Se dire Lesbienne de Natacha Chetcuti

Se dire Lesbienne de Natacha Chetcuti

Titre Français : Se Dire Lesbienne - Vie de couple, sexualité, représentation de soi

Titre Original : Se Dire Lesbienne - Vie de couple, sexualité, représentation de soi

Auteur : Natacha Chetcuti

Date de Sortie : 06 Octobre 2010

Nationalité : Française

Genre : Essai

Nombre de Pages : 294 pages

Éditeur : Payot

ISBN : 978-2-228-90583-1

Se Dire Lesbienne - Vie de couple, sexualité, représentation de soi : Quatrième de Couverture

Ce livre à la fois novateur, riche et subtil est le premier à s’attacher à l’intimité des lesbiennes en s’appuyant sur les récits de vie aussi bien hétérosexuels que lesbiens. Il décrit les trois parcours qui mènent à la construction de soi comme lesbienne et s’intéresse au coming out, nous apprenant notamment que la mise en couple est une manière privilégiée de se dire et de se révéler socialement lesbienne.
Les modalités de la rencontre et les manières d’être en couple forment donc le cœur de cet ouvrage qui tire aussi son originalité de l’analyse des « scripts sexuels » des lesbiennes et qui comporte un très utile petit glossaire du vocabulaire lesbien.
Si le plaisir et le désir ne se déclinent pas de la même façon chez les lesbiennes et les hétérosexuelles, reste une norme commune à toutes les femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle, et que ce livre met enfin en valeur : la place donnée à l’autre.

Natacha Chetcuti, sociologue, docteur en anthropologie sociale (EHESS), chercheure à l’INSERM dans l’équipe « Genre, santé sexuelle et reproductive », enseigne à l’Ecole normale sociale de Paris et à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Se Dire Lesbienne - Vie de couple, sexualité, représentation de soi : Avis Personnel

Ce livre de Natacha Chetcuti est une vulgarisation de sa thèse soutenue en 2008 adressée ici au grand public. Une thèse novatrice puisqu’il faut noter que c’est la première thèse de sociologie à se centrer sur la sexualité des lesbiennes. Un fait intéressant quand on sait que depuis des dizaines d’années ce sujet passionne et fait débat du côté des homosexuels masculins.

Difficile de présenter en quelques mots ce travail de plusieurs années. Entre 2003 et 2008, l’auteure a interviewé des lesbiennes entre 30 et 50 ans, de classe moyenne, dans les villes de Paris, sa proche banlieue et Toulouse. Elle a choisi un échantillon de femmes présentes dans des « lieux représentatifs du tissu associatif lesbien et dans des réunions informelles privées. » Il est donc évident que certaines personnes vont crier au scandale et à la non-représentativité de toute la population lesbienne. Cependant, ce qui est intéressant ici, c’est que loin de tirer des conclusions sûres et gravées dans la roche, Natacha Chetcuti se sert plutôt de ses découvertes et des déclarations de chacune pour s’interroger et pousser la réflexion au maximum sans pour autant prôner une vérité, sa vérité.

Et force est de reconnaître que cet échantillon de cas-témoins nous amène nous lectrices, à nous interroger sur notre propre position et sur notre propre définition et identification. Par exemple, fait intéressant, il y a des femmes interviewées qui ont fréquemment des relations à la fois avec des hommes et des femmes, mais qui se déclarent lesbiennes. Peut-être que pour vous elles sont bisexuelles, mais pour elles leur identité ne fait aucun doute, elles sont lesbiennes. J’ai donc beaucoup apprécié cette idée des différents parcours. Natacha Chetcuti distingue trois types de parcours différents, les parcours exclusifs concernent les femmes qui n’ont jamais eu de relations sexuelles avec les hommes, les golden stars comme elles disent toujours dans les films américains. Les parcours simultanés, les plus fréquents « sont composés de femmes ayant vécu leur premier rapport sexuel entre 13 et 22 ans. Elles ont commencé leur vie sexuelle avec une femme ou un homme dans une même période, pour ensuite ne vivre que des relations avec des femmes. » Les parcours progressifs regroupent des femmes qui ont eu des engagements longs et durables avec des hommes avant de se tourner vers les femmes.

Il y a de nombreuses autres notions notamment sur les questions de genre avec des déclarations de lesbiennes très riches et constructives, notamment sur les notions butchs et fems. J’ai également beaucoup appris sur la manière de dire son homosexualité au travail ou dans la société. Et le livre ne s’arrête pas là puisqu’il balaye la question du pacs et du mariage entre personnes de même sexe avant de consacrer un chapitre aux relations sexuelles entre femmes.

Un travail très intéressant, agréable à lire et qui au final nous permet de nous interroger sur nous-mêmes. J’ai particulièrement apprécié le fait qu’il y ait, en plus des témoignages de lesbiennes, des témoignages de femmes hétérosexuelles. Cela apporte une vision encore plus complète et riche.

Je vous conseille vivement cette lecture pour apprendre à vous connaître un peu mieux.

Se Dire Lesbienne - Vie de couple, sexualité, représentation de soi : Extraits

« Comment se dit-on lesbienne dans une société structurée par l’hétérosexualité ? Comment vivre son couple dans le contexte actuel, marqué par une semi-légalisation des couples de même sexe ? Comment ces couples, qui ne sont pas fondés sur la différence des sexes, vivent-ils leur sexualité ? Une telle position permet-elle de repenser les normes de la masculinité et de la féminité ? Telles sont les principales questions traitées dans ce livre. Issu d’une enquête sociologique menée, pendant cinq ans, auprès de femmes se définissant comme lesbiennes, et d’autres hétérosexuelles, il se propose ainsi, à partir de ce qu’elles disent de leur vie affective, amoureuse et sexuelle de rendre compte d’une construction contemporaine du lesbianisme.
Malgré la diversité des parcours, les récits biographiques rassemblés témoignent tous de difficultés liées à la formation et à l’adoption d’une « identité » marginalisée et dévalorisée, et ce quels que soient les parcours de chacune et le degré d’acceptation de leur propre homosexualité. Les manières de se dire – ce que l’on appelle l’autonomination – ne vont pas de soi ; il ne suffit par de vivre des relations avec des femmes pour se nommer lesbienne. » (Page 17)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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