Coup de Peigne : Résumé
Coup de Peigne se déroule à Keighley, au cœur d’une petite ville britannique, lors du Championnat National de Coiffure. En effet, c’est aujourd’hui dans ce village que travaille Phil, un coiffeur qui avait autrefois remporté la compétition avec son épouse, Shelley.
Shelley est atteinte d’un cancer qui a métastasé et son traitement ne fonctionne pas. Elle sait qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre et souhaite réconcilier sa famille. Elle vit en couple avec Sandra, l’ancienne modèle de Phil avec laquelle elle s’est enfuie, jadis, avant cette même compétition. Aujourd’hui brouillée avec Phil et son fils Brian, elle décide pourtant de s’inscrire et de les inscrire avec elle.
Alors que le plus grand rival de Phil, Ray Robertson, arrive en ville avec sa fille Christina pour gagner les Ciseaux d’Argent, Shelley essaie de se rapprocher de sa famille et de resserrer les liens entre eux.
L'avis d'Univers-L
Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité
Résumé : Un film magique à découvrir !
Coup de Peigne : Avis Personnel
Un long-métrage pas aussi mauvais que le laissent suggérer les critiques. Je suis certainement bon public mais j’ai ri à certains moments, eu le cœur serré à d’autres et par-dessus tout, je me suis laissée emporter par la réalisation parfaitement maîtrisée. J’ai été totalement bluffée par les passages rapides et rythmés du concours de coiffure. C’est vraiment surprenant et inattendu.
Les acteurs, tous plus ou moins habitués au grand écran, se débrouillent bien et donnent vie à l’histoire. Les personnages sont certes stéréotypés et connus (vous les reconnaîtrez tout de suite au premier coup d’œil) et le scénario sans surprise (vous devinerez la fin dans les 15 premières minutes) mais il se dégage une bonne humeur, un humour et un optimisme qui vous séduiront.
L’héroïne du film, Shelley, est lesbienne. Elle a quitté son mari pour vivre au grand jour son amour pour Sandra. Toutes les deux ont ouvert un salon de coiffure dans le même village que Phil, l’ex-mari de Shelley. Elles vivent et travaillent ensemble, forment un couple solide et semblent toujours aussi amoureuses l’une de l’autre. Pour avoir droit à ce bonheur, les deux jeunes femmes ont traversé de nombreuses épreuves et sont aujourd’hui brouillées avec Phil et Brian, le fils de Shelley.
Un beau portrait, fort et joli qui est présenté de manière amusante quand Sandra est planquée sous la couette, le matin et que Shelley la réveille en jetant ses bottes sur elle. On devine la complicité et l’amour entre elles. Pourtant, je dois reconnaître que je n’ai pas apprécié la ligne narrative qui veut que Shelley révèle à son ex-mari et à son fils que son cancer métastase et qu’elle va bientôt mourir alors qu’elle n’a rien dit à Sandra. Bien sûr, elle justifie son attitude en déclarant que cela tuerait la jeune femme parce qu’elle est la seule à l’aimer et que les autres s’en moquent mais tout de même. Elle partage sa vie avec cette femme. Elle a besoin de son soutien, de sa force, de son amour. Et d’un autre côté, ce comportement peut être compris si l’on se dit que l’avouer à la femme de sa vie rend cette vérité bien réelle et que Shelley n’est certainement pas prête.
Enfin tout cela pour dire que le portrait des lesbiennes dans ce film est très positif. Tout le monde les accepte comme elles sont, que ce soit le maire de la ville, l’ex-mari, le fils, la mère et même la ville entière qui salue leur triomphe. Un gentil long-métrage qui se termine bien et qui, sous son apparente légèreté, aborde un sujet difficile et sensible : que faire du temps qu’il vous reste lorsque vous savez que votre mort est proche ?
Discussion sur le Forum à propos de Coup de Peigne
Coup de Peigne : Critiques Presse et Récompenses
« (…) agréablement insolite. » Jean-Claude Loiseau (Télérama)
« En dépit de la technique cinématographique maîtrisée, nous n’avons ni ri ni pleuré. » Eithne O’Neill (Positif)
« (…) l’ensemble possède cette fausse légèreté, si indigeste et mièvre, qui pue le marketing à la sauce aux larmes. » Jean-Yves Katelan (Première)
« (…) cette Comédie poussive, dotée d’une mise en scène poussiéreuse, ne sort jamais des sentiers battus et laisse deviner les rebondissements de son scénario. » Thierry Cheze (Studio Magazine)
« (…) une Comédie pathétique, abreuvée de bons sentiments et déjà vue quinze fois (…) » G.L. (Le Nouvel Observateur)
Coup de Peigne : Extraits
SHELLEY : C’est l’heure de se lever. (Elle embrasse une personne planquée sous la couette). J’ai beau te le répéter. Tes bottes dégueulasses en bas de l’escalier ! (Elle jette les bottes sur le lit).
