6h22 Place 108 : Interview de l’auteure Clémence Albérie

Clémence Albérie

Interview accordée à Isabelle B. Price pour le site Univers-L.com le 20 Novembre 2015

Bonjour Clémence. Peux-tu te présenter aux lectrices d’Univers-L ?

Bonjour les lectrices d’Univers-L. Moi c’est Clémence, je suis une écrivaine amateur de 25 ans. Je suis une amoureuse inconditionnelle de la nature d’où mon choix de métier : l’agronomie ! Dans ma vie privée, je pense être une romantique un peu rêveuse avec son caractère tout de même (ça risque de se ressentir dans mon roman, je vous préviens). J’aime partager mon temps entre mes proches, l’écriture et divers loisirs comme la photo. Je suis quelqu’un d’assez simple, j’aime ma vie et j’aime la vivre, tout simplement.

6h22 Place 108 est ton premier roman. Qu’est-ce que ça fait d’être une auteure publiée ?

Alors… Comment dire… En public, devant des personnes que je ne connais pas trop, je suis heureuse de cet accomplissement personnel, réalisation d’un rêve d’enfant que je ne pensais pas accomplir un jour. Je suis fière et excitée à l’idée de cette aventure et impatiente d’avoir les retours des lectrices.

En privé, avec mes proches et ma famille ça serait plutôt… JE VAIS ÊTRE PUBLIÉE, je vais être publiée, c’est le plus beau jour de ma vie, je vais être publiée ! Maman Papa… Je vous ai dit que… j’allais être publiée ? Allo ma sœur, allo mon frère, je t’ai dit que j’allais être publiée ? Les amis, hey mes amis, je vous ai dit que j’allais être publiée ? Bonjour madame dans la rue… Je vais être publiée. Le monde tu m’entends ? JE VAIS ÊTRE PUBLIÉE.

Bref… En résumé c’est un bonheur immense, une fierté personnelle et une aventure magique.

Mais je garde mon calme [rires].

As-tu toujours écrit ? Vers quel âge as-tu commencé ?

À quel âge apprend-on à écrire déjà ? [rires] Plus sérieusement, je devais avoir 7 ou 8 ans environ et j’écrivais des poésies dont une je crois sur un cerf qui allait boire dans un puit sacré au milieu d’une forêt type Brocéliande je crois… Avouez que vous vous demandez de quoi je suis en train de parler [rires]. Si je me souviens bien, à l’époque j’étais fascinée par les fables de la Fontaine et je souhaitais par-dessus tout réussir à écrire ma propre fable. Après des années et beaucoup de travail j’ai réussi à écrire… quelque chose qui n’a absolument rien à voir [rires].

En tant qu’écrivain, as-tu des modèles ? Des sources d’inspiration ?

J.K. Rowling !!! Alors je sais ça peut paraître un peu bizarre comme modèle, mais cette romancière est vraiment incroyable. Penchons-nous deux minutes là-dessus, cette femme a réussi à créer un monde complet, avec ses règles, son économie, son organisation politique, ses loisirs, son système de santé, son système éducatif… C’est un travail incroyable !! De plus je suis typiquement la génération Harry Potter, dans les mêmes âges en même temps ou presque. Quand Harry faisait sa crise existentielle d’adolescent mal-aimé, je faisais la mienne. J’ai grandi avec Hermione, Harry et Ron. Une petite part de moi, incontrôlable, a espéré sa lettre à mon onzième anniversaire. Bref, je trouve que c’est du pur génie de réussir à créer un univers dans lequel on peut autant se reconnaître, qui peut toucher un si large public. Pour moi cette femme à des pouvoirs magiques, elle n’est pas comme nous, pauvres mortels.

Concernant mes sources d’inspiration, ça va surtout être des musiques. Je me laisse porter par les sensations et émotions que certains morceaux m’inspirent, je laisse divaguer mon imagination et parfois… Pouf… Une idée. Bon après certes il y a beaucoup de travail pour obtenir une histoire mais, dans les grandes lignes, c’est souvent ça qui se passe.

Ton roman était une fanfiction à l’origine. Quelle est la différence entre ta fanfiction et 6h22 Place 108 : est-ce la même histoire ?

Les noms et prénoms… [rires]. Non il n’y a pas que ça. L’histoire est la même ça c’est indéniable, mais le retravail a été intense depuis la fin de la publication de la fanfiction. Je vois le roman comme une version 2.0. C’est une version améliorée, plus mature, plus travaillée et plus aboutie, car issue d’un échange important avec des filles bourrées de talent. J’écrivais en amateur, l’œil et les conseils apportés par la maison d’édition sont incroyablement enrichissants pour l’histoire comme pour moi. Merci beaucoup à Edwine, Isabelle et Gaëlle !

