Concussion

Une mère et femme au foyer trompe son ennui en se prostituant

Année de Production : 2013

Date de Sortie : 04 Octobre 2013

Réalisation : Stacie Passon

Scénario : Stacie Passon

Avec : Robin Weigert (Abby), Maggie Siff (Sam Bennet), Johnathan Tchaikovsky (Justin), Ben Shenkman (Graeme), Julie Fain Lawrence (Kate Abelman), Janel Moloney (Pru), Emily Kinney (Cliente)

Nationalité : Américaine

Genre : Drame

Durée : 1h 36min.

Titre Original : Concussion


Interview(s) :

Interview de l’actrice Robin Weigert l’interprète d’Abby

Concussion : Résumé

Abby est une mère et une épouse dévouée qui un jour est accidentellement blessée à la tête par son fils. Ce choc (cette commotion cérébrale, “concussion” en anglais) lui permet de réaliser qu’en réalité, elle s’ennuie dans sa petite vie bien rangée.

Elle part donc à la recherche de nouveaux plaisirs et se met en quête de prostituées pour assouvir ses désirs. Elle choisit également bientôt de se prostituer à son tour. Elle rencontre ainsi de nombreuses femmes avec lesquelles elle commence à tisser des liens mais tout se complique quand l’une de ses voisines fait appel à ses services…

Abby est une mère et une épouse dévouée qui un jour est accidentellement blessée à la tête par son fils. Ce choc (cette commotion cérébrale, "concussion" en anglais) lui permet de réaliser qu’en réalité, elle s’ennuie dans sa petite vie bien rangée. Elle part donc à la recherche de nouveaux plaisirs et se met en quête de prostituées pour assouvir ses désirs. Elle choisit également bientôt de se prostituer à son tour. Elle rencontre ainsi de nombreuses femmes avec lesquelles elle commence à tisser des liens mais tout se complique quand l’une de ses voisines fait appel à ses services…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Une belle surprise. A découvrir.

Note des lectrices : 3.63 ( 8 votes)
70

Concussion est le premier film écrit et réalisé par Stacie Passon. Je dois avouer que j’ai été soufflée par la qualité et l’intelligence de ce long-métrage. Plus les années passent et plus je me demande si on peut qualifier ce genre de films de films lesbiens. Parce que cela va tellement au-delà que leur donner cet unique qualificatif m’apparait très réducteur. Et pourtant le personnage principal est ouvertement lesbien, il vit en couple avec une femme et il va se prostituer pour d’autres femmes. En terme de visibilité, c’est juste énorme.

Mais voilà, l’histoire ne tourne pas autour de l’homosexualité, loin de là. Cette dernière est banalisée au point qu’on peut en rire. N’est-ce pas ce que l’on fait quand Abby annonce qu’elle trouve sa voisine mignonne et que sa meilleure amie lui rétorque que cette dernière n’est pas lesbienne ? Abby se contente de rétorquer qu’elle a juste dit qu’elle la trouvait mignonne. C’est tout. Parce que le véritable sujet est autre. Abby est une femme d’une quarantaine d’années qui, après un coup à la tête, va se réveiller et réaliser que sa vie l’ennuie.

Abby a la vie idéale dont on abreuve les jeunes filles dès leur naissance. Une épouse aimante, deux magnifiques enfants, une belle et grande maison, un travail passionnant et de nombreuses activités péri-scolaires avec les autres mamans. Mais ce n’est visiblement pas la vie dont rêvait Abby.

J’ai particulièrement aimé la psychologie des personnages, très fouillée et complexe. Les dialogues sont percutants et forts. Ils restent en tête. L’histoire se déroule sans accro avec un scénario bien rodé. Forcément on songe à Desperate Housewives en beaucoup moins drôle et beaucoup plus lesbien. La réalisation est efficace et rythmée. La bande originale est également très soignée. En résumé, je comprends que ce film séduise. J’ai moi-même été séduite.

J’ai trouvé particulièrement intéressante l’approche qui est faite de la prostitution. Au départ, Abby va chercher le plaisir sexuel qu’elle n’a pas avec son épouse. À ce propos, le passage où Abby fait comprendre à Kate qu’elle veut que cette dernière lui fasse l’amour le matin et qu’il y a juste cette main qui se glisse dans le pantalon et Kate qui s’endort est d’une force rare. On a rarement montré que les couples lesbiens aussi pouvaient s’oublier et ne pas évoluer à l’unisson. Quand Abby va voir la première prostituée, cette dernière est une droguée à la recherche d’argent. C’est glauque et sordide. La deuxième, rencontrée autrement ne laisse pas le même effet. Et cela entraîne naturellement Abby sur la voie de sa propre prostitution. Sans jugement, sans facilité. C’est vraiment intéressant à voir.

La rencontre avant la relation prouve que ce n’est pas simplement du sexe. Le fait qu’Abby ait des « habituées » le prouve. On se lie finalement d’amitié pour cette jeune en surpoids ou cette veuve un peu trop sûre d’elle. Et puis une mère maquerelle étudiante en droit aussi séduisante et organisée ce n’est pas tous les jours qu’on voit ça.

