1Q84 : Livre I de Haruki Murakami

1Q84 : Livre I de Haruki Murakami

Titre Français : 1Q84 : Livre I

Titre Original : 1Q84 : Livre I

Auteur : Haruki Murakami

Date de Sortie : 25 Août 2011

Nationalité : Japonaise

Genre : Science-Fiction & Fantastique

Nombre de Pages : 533 pages

Éditeur : Belfond

ISBN : 2714447074

1Q84 : Livre I : Quatrième de Couverture

Au Japon, en 1984.

C’est l’histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu’ils avaient dix ans. À l’époque, les autres enfants se moquaient d’Aomamé à cause de son prénom, « Haricot de soja », et de l’appartenance de ses parents à la nouvelle religion des Témoins. Un jour, Tengo l’a défendue et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret conclu entre deux enfants, le signe d’un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.

En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.

Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d’une mission : exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Aomamé a aussi une particularité : la faculté innée de retenir quantité de faits, d’événements, de dates en rapport avec l’Histoire.

Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l’autobiographie d’une jeune fille échappée de la secte des Précurseurs. Il est aussi régulièrement pris de malaises lors desquels il revoit une scène dont il a été témoin à l’âge d’un an et demi.

Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?

1Q84 : Livre I : Avis Personnel

1Q84 est un roman vraiment très étonnant. L’écriture est à la fois crue et onirique (l’alliance des deux est pour le moins originale), et la dimension fantastique prend toute son ampleur au fur et à mesure que l’histoire progresse. Le tout est en même temps ponctué de réflexions très intéressantes témoignant de la grande culture d’Haruki Murakami en terme de jazz, de musique classique ou encore de philosophie.

D’ailleurs, le titre est sans équivoque et nous plonge directement dans une référence culturelle majeure, il renvoie clairement au roman d’anticipation 1984 de George Orwell dans lequel il était, entre autres, question d’interroger la valeur de l’histoire : l’image que nous avons de l’histoire est-elle réelle ? Comment être sûr qu’elle n’est pas manipulée, comme c’est, par exemple, le cas avec le contrôle et le filtrage des informations dans les régimes totalitaires ? Le tout est développé sous la forme d’une trilogie.
Aomamé et Tengo, les deux personnages principaux évoluant en l’an 1984, se retrouvent propulsés dans un monde « parallèle », à l’air identique et pourtant complètement différent. Nos deux héros, et par la même occasion nous autres lecteurs, prenons conscience des changements de manière progressive, à force de détails. Par exemple, Aomamé s’aperçoit que les policiers japonais portent un uniforme différent et ont troqué leurs vieux pistolets contre des armes automatiques. C’est une jeune femme intelligente, très observatrice, qui lit quotidiennement les journaux, et pourtant elle n’était pas au courant de ce changement. Elle questionne d’autres personnes et se replonge dans de vieilles coupures de presse et constate que le passé a changé et que cela fait déjà deux ans que les policiers ont changé d’armes et d’uniformes, suite à un manque d’efficacité lors d’une fusillade face à une secte extrémiste. Bizarre, non ?! En prenant conscience que le monde à changé, elle choisira d’appeler cette nouvelle « dimension » celle de l’année 1Q84. Après recherches, j’ai pu comprendre que ce nom est un jeu de mot, « Q » en japonais se prononçant peu ou prou de la même manière que le chiffre « 9 ».

L’histoire est complexe, du moins assez recherchée pour qu’il nous soit impossible, en tant que lecteur, de comprendre et de deviner l’issue des événements, les tenants et les aboutissants de ce monde, les raisons pour lesquelles Tengo et Aomamé sont « passés de l’autre côté ». En bref, nous n’en savons pas plus que les héros eux-mêmes et cela génère un grand suspense et permet une lecture agréable.

Venons en maintenant à la raison pour laquelle ce livre figure ici. Il n’est pas vraiment question d’homosexualité, mais l’héroïne, Aomamé, a eu une aventure avec sa meilleure amie quand elles étaient plus jeunes. Leur scène d’amour est joliment décrite et s’étale sur quelques pages, ce qui est appréciable. Un peu plus tard, elle rencontrera une nouvelle jeune femme avec qui elle dérapera à la suite d’une partie à quatre bien arrosée. Cette même jeune femme essayera plus tard de lui faire des avances, Aomamé refusera, et le regrettera par la suite pour des raisons que je ne préfère par vous dévoiler ici ! En somme, pas de réelle aventure lesbienne, mais une héroïne s’occupant peu des étiquettes, et ça fait plaisir.

1Q84 : Livre I : Extraits

« Alors qu’elle continuait à descendre l’escalier, Aomamé se mit à songer à Tamaki Ootsuka. Ce n’était pas son intention, mais une fois qu’elle eut la pensée de son amie en tête, elle ne put l’en ôter. Lorsqu’elles étaient lycéennes, Tamaki avait été sa plus proche amie. Elles jouaient dans la même équipe de soft-ball et partageaient aussi toutes sortes de choses. Il leur était même arrivé une fois d’échanger des caresses de nature sexuelle. Cela s’était passé lors d’un voyage durant les vacances d’été. Elles avaient dormi dans le même lit. À l’hôtel, il ne restait qu’une chambre avec un lit semi-double. Et à cette occasion, elles s’étaient caressées mutuellement. Elles n’étaient pas lesbiennes, non. C’était uniquement la curiosité qui avait poussé ces très jeunes filles à faire ce genre d’expérience audacieuse. À cette époque, ni l’une ni l’autre n’avait de petit ami, et elles n’avaient encore eu aucune expérience sexuelle. Les événements de cette nuit-là étaient pour Aomamé l’un des épisodes les plus « extraordinaires et intéressants » de sa vie qu’elle gardait en mémoire jusqu’à ce jour. À cette évocation, Aomamé eut l’impression de sentir monter en elle une certaine chaleur, pendant qu’elle descendait l’escalier métallique nu. »

A propos de Edwine Morin

Relectrice et Chroniqueuse Occasionnelle. Passionnée par les séries télévisées, elle en dévore depuis des années dans tous les thèmes possibles et ses préférences sont si hétéroclites qu'il est difficile d’en trouver les limites. Romantique dans l’âme, elle a succombé au charme d’I Can’t Think Straight et de Loving Annabelle tout en étant fan du travail de Quentin Tarantino.

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