La Guerre Est Déclarée

Quand la fureur de vivre l’emporte sur la maladie

Année de Production : 2011

Date de Sortie : 31 Août 2011

Réalisation : Valérie Donzelli

Scénario : Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm

Avec : Valérie Donzelli (Juliette), Jérémie Elkaïm (Roméo), César Desseix (Adam à 18 mois), Gabriel Elkaïm (Adam à 8 ans), Brigitte Sy (Claudia), Elina Löwensohn (Alex), Michèle Moretti (Geneviève), Philippe Laudenbach (Philippe), Bastien Bouillon (Nikos), Béatrice de Staël (Docteur Prat), Anne Le Ny (Docteur Fitoussi), Frédéric Pierrot (Professeur Sainte-Rose), Laure Marsac (auxiliaire puéricultrice)

Nationalité : Française

Genre : Comédie, Drame

Durée : 1h 40min.

Titre Original : La Guerre est déclarée

La Guerre Est Déclarée : Résumé

Un couple, Roméo et Juliette.
Un enfant, Adam.
Un combat, la maladie.
Et surtout, une grande histoire d’amour, la leur…

Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d’amour, la leur…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Une grand-mère lesbienne en personnage secondaire.

Note des lectrices : Soyez la première !
54

Le résumé proposé par l’équipe du film est plutôt laconique, mais il résume bien ce qu’est La Guerre est déclarée : une très belle histoire d’amour, non seulement entre un homme et une femme, mais aussi de toute une famille, soudée pour faire front face à la maladie du dernier-né.

Déjà dès le départ, le ton est donné, et rien que par leurs noms, Roméo et Juliette étaient prédestinés à tomber sous le charme l’un de l’autre. On suit leur rencontre, l’amour au premier regard, les sorties pleines d’insouciance et de bonheur, l’installation à deux, jusqu’à la naissance de leur enfant. Tout est bien qui finit bien, ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours. Heu non… en fait ce n’est pas terminé. Petit à petit, insidieusement, l’inquiétude tente de damer le pion à la joie de vivre. Le vilain méchant de l’histoire ici, c’est la tumeur au cerveau, puis le cancer diagnostiqués chez leur fils Adam. Commence alors une lutte de tous les instants, une lutte pour la vie, une lutte pleine de vie.

On ressent l’urgence dans ce film : l’urgence de vivre et de profiter de chaque instant. Certes la maladie est là, mais ensemble ils peuvent la vaincre, et au-delà de leur rage vis-à-vis de cette injustice, ils continuent de sortir, de rire, de vivre (presque) comme si de rien n’était. En témoigne cette scène où le couple s’échappe en cachette de l’hôpital, sans autorisation, afin d’aller se promener au bord de la mer avec leur fils.

Ce qui est très réussi dans La Guerre est déclarée, c’est que justement, malgré le sujet difficile, la réalisatrice ne tombe pas dans la facilité en tentant de faire couler le plus de larmes possibles. C’est d’autant plus réussi que le film raconte l’histoire vraie du couple Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm et de leur fils Gabriel, et que la plupart du temps, il est relativement casse-gueule et difficile de prendre du recul vis-à-vis d’événements qui vous ont touché personnellement. Non, elle n’a de cesse d’alterner scènes tristes et scènes joyeuses, mauvaises nouvelles et déconnades. Si bien qu’on passe du rire aux larmes en un éclair, et ce tout au long du film.

J’ai beaucoup apprécié aussi la bande-son, hétéroclite, qui traduit bien les émotions des personnages. Cela va aussi bien d’une balade murmurée par les acteurs pour se chanter leur amour mutuel, à un morceau psychédélique et anxiogène lors de cette course effrénée dans les couloirs de l’hôpital, juste après que Juliette ait appris la mauvaise nouvelle. Les acteurs principaux, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, sont parfaits et resplendissants. Cette histoire, c’est la leur, et on les découvre tour à tour insouciants, impuissants, maladroits, plein de rage, heureux, etc. Le reste de la distribution est impeccable aussi. D’ailleurs en parlant des acteurs du film, suis-je la seule à trouver que Béatrice de Staël qui incarne le docteur Prat, pourrait concourir pour le titre de meilleur sosie de Christine Boutin ?! Bref, passons.

