Summer Love de S. Lee

Nous arrivâmes finalement à sa chambre. Mon cœur se brisa en voyant l’état dans lequel elle était. Ses parents étaient à ses côtés. Je m’assis près d’elle et embrassai tendrement son front, en lui prenant la main. Elle ouvrit les yeux et me regarda.

« Tu es vraiment là ? » Sa voix était très faible, à peine plus forte qu’un murmure. J’embrassai sa main.

« Oui mon ange je suis là. » Les larmes montèrent une fois de plus.

« Je croyais que tu étais à Paris… » Je hochai la tête.

« Je suis venue dès que j’ai appris. Je suis désolée de ne pas avoir été là plus tôt… » J’amenai de nouveau sa main à mes lèvres. « Je t’aime… »

« Je t’aime. » Et elle se rendormit. Je la veillais. Elle se réveillait de temps à autre. Je restais près d’elle jusqu’à ce que les infirmières m’obligent à rentrer chez moi. Je pris une décision cette nuit-là. Je ne la quitterais plus jamais.

 

Tôt le matin suivant j’appelai mon équipe à Paris. La conférence s’était bien passée, et j’avais reçu de grandes louanges pour mon travail. J’appelai ensuite la directrice du département des sciences de l’université du Texas-San Antonio. Nous nous étions rencontrées lors de plusieurs conférences et nous entendions bien.

« Allo Susan ? Docteur Quinn O’Brien. Comment vas-tu ? »

« Bonjour Quinn, ça va bien, et toi ? Es-tu en Amérique ? »

« Oui, en fait je suis à San Antonio. Je suis juste rentrée de Paris. »

« On m’a dit que tu y présentais tes derniers résultats. Comment ça s’est passé ? »

« Très bien. Mais j’ai eu une urgence familiale, et c’est mon équipe qui a présenté notre papier. »

« J’espère qu’il n’y a rien de grave… Je suis impatiente de lire tout ça ! Alors dis-moi, que puis-je faire pour toi ? »

« Et bien… Que dirais-tu si je t’annonçais que je veux revenir sur San Antonio et enseigner ? »

« Pour de vrai ?! Ça fait si longtemps que tu travailles avec l’institut… Ce serait simplement fantastique Quinn, mais c’est si inattendu… Qu’est-ce qui se passe ? »

« J’ai besoin d’être ici. Ma compagne est coach de l’équipe de natation du lycée. En fait elle fait partie des profs qui ont été blessés dans l’accident de car. Ma famille vit ici. C’est ici que je veux être. »

« Je comprends. Mais que fais-tu de ton amour pour les recherches sur le terrain ? »

« Je réserverai ça pour l’été. »

« J’ai une idée. Ça te dirait de commencer un programme où tu emmènes les étudiants en expédition l’été ? On a besoin d’un biologiste cette année pour étudier la faune et la flore liées à la nappe phréatique de l’Edwards. »

« L’idée me parait intéressante. »

« Quinn, j’aimerais beaucoup travailler avec toi à la fac. Tu pourrais nous aider à bâtir un programme décent en biologie marine. Tu es plus que qualifiée pour ça. Laisse-moi en parler au doyen et je te rappelle. Avoir ton nom associé à notre programme de sciences serait fantastique pour nous ! Je ne pense pas qu’il y ait de problème. Et je suis vraiment excitée à l’idée de jouer un rôle pour que cela se fasse ! »

« Merci Susan, ça me touche énormément. »

« De rien Quinn, je t’appelle dès que j’ai du nouveau. »

« À bientôt Susan. »

J’étais euphorique en raccrochant. Je voulais tellement être là de façon permanente ! J’allai à l’hôpital et tint la main de Carol pendant qu’elle dormait. Elle se réveillait parfois brièvement avant de resombrer, récupérant doucement. Revenir à la maison était la bonne solution, je n’avais aucun doute là-dessus.

Cet après-midi-là, j’eus un appel de Susan, pour une réunion le lendemain. Je me vis offrir une chaire d’enseignement à temps plein, très bien rémunérée. Je commencerais en septembre, et ils me voulaient présente avec eux lors de l’annonce à la presse. Je leur demandai un délai d’une semaine, pour régulariser les choses avec mon employeur actuel, avant que l’information ne soit rendue publique. J’appelai l’Institut pour leur faire part de la situation, et leur dire que je les quittai. J’avais travaillé avec eux de longues années. S’ils n’appréciaient pas ma décision, au moins ils la comprenaient. Je leur dis de m’appeler en cas d’urgence, et qu’ils pouvaient compter sur moi. Je détestai leur annoncer cela par téléphone, mais rien n’aurait pu me faire quitter le chevet de Carol. Je passai également quelques coups de fil à des amis du Sea World pour leur dire que j’étais disponible pendant le printemps et l’été, et que j’étais sur place. Ils avaient des problèmes avec une femelle béluga gestante, et m’offrirent un job jusqu’au début du premier semestre. Il me semblait que j’avais tout prévu. À la façon dont tout s’organisait et semblait tomber en place, je savais que j’avais fait le bon choix.

A propos de Cécile A. Preal

Un commentaire

  1. Bonjour, j’ai adoré cette histoire, très touchante et d’une belle sensualité! je l’ai lu 2 fois…

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