Que celles qui ont lu la fanfiction n’hésitent pas, vous ne pourrez qu’aimer le roman, car c’est la même histoire, en encore mieux !

Peux-tu nous parler un peu plus de ton livre : comment est venue l’idée ? Pourquoi as-tu eu envie de raconter cette histoire ?

L’idée est née… Dans un train… Comme c’est étrange me direz-vous ! J’écoutais la version piano de La Valse de Yann Tiersen, et au fil de la musique, j’ai imaginé l’interaction entre deux femmes se disputant dans un train. J’aimais également l’idée du huis clos dans le train. Je pense que j’ai aimé la dynamique que cela donne à l’histoire dans un premier temps. Comment un simple train peut-il être le témoin d’une histoire qui se crée et se tisse au fil de trajets quotidiens ? J’aime ce rythme, car il crée naturellement une attente étant donné qu’une grande partie de la journée est passée sous silence.

Quel est le passage que tu as préféré écrire et pourquoi ?

Il y a un passage qui a été très intense à écrire pour moi c’est quand Gaëlle raconte à Andréa le rêve récurrent qu’elle fait où un homme vient à elle, la trouble plus que tout et qu’elle s’aperçoit au fil des rêves que cet homme est en fait une femme. Cette anecdote est entièrement autobiographique. J’ai fait ce rêve très souvent avant mon coming-out, d’abord que le début, puis il s’est développé progressivement avec mon cheminement personnel sur le sujet. Je le fais encore parfois, je me plais à me dire qu’il m’accompagnera toute ma vie et grandira avec moi…

Ton livre n’est disponible à la vente qu’au format numérique. Est-ce un problème pour toi ? Comment te sens-tu par rapport à ça ?

Ce n’est absolument pas un problème pour moi. Je suis une amoureuse de l’environnement alors le format ebook, je pense sincèrement que c’est une très bonne chose, et que ça a de l’avenir ! C’est vrai qu’avoir son livre en feuilles et en encre entre les mains ça doit être incroyable, mais je suis très heureuse de l’opportunité qui s’offre à moi sincèrement. Peut être qu’un jour la publication papier viendra, cela permet de toucher un plus large public, mais je suis très heureuse même si ça n’arrive pas. Je suis intimement persuadée que dans quelques années la majorité des lecteurs auront adopté l’ebook !

Aurais-tu une anecdote à nous raconter ? Un souvenir particulier ?

Le fait le plus marquant que j’ai concernant l’écriture et celui qui m’a permis de tout démarrer. Quand j’avais 17 ans, je n’avais de cesse de dire à ma famille proche que je voulais écrire un livre. J’en avais débuté un sacré nombre puis je m’éparpillais et ne finissais rien. Un jour ma mère m’a dit que vouloir écrire okay, c’est bien, mais qu’avant de se vouloir écrivain il faut déjà avoir la rigueur de finir ce qu’on commence. J’ai beaucoup réfléchi à cette phrase, pendant de nombreuses années. Puis quand j’ai eu 22 ans environ, je me suis rendu compte que si je n’arrivais jamais au bout de mes projets, c’est parce que j’écrivais sur des thèmes qui ne me correspondaient pas. J’ai réfléchi à ce que je voulais vraiment écrire, j’ai commencé à réaliser que les personnages que j’aimais faire vivre c’était des couples de femmes. Quand je me suis ensuite lancée à nouveau dans un roman, ça a été pour le finir, plus question de faire à moitié, et plus question de ne pas me reconnaître dans ce que j’écrivais.

As-tu d’autres projets en cours ?

Tout à fait oui. Je suis actuellement sur la phase de retravail de mon second roman. J’écris en parallèle mon troisième et m’interdit de commencer le quatrième dont j’ai déjà l’idée générale et les grandes lignes écrites. J’ai beaucoup d’imagination, je crois… Vraiment beaucoup même, mais j’adore ça, alors j’en profite pleinement et j’écris tant que j’ai les idées me le permettant.

Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Que mon roman soit bien accueilli, de ne jamais perdre l’imagination qui me tient tant à cœur. Je ne souhaite pas grand-chose en réalité, je ne suis pas à la recherche d’une célébrité fulgurante, d’un succès époustouflant… Je souhaite être heureuse et épanouie dans ma vie professionnelle, dans ma vie personnelle et continuer ma vie d’auteur sans jamais perdre la passion qui m’habite dès que j’écris.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

Répondre