Eudy Simelane

Eudy Simelane

Biographie

Eudy Simelane est une joueuse de football et activiste sud-africaine née le 11 mars 1977 et décédée le 28 avril 2008 à KwaThema, son village natal qui se trouve dans la banlieue de Springs, ville située au nord-est de l’Afrique du Sud, près de Johannesburg.

C’est dans ce petit village qu’elle grandit aux côtés de son père Khotso et de sa mère, Mally. Là, comme beaucoup d’enfants de son âge, elle s’initie très tôt aux joies du football et se distingue vite de ses petits camarades par sa rapidité sur le terrain et son habilité à ne rien lâcher.

Au milieu des années 1990, on lui propose d’intégrer l’équipe nationale féminine de football, les Banyana Banyana. Là, la jeune femme s’épanouit et devient vite un élément indispensable de l’équipe. Elle y joue au poste de milieu de terrain et aime à mener le jeu. Grâce à ses performances et sa bonne entente avec ses coéquipières, on la nomme rapidement capitaine de l’équipe.

Une dizaine d’années après sa professionnalisation, Eudy Simelane choisit de mettre un terme à sa carrière professionnelle et se tourne vers celle d’entraîneuse. Elle devient notamment coach des Springs Home Sweepers FC. En parallèle, elle suit une formation pour devenir arbitre.

Mais Eudy Simelane n’a pas que le football pour passion, elle n’a de cesse de militer – et notamment depuis son entrée dans l’équipe nationale, ce qui donne plus de poids et de médiatisation à sa parole. Elle milite pour la cause des homosexuels tout d’abord, mais aussi pour améliorer la vie au sein des villes pauvres et laissées de côté en Afrique du Sud (et notamment à KwaThema, sa ville natale pour laquelle elle fait beaucoup), ou encore contre les discriminations (qu’elles soient raciales ou sociales).

Début 2008, un grand groupe pharmaceutique lui propose un poste de commerciale à Pretoria. Un travail qui est l’occasion pour la jeune femme de mettre enfin sa famille à l’abri financièrement.

Mais à quelques jours de débuter ce nouveau job, le 28 avril 2008, Eudy Simelane est agressée et assassinée. On retrouve en effet son corps à quelques centaines de mètres de sa maison, dans un ruisseau, violée et frappée de 25 coups de couteau. Elle est victime d’un « viol éducatif », une pratique répandue en Afrique du Sud, afin de remettre les lesbiennes dans « le droit chemin ».

Elle est inhumée quelques jours plus tard à KwaThema. Une cérémonie d’enterrement à laquelle environ 2 000 personnes sont présentes.

Histoire d'un Coming-Out

On ne sait pas vraiment quand Eudy Simelane a pris conscience son orientation sexuelle. Ce qui est certain, c’est qu’elle est l’une des premières (et des rares) femmes sud-africaines à vivre ouvertement son homosexualité – et ce relativement jeune. Elle s’affiche avec ses conquêtes dans la rue et n’hésite pas à se battre physiquement quand on l’insulte, la menace, ou qu’on la traite de lesbienne.

Grâce à ses activités et son statut de professionnelle du football, elle voyage à travers tout le continent africain. Elle y milite pour la cause des LGBT, elle s’engage pour les droits des homosexuels et contre la violence faite aux femmes (et en particulier aux lesbiennes) dans certains pays d’Afrique.

Sa mort atroce et prématurée a permis de mettre sur le devant de la scène le problème des « viols éducatifs » qui pullulent en Afrique et d’y mettre un frein relatif. Même si malheureusement les tribunaux reconnaissent rarement le caractère homophobe de ces agressions ou meurtres – ce qui est le cas pour Eudy, dont seulement deux de ses agresseurs ont été condamnés (sans aucune reconnaissance de caractère aggravant) et les deux autres relâchés.

Eudy Simelane

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