Where are the dolls : Interview de l’actrice Megan Follows

Megan Follows - Where are the dolls

Interview accordée à Dorothy Snarker le 18 juillet 2012 pour le site Afterellen.com

Mentionnez le nom de Megan Follows à toute femme ayant eu accès à la télévision vers 1985 et vous entendrez sans aucun doute un cri de joie. Et ce cri ressemblera à quelque chose du genre « Oh mon Dieu, Anne… la maison aux pignons verts ? Je l’adorais ! »

Vingt ans ont passé depuis que Follows jouait Anne Shirley, cette orpheline rousse plutôt précoce. Depuis, elle est restée dans le métier aussi bien à l’écran que sur la scène. Et maintenant, elle va certainement exaucer le vœu de toutes ses fans lesbiennes. L’actrice de quarante-quatre ans joue une femme homosexuelle dans un court-métrage diffusé pour la première fois à l’Outfest de Los Angeles ce week-end.

Follows est la tête d’affiche de Where are the Dolls, un court-métrage traitant de l’évolution personnelle d’une femme lorsqu’elle parcourt les rues de Toronto. La réalisatrice out Cassandra Nicolaoua basé son œuvre sur le poème d’Elizabeth Bishop Where are the dolls who loved me so… Le court-métrage de sept minutes trente-sept secondes qui en résulte ressemble à un poème monté sous la forme d’un film, avec des dialogues clairsemés et des visuels de rêve. Tourné en deux jours en octobre dernier dans les rues et les boîtes lesbiennes de Toronto, Where are the Dolls a fait danser Follows et, oui, l’a fait embrasser une autre femme. Nicolaou avait tout d’abord travaillé avec Follows sur un documentaire lors de la production de Top Girls de Caryl Churchill en 2010. Dès qu’elle a vu une photo de Bishop et remarqué la ressemblance, elle a pensé à Follows pour son court-métrage.

La semaine dernière, Follows a discuté avec AfterEllen.com du court-métrage, de sa carrière et de sa chère « Anne avec un « e » ».

J’ai eu la chance de visionner le court-métrage et je l’ai bien aimé. Il est utopique et intéressant. Qu’est-ce qui vous aattirée vers ce projet dans un premier temps ?

Mon amitié avec Cassandra, vraiment. Elle m’a demandé de participer et c’était un peu un acte de foi sur ce que cela allait donner. Comme vous pouvez le voir, c’est quelque peu conceptuel, c’est basé sur le poème. Le poème est évidemment très beau. J’ai connu Cassandra par le travail : elle avait fait un documentaire pour un projet théâtral dans lequel j’étais impliquée.

Connaissiez-vous le poème d’Elizabeth Bishop sur lequel le court-métrage est basé ?

Pas le poème en entier. Je connaissais bien sûr Elizabeth Bishop et quelques parties de son travail. C’est principalement à travers l’intérêt que portait Cassandra à ce poème et son envie de l’explorer que je suis devenue familière avec cette œuvre. C’est également plutôt génial parce qu’il s’agit d’une interprétation très personnelle de la part de Cassandra.

En sachant que c’est une œuvre utopique et conceptuelle, comment avez-vous réussi à capter l’état d’esprit de E. ? Qu’est-ce qui vous intéressait dans son parcours ?

Vous savez, c’était un peu une réalisation-guérilla. Le tournage dans la boîte était intéressant : nous étions en direct et c’était vraiment des choses qui se produisaient. Il y avait quelques indices qui montraient qu’il y avait une équipe de tournage dans les alentours et nous avons utilisé une caméra très discrète. Donc nous sommes simplement allés dans cette boîte et nous avons dansé.

C’était plutôt marrant parce que le son était vraiment fort là-dedans et nous ne nous entendions pas. On a dû concevoir un langage des signes. De nombreuses fois, mon personnage dansait les yeux fermés. Je ne savais pas du tout si la caméra était toujours en train de tourner ou s’ils étaient passés à une autre scène. Plusieurs fois, je suis devenue assez intime avec des personnes qui dansaient et qui n’avaient rien à voir avec le film. Ensuite, je disais « Oh, je suis désolée, je crois que nous ne sommes pas en train de filmer. Si vous pouviez me lâcher s’il vous plaît, il faut que je retrouve mon équipe » [rires]. Nous avons eu des moments drôles.

Eh bien, certaines personnes de cette boîte ont certainement passé une bonne soirée alors.

Oui, en effet.

Il s’agit bien entendu, également, d’un rôle lesbien. En quoi cela a influencé, si cela l’a influencée, votre façon d’approcher ce rôle et de vous y préparer ?