Concussion est un long-métrage qui ne tombe jamais dans le manichéisme. C’est complexe, sans jugement, sans vérité toute faite et cela fait du bien. La fin est d’une force assez rare. Les lesbiennes sont comme les hétéros, elles ont les mêmes peurs. Ni plus, ni moins. Une véritable réussite à découvrir d’urgence.

Concussion : Critiques Presse et Récompenses

Sélection Officielle au Festival du Film de Sundance en 2013.
Sélection Officielle au Festival du Film de Los Angeles en 2013.
Sélection Officielle au Festival du Film de Berlin en 2013.
Sélection Officielle au Festival du Film Chéries-Chéris en 2013.

Concussion : Extraits

PRU : Très bien, donc… “Quand Jake est né, j’ai parfois rêvé que quelqu’un le mettait dans le micro-ondes. C’était dur d’être proche de lui. J’avais Kate qui le reposait dans son berceau. Et ensuite je rêvais qu’il était dans le micro-ondes. Il était si minuscule, j’étais désolée pour lui. » Tu étais ivre quand tu as écrit ça ? « Et ensuite, parfois je rêvais qu’il était marié avec moi. Mon pauvre bébé. Je ne savais pas trop si je devais le tuer, le baiser ou le manger. » Je ne sais pas trop si c’est vraiment pour un magazine parental. Ok, en fait je cherchais plus quelque chose du genre « J’ai rêvé que j’avais oublié de le nourrir. Parce que mon intérêt pour mon enfant est tellement mêlé à l’alimentation et à sa prise en compte globale. » Et ensuite peut-être quelque chose de relaxant du genre « Avant de me coucher je me frictionne les tempes avec des huiles essentielles et mes rêves disparaissent parce qu’il y a de la bergamote à l’intérieur et la bergamote est bonne pour soulager le stress. »
ABBY : Qui d’autre contribue à cela ?
PRU : Sarah a fait celui-là. Il est drôle. Et Sam Bennet en fait un.
ABBY : Elle est mignonne… Sam.
PRU : Ok… Sam Bennet n’est pas une lesbienne. Son mari travaille pour Goldman Sachs. C’est un analyste. Ses enfants sont dans l’équipe de hockey.
ABBY : Elle est mignonne, c’est tout.

ABBY : Alors, Sarah…
KATE : Quoi ?
ABBY : Ils se séparent.
KATE : Surprise, hein ? Elle peut m’appeler, je ne la ferai pas payer.
ABBY : Vraiment ?
KATE : Alors qui a trompé l’autre ?
ABBY : Je ne sais pas.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

3 commentaires

  1. Merci beaucoup Isabelle 🙂 C’est vrai qu’en lisant seulement le résumé du film on peut presque éprouver une sorte de jugement “mais comment peut-on en arriver là?” mais en fait, j’ai vraiment été très surprise (même ravie) de ne pas ressentir ça tout au long du film et de ne pas avoir à porter de jugement négatif car comme tu le dis, Abby est sympathique et on arrive à la comprendre. C’est là aussi qu’on voit le bon travail de la réalisatrice et de l’actrice.
    Merci pour l’info sur le personnage de la voisine! Je partage ton avis car oui le sujet du film n’est pas le fait de tromper sa femme, cela va bien au-delà et c’est ça qui rend le film beau 🙂

  2. J’ai trouvé le film très bien dans son ensemble. Par contre, en lisant certains commentaires je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus cru et osé mais en fait pas du tout.
    Le rythme du film est assez lent mais j’ai beaucoup aimé comment le sujet avait été abordé car à aucun moment il nous est permis de juger Abby. On a l’impression qu’elle est plus ou moins passée à côté de sa vie et que grâce à ses relations elle arrive enfin à s’épanouir d’une autre manière. Et cela va bien au delà du sexe et de l’argent: il s’agirait plus d’une échappatoire à sa vie monotone. Grâce à ces nouvelles relations, elle a aussi l’occasion de parler et d’échanger avec d’autres femmes et cela la change de son quotidien où elle n’a aucun échange avec sa femme. J’aurais peut-être préféré une fin plus fermée car celle là est assez ouverte mais au final, elle nous permet de nous faire notre propre interprétation.
    Je recommande donc vraiment “Concussion”, c’est un beau film qui traite remarquablement bien d’un sujet plutôt sensible.

    • J’aime beaucoup ton analyse @chicagatha. Effectivement, Abby est sympathique pour le téléspectateur et du coup on ne la juge à aucun moment. On comprend même très bien ses intentions comme tu le décris.
      J’ai lu dans une interview des actrices que la relation avec la voisine mariée était à la base plus présente et qu’elles ont été surprises qu’elle soit autant coupée au montage. Moi ça m’arrangeait plutôt bien au visionnage. Parce que du coup ça allait effectivement au-delà du fait de tromper son épouse. Et j’ai trouvé ce parti pris fort et bien choisi.
      En tout cas ça fait plaisir de voir que les votes/notes sont les mêmes pour moi et pour vous 😉

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