SANDRA : (La femme sort la tête de sous la couette) Thé !
SHELLEY : Dans la théière !ROBERT : Mme Berket. Shelley.
SHELLEY : Robert. (Long silence) Peut-être devrais-je commencer ?
ROBERT : Pardon ?
SHELLEY : J’engage la conversation. D’accord. Voyons si je me souviens bien de tout ? Ah oui. Nous avons à notre disposition plusieurs façons de procéder. Bien sûr il y a encore les séances de chimiothérapie, ce qui vous amènerait quoi ? À votre troisième série en presque trois ans. On dirait qu’au service des rémissions quelqu’un aimerait bien que vous compreniez le message. Il nous reste encore la solution de la greffe de moelle d’un de vos proches ce qui, nous le savons, est aussi plausible que de voir un jour le pape se balader sur des échasses. On tourne autour du pot depuis trop longtemps. Vous en avez marre, j’en suis sûre. Vous êtes foutue !
ROBERT : Shelley…
SHELLEY : Je n’ai pas raison ?
ROBERT : Shelley, la chimiothérapie…
SHELLEY : Voyons Bob, je n’ai pas raison ?
ROBERT : Si.
SHELLEY : C’est fou ce qu’on aime avoir raison.DAISY : Ras-le-bol de tout cet aréobic.
SHELLEY : Aérobic.
DAISY : À mon âge, j’appelle ça comme j’en ai envie. Aujourd’hui vous m’avez à peine dit deux mots de suite. À quoi vous pensez ?
SHELLEY : Je suis coiffeuse, Daisy. Une coiffeuse ça pense pas.
DAISY : Vous deviez avoir vos résultats cette semaine.
SHELLEY : Ah bon ?
DAISY : Alors ?
SHELLEY : Ça va, ouais. Je suis tirée d’affaire.
DAISY : C’est certainement pour ça que vous êtes en train de pleurer.
SHELLEY : Je croyais que vous étiez aveugle.
DAISY : Je suis aveugle jeune fille. Vos larmes coulent sur moi.
SHELLEY : Pardon.
DAISY : Venez. Il faut lutter contre cette saloperie.
SHELLEY : C’est ce que j’ai fait, Daisy.
DAISY : Vous n’avez pas dû lutter assez, jeune fille. Écoutez, j’ai eu beaucoup de temps pour penser à ma propre mort. Il y a un seul et unique avantage à savoir qu’on va bientôt partir. C’est de pouvoir régler les petits problèmes. Je n’en ai pas eu le temps, avec Harry. Une minute avant, il nourrissait le chat et il empestait ma cuisine avec sa chope de bière. Et la minute d’après tout était fini. Il était parti. Je ne lui ai pas dit au revoir. Tous ces petits riens que je ne réglerai jamais. Et vous, ma chère, est-ce que vous avez réglé tous vos petits problèmes ?
SHELLEY : Absolument, Daisy. J’ai un ex-mari qui refuse de me parler depuis dix ans, un fils que ça embarrasse d’être dans la même ville que moi et a fortiori, dans la même pièce et une amie pour qui l’unique préoccupation est de savoir comment on va repeindre le salon. Oui, tous mes petits problèmes sont en voie de règlement.
DAISY : Dans ce cas, eh bien vous n’avez pas une minute à perdre, faut vous dépêcher.PHIL : Pourquoi est-ce que tu ne m’as rien dit ?
SHELLEY : Peut-être parce que tu ne me parles plus depuis dix ans, c’est une bonne raison.
PHIL : Et Sandra ?
SHELLEY : Elle croit que les métastases sont toutes résorbées. Elle attend que mes cheveux repoussent. Je ne peux pas lui dire.
PHIL : Tu nous l’as dit.
SHELLEY : Oui, je vous l’ai dit. Vous, vous vous en fichez. Enfin, presque. Elle, elle s’en fiche pas. Son coeur exploserait, cette grande idiote.TONY : On est venus, on a coiffé, on a vaincu !
A VOIR!!! Je l’ai en DVD et je l’ai vu plus d’une fois. Touchant et acteurs (et actrices) juste parfait. Le ton est juste et ce qui est appréciable c’est que l’homosexualité n’est au fond, pas le sujet principal, mais plutot les réactions face à la maladie. J’ai beaucoup aimé 🙂