ce qu’ils trouvent important d’en dire.

Là j’ai un avis plus que mitigé parce que pour moi, Nina est tout sauf une adolescente. Ou alors elle est une adolescente de temps en temps, à travers une réflexion par-ci par-là et une attitude à un moment donné. Mais dans l’ensemble, je l’ai trouvée beaucoup trop âgée pour le rôle.

Le commencement par les premières règles a quelque chose de très fort et juste. Ça semble réel et j’ai accroché immédiatement. J’aurais peut-être vraiment adoré la suite si l’histoire avec Nina et le sentiment d’être un monstre que ressent l’héroïne n’avait pas été aussi appuyé. On insiste sur un côté graphique qui a quelque chose de très pervers et même si effectivement c’est défendu, cette relation apparaît très malsaine et dérangeante.

J’ai été surprise par le côté « militant » qui se ressent un peu trop à mon avis. Pas que Zoé aille faire la Gay Pride, non, seulement l’insistance sur le mot « homosexuelle » qui est joli, les romans qu’elle lit et l’importance des auteures femmes et du féminisme. À 14 ans ! À 14 ans, Zoé a lu Anaïs Nin et d’autres grandes romancières. Je veux bien, mais moi qui ai 26 ans ne les ai pas lues, ça ne m’a pas aidée la petite phrase de repérage des lesbiennes : « tu peux leur demander si elles lisent Anaïs Nin ou d’autres auteurs de cette veine » (page 126) Oui mais heu, j’ai plutôt le droit de leur demander quel est leur personnage préféré dans la série Xena ?

Je pense que l’auteure était bourrée de bonnes intentions en écrivant ce roman. Il y a vraiment des passages qui sont d’une justesse éblouissante et qui toucheront tous les ados. Je pense notamment à cette phrase « si mon dos était une porte et que ma grand-mère l’ouvrait, elle y découvrirait des secrets qui la feraient s’évanouir » (page 12) C’est super fort et réaliste comme métaphore. Oui mais à côté de cela, Zoé fait penser à une petite bourgeoise qui ne se prend déjà pas pour rien parce qu’elle lit beaucoup et connaît de grandes auteures. Elle n’est pas accessible et je trouve cela très dommage. Ça empêche complètement l’identification.

À vous de juger.

F comme garçon : Extraits

« De l’aimer avec mon âme mais aussi avec mes mains. Nina, je voudrais la toucher tout le temps. Quand on est loin l’une de l’autre, elle est devant mes yeux comme une chandelle qui brille. Je n’arrête pas de lui parler dans ma tête. Je lui dis des trucs fous : « Tu es ma vie. Sans toi, je veux mourir. Avec toi, je peux faire des miracles. Si tu meurs, je te ressusciterai. » Je lui dis tout ça, le soir, avant de m’endormir.

Je me demande si elle se rend compte que je l’aime autant. Je ne sais pas si elle m’aime. Mais elle est si petite qu’elle est entrée en moi depuis ma naissance. Et je veux qu’elle n’en sorte jamais, jamais, jamais. » (Page 16)

« Elle me pousse violemment et s’éloigne. Après quelques pas, elle se ravise. Me regarde avec un air triste que je ne lui ai jamais vu.
– Je croyais qu’on s’amusait, toutes les deux.
Je pourrais répondre oui. Pour qu’elle n’ait plus peur de moi et qu’elle se laisse encore approcher. Sauf que je ne peux plus mentir.
– Je suis homosexuelle, tu sais.
Jamais, depuis que mon père avait dit le mot, je n’avais osé le prononcer. Étrangement, Nina ne semble pas du tout étonnée ou choquée. Pendant un moment, je pense que c’est parce qu’elle ne connaît pas le sens de ce que je viens de lui dire. Mais c’était la Nina d’avant qui était naïve. Celle d’aujourd’hui sait tout, comprend tout. Celle d’aujourd’hui peut être agressive.
– Ça, merci, j’avais compris ! Sauf que ce sera plus avec moi, c’est tout ! » (Page 51)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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