Flyers

Se tape-t-on forcément l’affiche quand on fait son coming out ?

Affiche : Flyers

Année de Production : 2011

Réalisation : Laura Terruso

Scénario : Laura Terruso

Avec : Sara Jane Stoner (Jen Becker)

Nationalité : Américaine

Genre : Court-Métrage

Durée : 3 : 00 minutes

Titre Original : Flyers

Flyers : Résumé

Jen Becker, une jeune femme d’une vingtaine d’années, se promène dans la rue. Soudain, elle aperçoit un tract sur le trottoir, sur lequel se trouve sa photo accompagnée de la mention « Jen Becker est lesbienne » ; paniquée, elle s’empresse de le ramasser, avant d’apercevoir cette même affiche en format XXL sur des murs et des bus, ainsi que des milliers de ces flyers qui semblent littéralement tomber du ciel. Quand elle remarque l’auteur de cette révélation fracassante, elle décide de le poursuivre…

Jen Becker, une jeune femme d’une vingtaine d’années, se promène dans la rue. Soudain, elle aperçoit un tract sur le trottoir, sur lequel se trouve sa photo accompagnée de la mention « Jen Becker est lesbienne » ; paniquée, elle s’empresse de le ramasser, avant d’apercevoir cette même affiche en format XXL sur des murs et des bus, ainsi que des milliers de ces flyers qui semblent littéralement tomber du ciel. Quand elle remarque l’auteur de cette révélation fracassante, elle décide de le poursuivre…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Réussi. A découvrir.

Note des lectrices : Soyez la première !
71

Flyers est un petit court-métrage américain de seulement quelques minutes, centré sur une jeune femme harcelée par une personne mystérieuse. Sans temps mort, il nous tient en haleine et retient l’attention du début à la fin.

Laura Terruso est une jeune réalisatrice américaine qui s’est jusqu’à présent spécialisée dans la confection de courts-métrages, qui abordent presque tous le thème de l’homosexualité – et plus particulièrement l’homosexualité féminine. Ses travaux sont en général appréciés et régulièrement projetés dans différents festivals de haut standing, comme par exemple Sundance ou encore Cineffable (c’est là que nous avons pu visionner Flyers). C’est dire si ses films sont attendus la plupart du temps ! D’ailleurs son dernier, rien que par le titre, est réellement prometteur : Codependant Lesbian Space Alien Seeks Same.

Mais bref, restons concentrés et revenons à nos moutons, à savoir Flyers. Et ici, point de moutons, mais des affiches indiscrètes qui semblent se reproduire à l’infini. Quoique tous les gens qui entourent Jen Becker dans la rue, de par leurs façons similaires de s’habiller, de réagir ou de marcher, pourraient bien être apparentés à de tels animaux. Il est intéressant de voir comment Jen Becker, qui semble se fondre dans cette foule, cette masse de citadins, en l’espace d’une seconde, s’en trouve comme exclue, par la simple révélation du fait qu’elle est lesbienne. Tout à coup, tandis que la jeune femme « se tape l’affiche » au sens littéral du terme, les gens la regardent tous, avec surprise ou réprobation, ce qui la rend très mal à l’aise et au bord de la panique. Une très belle illustration de la manière dont sont perçues les lesbiennes dans la société – tolérées, mais pas forcément toujours bien intégrées.

Mais on peut aussi déceler autre chose dans ce court-métrage : la peur de sortir du placard et de vivre au yeux de tous son homosexualité. En effet, ce film a tout d’une angoisse profonde, c’est comme si on était plongés dans un cauchemar de l’héroïne. Ces tracts qui sortent de nulle part et se déversent sur la ville par milliers et sur lesquels on ne voit que sa trombine associée au mot de « lesbienne » n’ont rien de réel. Et cela d’autant plus quand Jen parvient enfin à rattraper la mystérieuse personne qui l’a « outée » et découvre – non sans étonnement – l’identité de cette dernière…! Autrement dit, certes cela est effrayant, mais elle est la seule à pouvoir révéler à ceux qui l’entourent qui elle est vraiment. En d’autres mots : la peur de faire son coming out. Peut-être que ce rêve est d’ailleurs le point de départ d’une prise de conscience : à présent elle est prête à en parler aux autres ?

Réussir à aborder tout cela en seulement trois minutes est une véritable prouesse, et encore plus quand on sait que le court-métrage ne comporte absolument aucun dialogue !

Autre chose appréciable ici, outre le scénario dont nous venons de parler, la qualité de la mise en scène. Le choix du noir et blanc est une réelle bonne idée ; il est sublime et souligne à merveille cette ambiance anxiogène qui panique totalement le personnage principal. Et la manière de filmer, qui nous amène à nous identifier à Jen, notamment dans cette course effrénée à la recherche de la personne mystère, c’est très réussi et fonctionne à merveille.

En bref, un excellent court-métrage, au scénario sans faille et à la réalisation impeccable, que je vous recommande vivement de voir !

Flyers : Extraits

(Partout sur des affiches et flyers.) : « Jen Becker is a lesbian »

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