L'avis d'Univers-L
Histoire
Style
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité
La Couronne des 7 Royaumes : Quatrième de Couverture
La Couronne des 7 Royaumes (Winds of the Forelands en version originale) est une série de romans de science-fiction de de David B. Coe dont le premier tome est sorti en 2013.
C’est avec une impatience doublée d’une légère angoisse que le jeune Tavis, fils du duc de Gurgh, voit se rapprocher par-delà les remparts les joyeuses banderoles du Festival. Cet événement voit les adolescents de la noblesse Eandi se soumettre à l’épreuve de la Révélation, durant laquelle les Glaneurs Qirsi, des magiciens aux pouvoirs méconnus, dévoilent à chacun d’entre eux une partie de leur avenir. On a toujours répété à Tavis qu’il deviendrait duc, puis roi, à la suite de son père. Que se passerait-il si la Révélation lui disait le contraire ?
La Couronne des 7 Royaumes : Avis Personnel
J’ai attendu d’avoir atteint un peu plus de la moitié de cette série pour me décider à écrire cette critique, histoire d’avoir un point de vue plus général. J’ai adoré le premier tome, et si certaines séries au long cours s’essoufflent parfois, celle-ci n’en fait décidément pas partie. C’est de la Fantasy, et de l’excellente Fantasy à mon sens. On entre dans l’univers sans difficulté. Le décor est assez rapidement planté, et de telle façon qu’on ne s’y perd pas, malgré le nombre important de personnages et de lieux. En effet, l’intrigue, très riche, se poursuit à travers toutes les Terres du Devant (oui, moi aussi je me suis demandée s’il y avait des Terres du Derrière ^_^), voyant s’affronter Royaumes et Duchés, le tout tournant autour de deux races : les Eandis et les Qirsis. Entre menace de guerre, trahisons diverses et variées, conspiration, magie et amour, on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer dans ce monde où le meilleur des assassins peut aussi être chanteur de talent.
« Bon c’est bien joli tout ça, mais quel rapport avec la choucroute ? » allez-vous me demander, un sourcil levé tel un Spock perplexe. Alors non, ce roman n’est pas de la Fantasy « purement » lesbienne. Cependant, si j’ai tenu à faire une critique de cette série ici, c’est que deux des personnages féminins centraux de cette intrigue entretiennent une relation amoureuse. Fetnalla et Evanthya sont deux Qirsis qui, chacune, servent comme Premier ministre auprès d’un Duc Eandi. Il s’agit de femmes d’influence, dotées d’un fin esprit politique, et pour ne rien gâcher de quelques pouvoirs magiques comme tous les Qirsis. Elles se retrouvent rapidement plongées dans la tourmente que provoque la conspiration fomentée par une partie de leur race. Fetnalla et Evanthya tiennent une place d’importance dans cette histoire et leur relation, que je trouve jusqu’ici plutôt bien traitée, également. C’est donc un bonus pour un récit bien construit et prenant. En bref, si vous êtes amateurs de Fantasy, je vous recommande fortement la lecture de ce cycle de David B. Coe !
La Couronne des 7 Royaumes : Extraits
Evanthya se réveilla avec les premières lueurs de l’aube. Elle tendit le bras de l’autre côté du lit avant de se souvenir qu’elle était seule.
— Les apparences, lui avait dit Fetnalla avant de la quitter après un dernier baiser pour se rhabiller à la lueur des bougies.
Comme si ces mots expliquaient tout. Comme si la désapprobation qu’aurait soulevée une liaison amoureuse entre deux femmes, surtout dans les rangs de la noblesse, était l’unique raison du secret dont elles s’entouraient.
— Tu es parfaite, lui avait répondu la ministre de Dantrielle en masquant sa déception.
— Ce n’est pas ce que je veux dire, et tu le sais très bien, lui avait gentiment souri son amie. Nos ducs sont peut-être alliés, mais ça peut changer. Ils doivent tout ignorer. Surtout Brall. Il serait… contrarié.
