Peau : Quatrième de Couverture
Quand Dorothy Allison nous parle de sexe, de classes sociales, et de littérature. Ca fait mal. Ca fait du bien.
Peau : Avis Personnel
Peau est un superbe roman composé de différents essais en lien les uns avec les autres. Dorothy Allison se livre et se découvre à travers ses pages. Elle parle de sa famille, de ses amis, des ses désirs, de ses attentes, de la vie en règle générale. Il y a de très beaux moments, certains amusants, d’autres plus dramatiques ou tristes mais chaque page dégage une force et une énergie impressionnante. Celle d’une femme hors du commun.
De réflexions personnelles en souvenirs, l’auteure dresse un portrait sans concession de l’Amérique. Une oeuvre originale et puissante à découvrir.
Peau : Extraits
« Un été, il y a presque dix ans, j’ai emmené ma copine rendre visite à ma tante Dot ainsi qu’au reste de la famille de ma mère à Greenville. Nous avons pris notre temps pour y aller, passant une journée à Washington et une autre à Durham. J’ai même pensé lui suggérer un détour par les Smoky Mountains, jusqu’à ce que je réalise que la raison pour laquelle j’y pensais était la peur. Ce n’était pas ma famille que je craignais. C’était ma copine. J’avais peur d’amener ma copine à la maison à cause de l’expression que je pourrais lire sur son visage une fois qu’elle aurait passé un peu de temps avec ma tante, rencontré quelques-uns de mes oncles et essayé de parler à n’importe lequel de mes cousins. Je craignais la distance, la peur ou le mépris qui, je l’imaginais, pourraient apparaître entre nous. J’avais peur qu’elle ne me voie avec des yeux nouveaux, des yeux odieux, les yeux de quelqu’un qui aurait soudain complètement compris combien nous étions différentes. La froideur de ma tante, sa méfiance, envers mes cousins ou le dédain de mon oncle me semblaient moins menaçants.
J’ai eu raison de m’inquiéter. Ma copine m’a en effet vue avec des yeux nouveaux, pourtant il s’avéra qu’elle craignait moins sa propre peur ou le malaise qui pouvait s’installer entre nous que le fait que je pusse m’éloigner d’elle. » (Pages 11 – 12)