Si le film se trouve sur le site, c’est que l’on retrouve parmi les protagonistes au moins une lesbienne. La mère de Roméo, Claudia, vit en effet avec une autre femme, Alex. Elles forment un couple uni, amoureux et on ne peut plus banal : elles fument, rient, s’embrassent, etc. La mère de Roméo est très proche de son fils et de Juliette, sa belle-fille, si bien qu’elle est un soutien de premier ordre lorsque la maladie d’Adam est diagnostiquée. Avec sa compagne, elles les hébergent et sont présentes dans les moments difficiles. Une représentation on ne peut plus positive en somme.

En résumé, un film à la fois joyeux et triste, parsemé de touches d’humour ici et là. Un film qui montre à quel point l’amour, l’amitié et la famille sont importants pour faire face aux embûches de la vie. Un film comme un hymne à la vie à voir au moins une fois.

La Guerre Est Déclarée : Critiques Presse et Récompenses

Film d’ouverture de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2011
Valois d’Or au Festival du Film Francophone d’Angoulême 2011
Grand Prix au Festival du Film de Cabourg 2011
Prix des Blogueurs au Festival Paris Cinéma 2011
Prix du Public au Festival Paris Cinéma 2011
Prix du Jury au Festival Paris Cinéma 2011

« On chante, on crie et on aime dans ce film autobiographique, intense et merveilleusement vivant. » (20 Minutes)

« La guerre est déclarée est un grand film d’amour et un grand film sur l’amour. Il emporte tout sur son passage parce que son sujet (la maladie) n’est précisément pas son problème, seulement la pierre de touche des sentiments. » (Les Cahiers du Cinéma)

« La première humilité, peut-être, le premier talent, sans doute, de Valérie Donzelli est celui de raconter un épisode douloureux de son existence sans considérer que ce dernier soit en lui-même un objet cinématographique. » (Critikat.com)

« La guerre est déclarée ne cache pas que c’est une oeuvre autobiographie, et, pourtant, sa mise en scène et sa stylisation en font un film de fiction. Musical, il chante et galope dans les couloirs des hôpitaux. Comique, il fait rire. » (Elle)

« La légèreté fantasque des chansons, des gags incongrus, y compris dans les moments les plus noirs, des cassures de rythme, maintiennent le film sur le terrain d’une poésie enchantée ouvertement héritière de Jacques Demy. Des artifices formels déréalisent le récit alors qu’une hyperprécision dans les détails l’inscrit dans un environnement quasi documentaire. » (Le Monde)

« Fraîcheur du regard, audace de la démarche, l’actrice-réalisatrice évite les écueils (pathos, ridicule…), noie son film de musique — la bande originale va du générique de Radioscopie à Vivaldi, sans parler des personnages qui poussent une chansonnette signée Biolay —, transforme la course affolée d’une mère en chorégraphie. Bref elle n’en fait qu’à sa tête. Bravo ! » (Le Parisien)

« [Un] film juste, tellement juste, qui donne envie de se battre et d’espérer. Les qualificatifs fleurissent. Hymne à la vie. Déclaration de guerre à la mort. Tourbillon de fantaisie, de gaieté. » (Le Point)

« La guerre n’est donc pas seulement déclarée, elle est gagnée, à plates coutures. » (Les Inrockuptibles)

« Dans le paysage “névrogène” et bien rangé du cinéma français, [le film] secoue, réveille, se démène de toutes ses forces, hurle à la mort et rit à la joie. » (Libération)

« Jamais larmoyant, ce film porté par la grâce réussit un exploit inattendu : émouvoir aux larmes tout en faisant rire grâce à un scénario parfait, une mise en scène inventive et tonique, et une rage de vivre qui donne envie de soulever des montagnes… » (Metro)

« Et toujours il y a un sourire, un regard, un geste pour croire encore et toujours à l’impossible quand autour de vous tout incite à la désespérance. De quoi faire de cette tragédie un tonique hymne à la vie qui prend au corps et au coeur. » (Ouest France)

« Un hymne à l’amour et à la vie, à voir absolument, sans faute. » (Télé 7 Jours)

« Un film d’amour et d’action que son inépuisable énergie pop préserve de tout pathos. » (TéléCinéObs)

