Interview de l’humoriste Suzanne Westenhoefer

Suzanne Westenhoefer

Interview accordée à Kathy Belge le 20 Février 2008 pour le site About.com

Depuis 1992, Suzanne Westenhoefer gagne sa vie en étant une humoriste ouvertement lesbienne. De ce temps là, ils étaient quelques autres humoristes ouvertement gays mais aucuns ne jouaient pour le public hétéro. Lorsque Suzanne décida de devenir professionnelle, elle décida qu’elle voulait faire de l’humour gay dans les clubs hétéros habituels. C’était considéré comme tabou à cette époque. Elle a poursuivi en étant la seule humoriste « out » chez David Letterman et la seule à avoir eu sa propre émission sur HBO.
Elle vient juste de sortir un nouveau DVD, A Bottom on Top, qui a été en partie diffusé sur Logo cet été. Alors qu’elle se remet d’une chirurgie de la cheville, Suzanne a pris un moment pour me parler de sa carrière, du Dinah Shore et de politique.

Vous m’appelez de votre maison à Hollywood. Donc, votre vie est exactement comme celle de The L-Word

Oui. [rires]. En fait le côté drôle de tout ça c’est que, si vous regardez la première saison, Bette & Tina et Shane et Jenny et toutes vivent à North Ogden. Elles vivent pile là où je vis. Jenny obtient un travail au Bristol Farms à l’angle de ma maison. Je reconnais notre quartier à chaque fois, mais une fois que vous avez ouvert la porte d’une maison et voyez l’intérieur vous vous dîtes « Il n’y a pas de maisons aussi grandes dans le quartier ».

Vous avez un nouveau DVD de sorti.

Oui. Nous avons enregistré le spectacle à Indianapolis. Il est diffusé sur Logo.

Je me demandais, pourquoi Indianapolis ?

Pourquoi pas ? J’ai un gros gros groupe de fans là-bas. Ils y étaient plus de 1 000 homosexuels. Souvent quand vous voyez un spectacle c’est « En direct de New York » ou « En direct de San Francisco. » Il n’y a jamais de trucs marrants comme ça « En direct de Indianapolis ». Nous pensions que ce serait le bon moment. Il y a tout le spectacle, plus des interviews et des trucs en coulisses. Sur Logo ils passent juste les 45minutes qu’ils ont sélectionnées et ajoutent des pubs.

Il y a quelques extras marrants dedans.

Oui, dont ma petite amie en train d’être interviewée et paniquée par la caméra. Elle n’est pas timide ou quoi, elle n’est juste pas fan de tout ce côté spectacle du monde.

Donc, comment avez-vous commencé la comédie ?

J’étais barmaid et les gens venaient et disaient « Vous êtes marrante, vous devriez être humoriste ». Mais j’étais déjà vraiment « out » et également une activiste et membre de Act-UP et tout ça…. Ça semble bizarre maintenant de dire que ça n’a pas réellement été un choix, que le fait de se produire dans les clubs hétéros et dire que l’on est gay n’était pas un choix. Mais les gens disaient « Essaie juste ». Et j’y suis allée genre « Et puis après tout… ». Et ça a bien fonctionné.

Avez-vous déjà regretté d’avoir pris cette voie ?

Pas vraiment. De temps en temps je réalise qu’en faisant ça je pose un plafond de verre. Ça, entre guillemets, « ghettoïse » ma carrière. Je ne le regrette pas. C’est juste un frein dont je ne pourrais pas plus me détacher parce que vous restez classée en tant qu’humoriste gay. C’est encore le cas, mais je pense que très bientôt cela ne sera plus un problème. Je voulais juste être une humoriste intègre et être capable de jouer n’importe où où je voulais. J’ai persévéré encore et encore et quelques portes se sont ouvertes.

Trouvez-vous toujours que les portes vous sont fermées ?

Oui, et elles le sont pour tous les humoristes gays. De la même façon qu’il y a des portes fermées aux femmes humoristes. Les gens diront « Quand c’est drôle, c’est drôle ». C’est un mensonge. De très très bons humoristes ne peuvent pas aller de l’avant parce qu’ils sont ouvertement gays ou sont des femmes. Le monde est encore comme ça. Ce n’est pas différent pour l’humour. La basketteuse la plus talentueuse n’a toujours aucune chance de jouer dans l’équipe masculine. Ils ne gagneront pas autant d’argent. C’est juste que nous affaiblissons progressivement ces barrières. Les gens aiment à dire, « Suzanne Westenhoefer, vous êtes dans le David Letterman Show, tout va bien. ». Eh bien non, parce qu’il n’y a jamais eu un autre humoriste gay depuis. Donc la porte a gentiment été ouverte et c’est tout.