On dirait que quelque chose retient cette femme. Elle est inhibée et ne se réalise pas totalement. Je pense que c’est quelque chose d’universel ou du moins quelque chose auquel je peux m’identifier : tenter de savoir qui vous êtes et chercher de l’intimité. C’est une œuvre intéressante parce que ce quelque chose de très intime se passe avec un étranger, comme la rencontre dans la salle de bain, donc c’est complexe. Elle recherche de l’intimité et une connexion. Elle le fait de telle façon que ce n’est pas exactement ce qui se passe. Ça l’est et ça ne l’est pas.

On dirait qu’elle est en quelque sorte malade d’elle-même, qu’elle cherche quelque chose et qu’elle n’a pas encore été capable de le trouver. L’œuvre traite également du fait d’être seule et de ce besoin de connexion. Je suis curieuse pour vous, qu’avez-vous retenu de cette œuvre ?

Quelque chose de similaire. Elle est évidemment en quête de quelque chose. Elle se sent retenue par quelque chose d’une certaine façon, elle cherche une connexion qu’elle n’a pas eue avant ou qu’elle a eue précédemment. C’est intéressant, il n’y a pas beaucoup de dialogues. Il faudra que je le regarde à nouveau. C’était très beau, vraiment c’est un très beau court-métrage.

Oui, les cinématographes ont fait un travail merveilleux. Nous avons tourné toute la nuit. Nous commencions à 20h en traînant dans les rues de Toronto puis dans ce club jusqu’à 4h du matin et puis nous allions au lac. Donc c’est un voyage que nous avons tous fait avec le personnage.

Ce n’est pas le premier rôle lesbien que vous interprétez à l’écran. Je me rappelle de votre apparition, il y a plusieurs années de cela, dans Urgences en tant qu’amie lesbienne du personnage d’Elizabeth Mitchell. On dirait donc que vous n’avez aucune aversion particulière à jouer un rôle homosexuel. Vous a-t-on déjà proposé plusieurs rôles de lesbiennes ?

Je ne sais pas si l’on m’a déjà proposé beaucoup de fois d’interpréter une lesbienne. J’ai joué dans la pièce Cloud Nine, je ne sais pas si vous connaissez. Je jouais trois personnages dans cette pièce : Mrs Saunders, Ellen et Lin. Dans le premier acte, je jouais deux rôles : Mrs Saunders, une veuve ayant une aventure avec le personnage masculin principal et Ellen, une gouvernante qui est secrètement mais réellement amoureuse de sa femme. Dans la seconde moitié de la pièce, je jouais Lin, qui est lesbienne. Il y a plein d’androgynie dans Cloud Nine et il y a différentes relations amoureuses. La pièce joue beaucoup avec ces thèmes. Et au final, cela veut dire que peu importe la forme que cela prend, cela traite du fait d’atteindre ses objectifs et d’être connecté aux autres, peu importe que les relations soient hétéros, gays ou familiales. Et ça, ce fut mon expérience.

Bon, pour les personnes qui ne vous ont peut-être pas vue là-dedans, Where are the Dolls exauce le super vœu de vos fans lesbiennes, qui ont attendu longtemps pour vous voir – en absence d’un terme plus délicat – embrasser une femme. En aviez-vous entendu parler et êtes-vous consciente de la base de fans lesbiennes que vous avez depuis des années ?

C’est marrant, je suppose que oui et non. Je ne l’ai pas forcément identifiée comme une base de fans lesbiennes. Une amie, une réalisatrice de documentaire qui s’appelle Heather Connell, a tourné un documentaire au Cambodge et j’ai fait la voix offet la photographie fixe du film pour elle. L’autre fois, elle m’a envoyé le post d’AfterEllen sur la relation entre Anne et Diana. Elle me disait « Regarde ! » Et nous avons bien rigolé avec ça.

Je pense que l’histoire de Anne… la maison aux pignons verts parle également beaucoup au public lesbien parce que c’est l’histoire d’une outsider qui se bat pour se faire accepter et être elle-même. Au début de l’histoire, c’est quelqu’un qui n’est pas vraiment pris en compte par la société, c’est une orpheline. Mais avant la fin du film elle est aimée pour toutes ses qualités et capacités. Il y a des parallèles évidents qui peuvent être faits entre la communauté LGBT et l’histoire d’Anne. Avant que votre amie ne vous envoie ce post à propos d’Anne et Diana, étiez-vous au courant que certaines personnes souhaitaient/espéraient/prétendaient qu’elles étaient en couple ?

Oui, c’est assez compréhensible sur ce coup-là. Ça ne me surprend pas.

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

3 commentaires

  1. j’adore l’actrice megan follows , la premiere fois que je l’ai vu c’etait dans “anne la maison aux pignons vert” ensuite je l’ai vu aussi dans 1 episode de la serie “urgent” , dans 1 episode de la serie “New-York unité speciale …..
    j’espère qu’on verra bientôt le court-métrage qu’elle vient de tournée , dans le role d’une lesbienne je trouve ça très bien qui est de plus en plus de role lesbienne , gay autant heteo car l’amour n’a pas de sexes

  2. Maintenant, Megan Follows joue dans la série Reign.

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