Laurence Chanfro

Laurence Chanfro

Biographie

Laurence Chanfro, née le 2 mai 1959 et décédée le 3 juillet 2012, était une artiste française, plasticienne, photographe et vidéaste accomplie. Militante lesbienne et féministe, elle était principalement connue pour les nombreux clichés de sexes féminins qu’elle a réalisés.

Ses jeunes années

Laurence Chanfro, née Chanfreau, a vu le jour à Paris. Issue d’une famille bourgeoise et catholique, elle doit néanmoins faire face à des abus sexuels et tentera de se suicider plusieurs fois. Plus âgée, elle choisit de vivre selon ses envies et amours, se déplaçant à sa guise entre la capitale et le Sud.

Repoussant longtemps la poursuite de ses études, elle se retrouve à exercer nombre de petits boulots : distributrice de prospectus, démarcheuse d’assurances-vie, vendeuse de fruits & légumes sur les marchés, tartineuse de toasts, animatrice de centres aérés, professeure de voile et de planche à voile chaque été, professeure d’auto-défense pour femmes battues…

À vingt-huit ans, elle obtient enfin son diplôme d’architecte, avec pour thème de son mémoire “L’architecture inconsciente, ou l’architecture des rêves de la nuit”.

Sa carrière

Laurence Chanfro exerce donc la profession d’architecte de 1988 à 1995, dans différentes agences de Paris et Marseille. En parallèle, elle prend également la tête d’Act Up Marseille en 1992, pour trois ans.
En 1995, première exposition de ses photographies, “Et si nous nous regardions ? ”, principalement adressée aux homosexuels. Le public est choqué par ces images de sexes féminins en gros plan, qui seront même voilées pendant l’expo.

Par la suite, elle enrichit encore son curriculum vitae en exerçant les professions de graphiste, bartender, ou encore organisatrice de soirées. Dans les années 2000, l’artiste polyvalente devient vidéaste plasticienne. Elle réalise plusieurs courts-métrages qui seront diffusés dans différents festivals, en France et à l’étranger.

En 2006, elle réalise une série de quatre documentaires intitulée Jouir malgré tout, dont la première partie montre une femme se masturber. Laurence Chanfro expliquait pourtant qu’elle ne souhaitait pas provoquer. Comme elle l’a formulé à Anne et Marine Rambach, pour leur livre La culture gaie et lesbienne, son objectif était de “Juste rassurer les femmes, les lesbiennes, en prenant exemple sur [sa] vie, sur un chemin de vingt ans qui a démarré sur la terreur, le noir, la pudeur, la honte, la frigidité, la peur, les complexes… et qui arrive aujourd’hui dans une clairière de plaisirs, de bonheurs et de jouissances d’être une femme, une lesbienne.”

Elle a également invité toutes les femmes à regarder “aussi [leur] intérieur [du sexe] en acceptant la gêne et l’attrait que cela nous procure et, pour une fois, sans juger de l’esthétique”.

L’artiste s’est suicidée le 3 juillet 2012 à Monfrin, mettant ainsi un terme aux trop grandes souffrances provoquées par la maladie.

Histoire d'un Coming-Out

Laurence Chanfro n’a apparemment jamais caché son homosexualité. Au contraire, elle n’hésitait pas à l’afficher fièrement, comme toute Militante Lesbienne Féministe qui se respecte. L’étendue de ses travaux ne peut que nous conforter dans l’idée que cette grande artiste était dévouée à la visibilité lesbienne.

Filmographie

2009 : S.C.U.M., Society For Cutting Up Men
2008 : S.C.U.M. sous titré “Auprès de Valérie Solanas”
2008 : Niqab, ni croix, ni kippa, ni bouddha…
2008 : Chic’n Cheap
2007 : Flouis,… etc
2007 : C’est trop tard
2007 : Tch’t’adore
2007 : Le bruit des chaussons (long métrage)
2006 : Flauve
2006 : Éjac fac (Joui malgré tout #4)
2006 : Le vent n’existe pas
2006 : Merebit (Jouir malgré tout #3)
2006 : Carambar
2006 : P.D.
2006 : Les scieurs (Jouir malgré tout #2)
2006 : Gayrilla Girls
2006 : Merci, merci, merci (Jouir malgré tout #1)
2005 : Émorroïdas
2005 : Mâne
2005 : rupTUrE
2004 : rossY

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