H.S. d’Isabelle Chaillou

H.S. d'Isabelle Chaillou

Titre Français : H.S.

Titre Original : H.S.

Auteur : Isabelle Chaillou

Date de Sortie : Février 2003

Nationalité : Française

Genre : Jeunesse

Nombre de Pages : 118 pages

Éditeur : Rageot Editeur

ISBN : 2-7002-2815-4

H.S. : Quatrième de Couverture

Mon cœur s’est emballé quand Marianne a tiré un papier plus jaune que les autres et qu’elle a lu d’un ton grave :
– «  Je suis homosexuelle, comment faire pour ne plus l’être ? Aidez-moi s’il vous plaît ! »

Ça m’a donné comme un coup de poing dans l’estomac. Aussitôt Phil a voulu savoir si c’était une fille ou un garçon, mais Marianne a refusé de répondre. Moi je savais que c’était une de mes copines qui avait écrit la question…

H.S. : Avis Personnel

Ce n’est pas la première fois que je lis un livre destiné à la jeunesse et plus particulièrement aux adolescents. Par contre, je reconnais que c’est la première fois que je suis autant touchée, je pense. Ce livre s’adresse à un public de collégien, je dirais à des élèves de 3e puisque que c’est la classe dans laquelle se trouve l’héroïne, Clarisse.

Dès la première page, on est tout de suite dans le vif du sujet, au cœur de l’action. Des filles et des garçons sont à une boum, même si on n’appelle plus ça une boum aujourd’hui, quoi que… Les filles se sont toutes réunies dans la cuisine pour discuter et l’un des garçons qui s’ennuient à force de jouer à la Playstation balance « On va finir pédés avec des meufs comme vous ! » Clarisse se moque de cette déclaration, de toutes manière, les garçons qu’elle connaît, pour ce qu’ils sont intéressants.

Un peu plus tard, Clarisse demande à sa mère de lui épargner le cours d’éducation sexuelle auquel elle a déjà eu droit l’année précédente. Ben oui, elle a redoublé pour intégrer la classe de seconde européenne qu’elle convoite. Et ce qui est amusant c’est qu’à travers cette discussion mère-fille ressort toute la difficulté de l’adolescence. Le besoin de reconnaissance par la mère, l’ennui, l’impression d’être incompris, l’énervement. Clarisse n’est pas bête, comme en témoigne son explication sur le fait que le redoublement est un choc extrêmement violent et peut entraîner un choc post-traumatique l’année qui suit. Sa maman la regarde comme si elle ne l’avait pas vue grandir et comme si elle réalisait que sa fille avait une capacité de penser propre. Un très joli moment, très réussi.

Et finalement ce cours d’éducation sexuelle va amener Clarisse à voir la vie différemment. Parce qu’elle est persuadée qu’elle va s’ennuyer et qu’elle veut montrer à ses amies qu’elle peut découvrir quelles questions elles ont posé, Clarisse subtilise la feuille blanche distribuée par une feuille un peu plus jaune. Et quand l’une d’elle est tirée et que cette question «  Je suis homosexuelle, comment faire pour ne plus l’être ? Aidez-moi s’il vous plaît ! » jaillit, Clarisse est profondément bouleversée.

Elle se met alors à la recherche de cette amie qui se sent mal dans sa peau. En parallèle des recherches de l’héroïne, se profilent les pages d’un journal intime. Un journal intime baptisé le « Journal du Refus » de cette adolescente qui ne supporte pas la portée de ses sentiments et leur signification. Pour la première fois dans un roman jeune, la honte et la question de l’homophobie intériorisée sont traitées sans être évitées. Le sujet est fort et va très loin, jusqu’à la tentative de suicide. Traité avec sensibilité et sans rentrer dans le pathos, il aborde également le sujet de la mort sans légèreté mais avec réalisme.

En parallèle, la professeur de français fait étudier à ses élèves la tolérance. Le respect des différences qui n’est pas si naturel que cela puisque même la mère de la meilleure amie de Clarisse refuse d’accepter sa fille telle qu’elle est.

Un superbe ouvrage qui devrait pouvoir être utilisé de support pour aborder avec les adolescents ces questions fortes et violentes qui ont bouleversé un grand nombre de jeunes lesbiennes et gays.

H.S. : Extraits

« Journal du refus.

Je ne veux pas.
Je refuse.
Jamais je n’accepterai.
Je ne serai jamais homosexuelle de mon plein gré. Jamais, jamais, écoutez-moi, jamais je n’accepterai une chose pareille ni un mot aussi horrible. Un H affreux comme une prison, et sexuelle comme une « obsédée sexuelle ». Et les autres, ils sont quoi ? Comment les appelle-t-on, ceux pour qui on a fait les cours d’éducation sexuelle ? Les Normaux-Sexuels, les Cœurs-Grenadine-Sexuels, les Reproducto-Sexuels ?
Ils nous ont expliqué pourquoi les garçons et les filles se plaisent et se sourient, pourquoi dans les contes, « ils eurent tous beaucoup d’enfants »…
« Homosexuel ? », dites plutôt « H.S. », « Hors Service pour l’espèce ».
Pourquoi moi ? Qui m’aidera ? Qui peut m’aider ? » (Pages 35-36)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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