Ann-Marie MacDonald

Ann-Marie MacDonald

Biographie

Ann-Marie MacDonald est une écrivaine et actrice canadienne née le 29 octobre 1958 à Baden-Baden, en Allemagne. Si elle naît en Allemagne, elle est bien de nationalité canadienne ; son père, militaire dans l’armée de l’air, était en effet basé en Allemagne de l’Ouest lors de sa naissance.

Elle grandit au Canada et se passionne très vite pour la littérature. La petite fille, puis l’adolescente, lit beaucoup, des livres de tous styles et sur des thèmes très divers. En parallèle, elle se révèle une élève brillante, si bien qu’elle s’inscrit à l’université après le lycée, afin d’étudier la littérature et le théâtre. Elle est en effet également passionnée de théâtre, elle invente des pièces et se met en scène dès son plus jeune âge et intègre aussi différents clubs, qui lui permettent de fouler les planches.

Elle aime beaucoup le format des pièces de théâtre, qui lui permet de développer des thèmes qui lui tiennent à coeur et de faire tenir à ses personnages des propos parfois percutants. Ses professeurs, devant la qualité de ses écrits et de son jeu, l’encouragent rapidement à persévérer dans cette voie et à tenter sa chance dans le monde du théâtre.

Mais c’est vers le cinéma et la télévision que se tourne d’abord la jeune femme après avoir obtenu son diplôme. Elle décroche ses premiers rôles en 1983, dans Introducing… Janet, puis The Wars. S’ensuivent ensuite plusieurs téléfilms qui n’entrent pas dans les annales. En 1987, elle joue l’un des rôles principaux du film de Patricia Rozema, I’ve Heard the Mermaids Singing. Le film, qui narre l’histoire de Polly, une jeune femme qui se cherche, obtient de bonnes critiques. Ann-Marie y tient le rôle de Mary, l’amour de jeunesse de la jeune femme.

Ce n’est qu’en 1988, à l’âge de 30 ans, que le premier ouvrage d’Ann-Marie MacDonald est publié. Goodnight Desdemona (Good Morning Juliet) est une pièce de théâtre qui raconte l’histoire d’une jeune professeure d’anglais qui se questionne sur elle-même au travers de pièces de William Shakespeare. Les critiques sont dithyrambiques et la jeune femme reçoit bon nombre de récompenses, dont quelques unes prestigieuses : le Canadian Author’s Association Award, le Governor general’s Award et le Floyd S. Chalmers Canadian Play Award. La pièce est en outre programmée à l’Annex Theatre de Toronto et le succès est tel qu’elle enchaîne avec une tournée en 1990 à travers le pays.

La fin des années 1980 et le début des années 1990 sont pour elle une période riche d’expériences et marquée par l’éclectisme. En 1989, elle décide de se tourner de nouveau vers le cinéma et accepte de jouer dans un film indépendant qui dénonce l’assimilation imposée aux Natifs-Américains vis-à-vis de la culture européenne, Where the Spirit Lives. Lors du tournage, elle commence à écrire une nouvelle pièce de théâtre qu’elle fait publier l’année suivante, The Arab’s Mouth. En 1992, elle tente de se renouveler avec un genre nouveau, l’opéra, quand elle crée, avec le compositeur Nic Gotham, des textes pour Nigredo Hotel.

En 1995, elle retourne à l’une de ses passions premières, à savoir le théâtre. Cette année-là, le Buddies in Bad Times Theatre programme en effet The Attic, the Pearls and three Fine Girls. La pièce, qu’elle a coécrite avec Jennifer Brewin, Alisa Palmer, Martha Ross et Leah Cherniak, raconte l’histoire et les relations de trois soeurs, dont l’une d’entre elles est lesbienne.

L’année suivante, Ann-Marie publie Fall on your Knees. Elle fait paraître ce roman en 1996, mais c’est bien dès 1995 qu’elle a commencé à l’écrire, en parallèle de The Attic, the Pearls and three Fine Girls et les deux oeuvres présentent de grandes similitudes. Tandis que la pièce de théâtre relate la vie des trois sœurs Fine, ici, elle va plus loin ; certes elle s’attache encore à retracer méthodiquement la vie d’une famille, les Piper, mais sur quatre générations cette fois-ci, entre le 19ème  et le 20ème siècle. C’est l’occasion pour elle de donner une idée de l’évolution de la place de la femme dans la société canadienne. Elle y parle aussi beaucoup de musique et notamment de jazz, dont elle est passionnée. L’ouvrage obtient un véritable succès auprès des critiques et des lecteurs ; il fonctionne tellement bien qu’il doit être réédité et est traduit dans pas moins de 17 langues. Ann-Marie MacDonald reçoit le Commonwealth Writers Prize et le livre est nommé à l’Oprah Winfrey’s Book Club et pour le Giller Prize.