« C’est une longue épreuve que traversent les protagonistes, transformée aujourd’hui en geste créatif, catharsis pour eux, exorcisme pour le spectateur. Le cinéma américain a ses superhéros, aux multiples pouvoirs. Le cinéma français a, de temps à autre, ses héros du quotidien. Ils élèvent modestement l’humanité, à défaut de la sauver. On a tout à fait le droit de les admirer. » (Télérama)

« Sans pathos, sans épanchements, mais au contraire dans une énergie, un ton, parfois une drôlerie qui trahissent l’absolue sincérité et la très belle intégrité de Valérie Donzelli et de Jérémie Elkaïm. Il fallait du culot, de l’assise, de la distance et beaucoup de force. Voilà une oeuvre remontée comme une puissante bulle des tréfonds de l’épreuve. » (La Croix)

« Un film plein de dignité, puissant, romanesque, traversé de scènes souvent drôles. Du beau cinéma jamais mortifère, même s’il nous arrache sans cesse des larmes. » (Le Journal du Dimanche)

« La Guerre est déclarée démontre que Valérie Donzelli apprend vite. » (Le Nouvel Observateur)

« Le film pouvait alors se morfondre dans une réflexion nombriliste post-traumatique ou se vautrer dans le mélodrame larmoyant. Donzelli et Elkaïm choisissent une troisième voix : raconter leur vie avec panache. Les angoisses adoucies par l’humour, le courage au quotidien, et, de bout en bout, une musique et des personnages secondaires formidables. On sort de la salle avec l’envie d’embrasser son voisin. » (L’Express)

« Miraculeusement, tant il y a d’énergie, de volonté dépensée et de minuscules bulles comiques qui se permettent d’éclater de cette tragédie, Valérie Donzelli réussit à ne pas faire un drame. […] Elle s’autorise à continuer de vivre, et c’est ce qui est beau. » (Marianne)

« Il faut courir, et les yeux fermés, voir La Guerre est déclarée, l’un des plus beaux films français de l’année. » (Positif)

« C’est un enchantement » (Première)

« On retiendra avant tout la justesse des situations vécues et l’absence de voyeurisme. En revanche, l’interprétation parfois approximative dessert le propos. » (CinemaTeaser)

« Donzelli et Jérémie Elkaïm sont charmants, ils ont vécu l’enfer, ils s’en sont sortis, ils nous le racontent, puisque l’autofiction est à la mode, hélas, et sans nous plomber de tristesse. OK ! Sauf qu’il n’y a quasiment pas de cinéma dans ce film. Par “cinéma”, on entend invention, originalité, quelque chose qui, soudain, dépasse l’anecdote et fasse d’un sujet pleurard une oeuvre d’art. » (Télérama)

« On ne peut pas dire que le film, tel qu’il se vend, aide beaucoup à dissiper le soupçon qu’un tel sujet s’avance avec la puissance de feu d’une arme de persuasion massive. Et donc, quoiqu’on en dise, sous la forme d’un déplaisant chantage qui condamne, dans un méli-mélo de cinéma et de presse people, à replier l’audace des cinéastes sur le courage des parents. » (Chronic’art.com)

La Guerre Est Déclarée : Extraits

MÉDECIN / JULIETTE / ROMÉO : Il faut prendre les choses comme elles viennent, comme si chaque jour était le dernier. […] Vous entrez dans une nouvelle ère. Il va falloir être solide.

ROMÉO : J’ai peur que notre enfant devienne aveugle.
JULIETTE : Eh bien moi j’ai peur qu’il devienne aveugle et sourd.
ROMÉO : Moi j’ai peur qu’il devienne aveugle, sourd et muet !
JULIETTE : J’ai peur qu’il devienne aveugle, sourd, muet et… nain !
ROMÉO : J’ai peur qu’il devienne aveugle, sourd, muet, nain et PD.
JULIETTE : J’ai peur qu’il devienne aveugle, sourd, muet, nain, PD et Noir !
ROMÉO : J’ai peur qu’il devienne aveugle, sourd, muet, nain, PD, Noir et… qu’il vote pour le FN !!!

ROMÉO : On était bien, on était heureux. Pourquoi c’est tombé sur nous ? Pourquoi Adam ?
JULIETTE : Parce qu’on est capables de surmonter ça.

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