Evanthya n’était pas sûre de la réaction de Tebeo, son propre duc, mais elle s’en moquait. Fetnalla avait été claire dès le début : elles pouvaient voler quelques heures ici ou là, mais à Dantrielle ou Orvinti, elles ne passeraient jamais leurs nuits ensemble.
————————–
— Ce n’est rien du tout. Fetnalla et Evanthya sont simplement… amoureuses.
Le front de Brall se creusa.
— Quoi ?
— Nos Premiers ministres…
— Tu veux dire… l’une de l’autre ?
— Oui.
— Tu es sûr que ce n’est pas une ruse, une histoire qu’elles t’ont racontée pour cacher autre chose ?
— Allons, Brall ! Arrête de voir des traîtres à tous les carrefours et réfléchis un peu. Si nos ministres voulaient comploter contre nous, et trouver du temps pour le faire en toute tranquillité, elles prétexteraient tout bêtement leur amitié. Elles n’iraient certainement pas aussi loin. Prétendre une telle relation est plutôt de nature à attirer l’attention sur elles, pas le contraire.
Orvinti, visiblement contrarié, l’observa un moment, puis il acquiesça et se tourna vers les flammes.
— Alors elles sont amantes, fit-il avec un air de dégoût.
Tebeo sourit.
— Oui.
— Depuis quand le sais-tu ?
— Depuis les funérailles de Carden.
— Elle te l’a dit ?
— Je l’ai deviné.
— Tu l’as deviné ? interrogea Brall étonné.
— À la façon dont Evanthya parle de ta ministre, à la façon dont elles se comportent lorsqu’elles sont ensemble.
Il sourit.
— Je suis peut-être vieux, mais je me souviens à quoi ressemble l’amour.
——————————
Elles avaient tant de choses à discuter, tant de plans à mettre en œuvre. Pourtant, tout ce que souhaitait Evanthya, c’était prendre la main de Fetnalla et la conduire dans sa chambre. Elle voulait goûter sa peau, sentir les lèvres de sa bien-aimée sur les siennes, l’entendre gémir de plaisir et voir le désir s’épanouir dans ses yeux.
Mais elles marchèrent dans les couloirs, parlant à voix basse de sujets sans intérêt : la neige, les festivals, celui qui allait arriver en Orvinti à la fin du cycle, le voyage d’Evanthya jusqu’ici. Elles ne discutèrent même pas du message qu’Evanthya avait envoyé le cycle dernier, celui qui annonçait à Fetnalla la mort de Shurik, une mort qu’elles avaient payée de leur or. Evanthya avait bien tenté d’aborder le sujet, mais Fetnalla l’avait évité avec une question futile sur les plantations à Dantrielle.
Elle parvint à arracher au Premier ministre d’Orvinti l’assurance qu’elle allait bien, et qu’elle s’était parfaitement remise de l’empoisonnement, mais elle semblait bien pâle et, en dépit de ses affirmations, Evanthya avait le cœur serré. Fetnalla avait toujours été mince, comme la plupart des Qirsi, et sa haute taille, qui lui conférait la grâce d’un héron blanc, accentuait la fragilité de sa silhouette. Elle ne l’avait cependant jamais trouvée aussi frêle. Son visage était pincé ; des cernes sombres soulignaient son regard, comme si elle ne dormait pas depuis plusieurs jours. Sa voix elle-même semblait éteinte, et Evanthya ne l’avait pas vu rire, ni même sourire, depuis son arrivée. Elle aurait voulu lui demander ce qui n’allait pas, encore une fois. Mais son amie lui répondrait que tout allait bien, comme elle le lui avait répété à trois reprises ce soir-là.
Bonjour,
je voulais remercier l’auteure de cette critique, qui m’a poussé à me lancer dans la lecture de cette saga. Pour l’instant je ne suis qu’au début du 3ème Intégrale, mais je suis à fond ! L’histoire est très prenante et je me suis déjà bien attachée à certains personnages.
Bref, merci !
Ah, eh bien, de rien ! J’espère que la suite te plaira tout autant ! 😉