1996 marque aussi ses débuts de présentatrice sur le petit écran. La chaîne CBC Documentary lui confie en effet la présentation de Life and Times. L’idée : en une heure, proposer la biographie d’une personnalité. L’émission fonctionne tellement bien qu’elle ne s’arrêtera qu’en 2007, après pas moins de 182 épisodes diffusés.

En 1999, elle participe au film Better than Chocolate, d’Anne Wheeler. Le film raconte l’histoire de la jeune Maggie, amoureuse de Kim, et qui a bien du mal à sortir du placard auprès de sa famille. Ann-Marie MacDonald y joue le rôle d’une libraire lesbienne qui prend Maggie sous son aile. Bourré d’humour et plein de fraîcheur, le film est apprécié des critiques et des spectateurs. Il fait un tabac dans tous les festivals où il est présenté et décroche plusieurs récompenses comme le Prix du meilleur film au Festival gay et lesbien de Toronto ou encore le Prix du public au Festival du film lesbien et gay de Londres.

Après plusieurs années sabbatiques, Ann-Marie revient sur le devant de la scène au milieu des années 2000 avec, en seulement un an d’intervalle, la publication de deux ouvrages. Tout d’abord le roman The Way the Crow Flies en 2003, qui raconte l’histoire vraie d’un homme accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et qui est enfermé presque toute sa vie à cause de cela. Encore une fois, la qualité littéraire du texte lui permet d’être nommée au Giller Prize. Puis elle fait paraître la pièce de théâtre Belle Moral en 2004, une sorte de version améliorée de The Arab’s Mouth, qui se situe, comme souvent chez Ann-Marie MacDonald, à la fin du 19ème siècle et qui sera montée au théâtre dès l’année suivante.

Aujourd’hui, Ann-Marie MacDonald vit à Toronto, où elle continue encore et toujours d’écrire.

Histoire d'un Coming-Out

On sait très peu de choses sur l’enfance d’Ann-Marie MacDonald, et donc sur le moment où elle a pris conscience de ses préférences sexuelles. On ne sait pas non plus vraiment quand elle a annoncé son homosexualité à son entourage.

On sait cependant que, tout au long de sa carrière, Ann-Marie a mis un point d’honneur à participer à des projets mettant en scène des personnages lesbiens (notamment les films I’ve Heard the Mermaids Singing ou encore Better than Chocolate). On retrouve également dans plusieurs de ses ouvrages des personnages lesbiens et elle a traité à plusieurs reprises de la femme et de sa place dans la société. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle ne fait  pas de l’homosexualité le centre de ses ouvrages, certains de ses personnages sont juste gays comme ils pourraient avoir les yeux bleus ou une jambe de bois.

Elle vit depuis de nombreuses années maintenant avec Alisa Palmer, une auteure canadienne avec qui elle avait coécrit la pièce de théâtre The Attic, the Pearls and three Fine Girls.

Bibliographie

Belle Moral (2004)
The Way the Crow Flies (2003)
Anything that Moves (2000)
Fall on your Knees (1996)
The Attic, the Pearls and three Fine Girls (1995)
Nigredo Hotel (1992)
The Arab’s Mouth (1990)
Where the Spirits Lives (1989)
Goodnight Desdemona (Good Morning Juliet) (1988)

FILMOGRAPHIE

Interviews with my next girlfriend (2002)
Better than Chocolate (1999)
Un amour abusif (1997)
Her Desperate Choice (1996)
Getting away with Murder (1996)
Friends at Last (1995)
A Taste of Shakespeare (1995)
Le Babymaker (1994)
Paint Cans (1994)
Abus de confiance (1993)
Les Valeurs du coeur (1990)
Where the Spirit Lives (1989)
I’ve Heard the Mermaids Singing (1987)
Mafia Princess (1986)
Unfinished Business (1984)
The Wars (1983)
Introducing… Janet (1983)

Ann Marie McDonald

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