Avez-vous déjà pensé à aller au Last Comic Standing ?

On m’a demandé de le faire deux fois. Je ne suis pas ce genre de comique. Mon spectacle ne se prête pas bien aux trois minutes chrono, à la comédie rapide. Je n’ai pas ce genre de one-woman-show.

On passe à la politique. C’est une grosse année politique…

Je suis pour Hillary. J’ai fais une campagne pour elle. J’ai fais un bénéfice pour elle à la mi-décembre. Je l’ai rencontrée et lui ai parlée un moment. C’était fabuleux. Pas besoin de dire que je soutiendrai peu importe qui représentera les Démocrates parce que je suis une lesbienne super combattante.

Que se passe-t-il entre Hillary et les homosexuels ?

Je ne sais pas, parce que je rencontre tellement de gays qui ne l’aiment pas. Mais je pense qu’une femme, forte comme ça, va se tourner vers les personnes homosexuelles, parce qu’en étant le genre de personne qu’elle est, vous êtes à contre courant et vous êtes également à contre courant lorsque vous voulez être ouvertement homosexuel. Elle a le même type de luttes que celles que nous avons eu à travers le monde.
Elle est favorable à l’avortement et beaucoup de gens qui comprennent ce pays comprennent que de la façon dont le droit à l’avortement avance s’en suit également l’avancée des droits homosexuels. Il n’y a pas nécessairement de problèmes communs, mais lorsque le pays penche un peu plus en faveur du droit à l’avortement, des droits des femmes, cela penche également un petit peu plus en faveur des droits des homosexuels. Hillary est très profondément favorable à l’avortement, comme moi.

Étant dans une année d’élection, est ce que cela affecte votre spectacle ?

Accidentellement, du fait que j’ai rencontré et j’ai traîné avec Hillary, ce qui était super cool. Et un ami a amené Tipper Gore à mon spectacle, donc ça rentre en compte dans mon numéro. Je ne suis pas une humoriste politique à proprement parler, mais mon humour est politique à cause de ce qu’il est. Vous n’allez pas venir et me voir faire 90minutes de Court Suprême. Ce n’est pas du tout mon type d’humour.

Donc, vous allez au Dinah Shore, que pensez-vous de The Dinah ?

Je pense que c’est comme le Michigan Womyn’s Music Festival ou une croisière lesbienne ou la Women’s Week à P-Town, ce sont ces choses que les femmes devraient essayer de faire avant de mourir. Je pense que le Dinah Shore est un événement incroyable. Cette année Club Skirts amène Pat Benatar, donc je suis très excitée. Bien sûr il y aura les The L Word Girls là-bas et c’est d’enfer, et bien sûr il y aura les filles de Exes and Ohs et tous ces différents spectacles et Colbie Caillat. Mais, Pat Benatar ! Je suis vraiment une enfant des années 80. Je porterais probablement une chemise à épaulettes cette nuit là.

Quelle est votre partie favorite de Dinah ?

(Sarcastiquement) Le golf bien sûr. Je dirais que c’est généralement le jour suivant mon spectacle : être dans le centre de Palm Springs et aller dans les Starbucks ou prendre le petit-déjeuner et tout est rempli de lesbiennes. Nous sommes toutes là. J’aime que nous nous emparions de la ville. Partout où vous regardez c’est juste des tas et des tas de lesbiennes. J’adore. C’est juste marrant.

Vous avez eu une carrière extraordinairement réussie en tant que comique de one-woman-show. Donc, et maintenant ? Quels rêves avez-vous toujours à accomplir ?

J’aimerais être Roi. Ma petite-amie vous dira que bien que je plaisante avec ça, j’aimerais vraiment l’être. J’aimerais continuer les one-woman-shows, mais j’aimerais faire ça à la télévision. J’aimerais avoir ma propre émission et toucher un public encore plus grand.

Interview Originale sur le Site LesbianLife.com

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

Répondre