2 Soeurs : Résumé
Su-Mi et sa sœur Su-Yeon rentrent chez elles en compagnie de leur père. Là, elles retrouvent leur belle-mère qui les accueille chaleureusement. Contre toute attente, les deux adolescentes ne lui adressent pas la parole et Su-Yeon donne même l’impression d’en avoir peur.
Les relations entre elles se dégradent rapidement. Lors de la visite du frère d’Iun Joo, des évènements étranges se produisent. La maison semble hantée par une petite fille.
Persuadée que la responsable de tous ces phénomènes est Su-Yeon, sa belle mère l’enferme dans son armoire. Su-Mi parvient à la libérer mais le conflit entre les adolescentes et leur marâtre ne fait que débuter, chacune semblant sombrer un peu plus dans la folie.
L'avis d'Univers-L
Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité
Résumé : Sans intérêt lesbien.
2 Soeurs : Avis Personnel
2 Sœurs est un film sophistiqué et stylisé qui commence comme une belle histoire de famille pour aller crescendo et se terminer sur l’horreur. La terreur qui s’installe petit à petit n’est pas tant physique et visuelle que psychologique. La folie des personnages semble devenir incontrôlable et donne le sentiment de nous éclabousser.
Lorsque l’histoire débute, vous avez rapidement le sentiment d’arriver dans un remake des contes de marâtres de votre enfance. Le père qui s’est remarié après le décès de sa femme, les enfants qui ne parviennent pas à oublier leur mère et la belle-mère qui s’avère tyrannique et violente. Oui, mais là ce n’est que le début. Tout bascule ensuite dans le fantastique. Vous avez peur et vous êtes mal à l’aise parce que l’horreur est là. En clair, vous êtes pris au piège de l’histoire.
Ne cherchez pas de contenu lesbien, il n’y en a pas. 2 Sœurs fait partie de ces films mal classés. Bien sûr, il y a deux adolescentes. Mais Su-Mi et Su-Yeon sont sœurs et même si elles partagent le même lit à plusieurs reprises, c’est parce qu’elles sont terrorisées par la maison. Elles ont peur du noir, du parquet qui grince et de ces fantômes qui hantaient nos nuits quand nous étions enfants.
Même s’il n’y a aucun contenu homosexuel, je vous recommande ce film, il est réellement réussi et efficace. En bref, il fait peur et surprend tout en étant extrêmement réussi d’un point de vue strictement visuel.
À découvrir.
2 Soeurs : Critiques Presse et Récompenses
« Parce qu’il a une confiance indéfectible dans la spécificité de son histoire, et dans sa capacité à la raconter, Kim Jee-woon laisse d’innombrables fantômes de grands films peupler la maison de Deux Soeurs. » Florence Colombani (Le Monde)
« Ce n’est pas tant l’effet de surprise qui opère sur les nerfs du spectateur. Plutôt l’intrication des fils psychologiques et narratifs. (…) Qu’on apprécie les plus grossiers (…) ou les plus fins (…), c’est une question de sensibilité personnelle. Le film, lui, refuse de trancher, et il y gagne une qualité ” médiane ” que ne gâte en rien son esthétique très soignée. » François Gorin (Télérama)
« Ce crescendo dans l’horreur très graduel – dont le substrat est le ” famille je vous hais ” de Gide, ou plutôt le ” marâtre je vous abhorre ” des contes de fée – ménage effroi et séduction aux bons moments et aux bons endroits. » Vincent Ostria (L’Humanité)
« Ce long métrage du Coréen Kim Jee-woon (…) constitue un sommet du film d’angoisse, et fait la part belle à une terreur plus psychologique que visuelle. (…) Tel son homologue japonais Ring , 2 Soeurs vous tiens en haleine durant deux heures, entre machinations machiavéliques et événements surnaturels. » Thierry Cheze (Studio Magazine)
« Plus qu’un film d’horreur, Deux Soeurs est un conte poétique qui parvient pleinement à réveiller les peurs de notre enfance : cette solitude qui nous prenait soudain la nuit, quand, la gorge nouée, tremblant sous un drap, on n’osait quitter des yeux une porte entrebâillée sur l’obscurité. » Adrien Gombeaud (Positif)
