Soeur Monika : Quatrième de Couverture
Quelques bons esprits considèrent Sœur Monika de E.T.A. Hoffmann (Schwester Monika en version originale) comme l’un des plus hauts chefs-d’œuvre de la littérature érotique. Bien rares sont pourtant les lecteurs qui ont eu la chance de goûter aux charmes de ce court roman licencieux dont la paternité fut longtemps contestée, mais que l’on peut désormais avec certitude attribuer à Hoffmann. Point de noirceur cependant dans cette œuvre du grand « fantastiqueur » qui nous livre ici, sur un ton qui est presque celui du bonheur, les confidences d’une imagination échauffée par l’amour, fruits d’une fantaisie débordante autant que délicieusement provocatrice.
Soeur Monika : Avis Personnel
Sœur Monika est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature libertine. L’écriture est gracieuse, comme le sont souvent ces œuvres clandestines du 19e siècle. Souvent cette écriture dérange aussi, elle ignore délibérément les frontières de la morale, mais la belle plume et le talent de l’écrivain subliment ce contenu sexuel de manière à offrir au lecteur une œuvre qui n’est jamais vulgaire ou honteuse.
Ce roman apparait sur le site pour son contenu saphique : Monika nous décrit les passe-temps auxquels s’adonnaient les bonnes sœurs entre elles au couvent quand personne ne les voyait… Ce fantasme (ou réalité ?) est bien connu et, visiblement, ne date pas d’hier ! Tout est joué à discrétion, et les scènes se dévoilent à travers l’œil curieux d’un judas ou d’une porte entrouverte.
Le genre est particulier, à découvrir si vous en avez la curiosité, pour voir comment il est possible de faire de la belle littérature, jamais vulgaire, avec des situations licencieuses. À éviter si le sujet vous choque ou si vous n’appréciez pas le vocabulaire trop précieux de ces romans du 19e.
Je vous partage une quatrième de couverture alternative que j’ai trouvée un peu plus directe, mais qui aura la vertu de situer l’œuvre :
« Sœur Monika est un classique de l’érotisme écrit dans une langue admirable et qui a presque deux siècles ! Cette Monika est une femme du monde retirée dans un couvent à l’époque où il était de bon ton d’y cuver un chagrin d’amour ou un problème familial. Ces lieux de prières étaient, selon les récits de l’époque devenus des chaudrons de luxure, où les belles couventines ne pensaient qu’au sexe et se livraient à des farandoles de débauches, saphiques ou hétérosexuelles. Ce texte plein d’humour et de références littéraires est un bijou qui n’a pas pris une ride. Prétexte à la narratrice, sœur Monika, d’évoquer, avant celles du couvent, toutes les folies érotiques de sa jeunesse. Un régal pour les amateurs de contes pervers agrémentés d’un délicieux côté rétro. »
Soeur Monika : Extraits
« Le colonel devait payer de sa liberté le spectacle enivrant de cette nudité. Les fesses de Louise étaient d’une beauté incomparable : ces monticules frémissants et la proximité, la vue sous cet angle de ce qui fait l’objet de toutes les concupiscences de l’homme désarmèrent son bras ; ses sens les plus secrets, ceux que conserve intacts la mère Nature et que n’a pas encore gâchés la civilisation, éprouvent soudain l’éveil de quelque chose qui exprimait en langage si clair un sentiment de paix que son cœur l’entendit à la perfection. »