Je Danserai si je Veux : interview de la réalisatrice et scénariste Maysaloun Hamoud

Maysaloun Hamoud je danserai si je veux

Interview accordée à Ginger Force le 11 avril 2017 pour le site Simonae.fr

[Cet article contient des spoilers] En ce frisquet après-midi d’avril, j’ai rencontré Maysaloun Hamoud, réalisatrice de Je Danserai si je Veux, en salles ce mercredi. Une rédactrice y avait déjà consacré un article il y a peu. L’interview a eu lieu en anglais dans les locaux de Elzevir Films, ayant déjà produit des films tels que Party Girl, La Source des Femmes ou encore Va, Vis et Deviens.

Je remercie chaleureusement Maysaloun Hamoud, l’agence Okarina et Elzevir Films pour cet entretien.

Vouliez-vous que le film soit ouvertement féministe ?

Bien sûr ; c’est un privilège de ne pas être féministe. Quand vous êtes une femme qui vit les discriminations dans une société patriarcale, je pense que c’est un devoir de l’être.

Quelle était l’évolution de Nour à l’origine ? Vouliez-vous qu’elle s’ouvre aux opinions progressives de Layla et Salma, ou qu’elle soit déjà ouverte d’esprit ?

Je pense que l’arc le plus intéressant entre ces personnages est celui de Nour. On comprend dès le départ que les personnages de Layla et de Salma ont déjà commencé leur libération. Chacune d’elle vient avec une histoire et des origines différentes ; ce n’est pas le cas de Nour, qui représente ces femmes qui vivent en fonction des règles de société, prennent pour acquis que c’est la seule réalité, qu’elles doivent agir de telle manière, faire telles et telles choses. C’est un état d’esprit que vivent beaucoup de femmes, la majorité d’entre elles, même. Je voulais que Nour soit exposée à quelque chose d’autre, à une liberté de choix. C’est en gros ce que Salma et Layla font. Je pense que la chose la plus importante en ce qui concerne la libération, c’est que ce n’est pas fumer, ou boire, ou être libérée sexuellement ; ce sont des choses importantes, parce que ce sont des actions qui représentent cet état d’esprit. Mais l’essence de la libération est le fait de pouvoir choisir. Quand vous choisissez vos propres choix, et que vous en assumez la responsabilité, vous êtes libres. Nour n’a pas choisi son propre chemin : elle a juste fait ce qu’on attendait d’elle. Quand elle est exposée au mode de vie de Salma et Layla, elle voit des modèles différents. Je ne dis pas que les modèles différents sont sécurisants ; je dis qu’elle voit des modèles qui donnent du pouvoir aux femmes. Grâce à la sororité qu’elle découvre, elle peut commencer sa propre libération.

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

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