« Au moment où tout le monde s’intéresse au cinéma coréen, le film de Kim Jee Woon montre les limites de son système avec cette histoire de fantômes absolument irréprochable d’un point de vue formel, mais résolument conçu pour un public international, en faisant de l’effroi une espèce de village global, un united colors of trouille. » Alex Masson (Brazil)
« Malgré une mise en scène sophistiquée, à la limite du maniérisme, cette confusion entre folie et réalité est rendue avec beaucoup d’efficacité. » Bijan Anquetil (TéléCinéObs)
« Elégant film de fantômes coréen un peu noyé dans les paradoxes spatio-temporels. » Vincent Ostria (Les Inrockuptibles)
« Adaptant un conte très populaire coréen, le cinéaste Kim Jee-Woon évite le gore, et fait plutôt la part belle à la terreur psychologique. Mais il multiplie tellement les rebondissements qu’il risque de lasser le spectateur de bonne volonté. » Françoise Maupin (Le Figaroscope)
« Reposant sur une base solide, le film bénéficie de la profusion de thrillers horrifiques asiatiques qui nous sont parvenus depuis (…). Faute d’être arrivé avant, Deux Soeurs essaie de reproduire le même schéma avec des moyens détournés. Mais ce n’est pas de l’opportunisme : Kim Jee-woon, formaliste de renom, cinéaste cinéphile, remet au goût du jour un thème éculé qui l’obsède depuis longtemps : le squelette dans le placard. » Romain Le Vern (aVoir-aLire.com)
« Le manque de cohérence de Deux Soeurs tient précisément à la volonté de faire assumer à l’un des personnages la responsabilité fantasmatique de ce qui a été montré, en insistant en même temps sur le dérèglement généralisé de l’univers où ils évoluent. » Thierry Méranger (Cahiers du Cinéma)
« Le spectateur est partagé entre deux options : soit il décroche parce que la multiplication des rebondissements l’empêche de reconstituer le puzzle, soit il se laisse emporter et savoure un voyage qui le promène sans arrêt entre réalité et fantasme. » Gérard Delorme (Première)
« Kim Jee-Woon emprunte les sentiers de la terreur suggérée avec la rouerie de l’artisan sûr de son petit effet. Quelques déviances bien frappées échappent aux conventions. » Philippe Paumier (Ciné Live)
« Et d’un oeil las, contempler ce morne jeu de massacre, et d’un oeil fataliste, se dire qu’une pareille arnaque a plus de chances de rencontrer le public que, par exemple, Séance de Kiyoshi Kurosawa, dont la modestie et la puissance, le moindre bruissement, en valent toutes les minutes. » Jean-Philippe Tessé (Chronic’art.com)
2 Soeurs : Extraits
MÉDECIN : Alors, ça a été, ta journée ? Ça a été ? Ah, d’accord. Si on essayait de discuter, toi et moi ? Hum ? Parle-moi de toi d’abord, tu veux bien ? Est-ce que tu pourrais me dire qui tu es ? Regarde (il lui montre une photo). Qui sont les gens que tu vois ici ? Aucune idée ? C’est ta famille sur cette photo. Est-ce que tu as envie de les revoir ? Hum ? Très bien. Dans ce cas, souhaites-tu parler de ce jour-là ? Peux-tu me dire ce qui s’est passé ? Tu dois t’en souvenir, je suis sûr que c’est toujours en toi. Tu ne risques rien. Raconte-moi. Tu peux tout dire ici, tu sais. Dis-moi ce qui s’est passé.
SU-MI : Ne me touche pas. Non !
SON PÈRE : Mais enfin, qu’est-ce que tu as ?
SU-MI : Tu veux que je te fasse un dessin ? Je t’interdis de me toucher t’entends, avec tes pattes sales !
SON PÈRE : S’il te plaît, écoute-moi Su-Mi.
SU-MI : J’ai pas envie de t’écouter, t’as pas changé !
SON PERE : C’est faux, arrête, t’as tout compris de travers. Tu n’as toujours pas accepté cette histoire.
SU-MI : Pourquoi c’est à moi que tu donnes tort ? Pourquoi ce serait à moi de comprendre ? Et les autres ? Tu sais vraiment rien ou quoi ?
SON PÈRE : Non. Finalement, peut-être que je ne sais rien. Et toi ma grande, qu’est-ce que tu sais ? Vas-y, je ne sais pas, moi ! Alors dis-moi ce que tu sais ! Vas-y, libère-toi, dis-moi ce que tu sais !
SU-MI : Tu penses que c’est utile ? Que ça va changer quelque chose ?