Interview de la chanteuse Marie Paule Belle

Marie-Paule Belle

Interview accordée à IdolesMag le 25 mai 2010

Marie Paule Belle se lance dans l’aventure de la production de son album par le public grâce au label participatif Akamusic ! Elle qui est plutôt de l’ancienne école nous avoue que c’est assez stressant, mais terriblement excitant. Nous l’avons jointe par téléphone ce jour pour recueillir ses premières impressions… En à peine quelques jours, Marie Paule a récolté près de 20% de la somme nécessaire à la production de son album. Dans cette interview, Marie Paule nous parle de cet album plus autobiographique que les autres qui ravira les fans de toujours, mais qui attirera certainement aussi un nouveau public. Marie Paule est devenue Cyber, profitons-en !

Comment vous est venue d’idée de vous inscrire sur Akamusic?

Ce sont mes deux attachées de presse du spectacle de l’Alhambra qui m’en ont parlé, parce qu’elles sont attachées de presse pour ce site aussi. Je tournais un peu en rond parce que je n’avais plus de maison de disques, et ça m’ennuyait de faire la tournée des maisons de disques pour en trouver une… Elles n’ont plus de budget, tout le monde licencie tout le monde… Bref, l’ambiance est morose. Et je n’avais pas envie d’aller mendier pour qu’on me sorte mon nouvel album. Et à côté de ça, c’est dommage, parce que je sais qu’il y a un public qui attend ce disque… Et donc, elles m’ont parlé de ce site en me proposant que le public soit mon producteur! Je leur ai donc demandé de m’expliquer le système, parce que je ne comprenais pas bien! (rires) En fait, je fais mes maquettes piano-voix à la maison, et c’est le public directement qui apprécie (ou pas) les chansons et qui peut devenir producteur de l’album à partir de 5 € seulement. En plus, en tant que producteur, on reçoit le CD collector en avant-première et on touche 40% des revenus de l’album au prorata des ventes du disque et de sa mise. Et à tout moment… il peut même changer d’avis et enlever ses mises pour les mettre sur un autre projet. L’argent est bloqué sur un compte et ne peut pas être utilisé tant qu’on ne peut pas rentrer en studio… Donc, pour un album, on doit atteindre 50 000 €, mais on peut rentrer en studio à partir de 25 000 €. J’ai trouvé l’idée intéressante. De plus, on reste complètement libre. Vous n’avez personne derrière qui vous dit ce que vous devez faire. Et c’est le public qui décide.

Et vous pensez quoi du fait que les producteurs peuvent retirer leurs mises à tout moment ?

(éclat de rire) J’ose espérer qu’ils ne le feront pas! Et surtout pas au dernier moment… Vous imaginez, vous arrivez presque au bout, et hop, on vous retire les mises! (rires)

J’imagine que c’est une aventure complètement nouvelle pour vous…

Ah oui, c’est une aventure complètement nouvelle pour moi !… Je débarque sur Internet ! J’ai un label, par internet, et j’ai même un Facebook maintenant ! C’est pratique, je peux y mettre mes dates de concerts ou de promo. J’ai même un site officiel… avec toute ma discographie, mon actualité, etc… En résumé, je deviens cyber et totalement In ! (rires)

C’est aussi une démarche complètement nouvelle. Est-ce un peu comme si vous recommenciez une carrière ?

On peut le dire ! C’est vraiment drôle comme sensation. C’est aussi comme si on m’élargissait mon public en quelque sorte. Parce que mon public habituel n’est pas forcément celui qui va le plus sur internet! Akamusic concerne en majorité une génération plus jeune et qui ne me connaît pas forcément. Donc, je suis au même niveau que n’importe quel artiste. Je dois séduire avec mes chansons. Et je dois vous avouer que ça me fait très chaud au coeur de voir que le public vient acheter des parts de l’album.

Justement, ça vous fait quoi de savoir que c’est la nouvelle génération qui mise sur votre album ?

Ce sont les enfants de ceux qui m’ont aimée à mes débuts. Ils viennent certainement par curiosité au départ. Après, c’est à moi de les séduire avec quelques chansons “toutes nues”, si je puis dire. Puisque ce sont des maquettes piano-voix sans arrangement, il n’y a que la mélodie et les paroles. Les arrangements viendront plus tard habiller la chanson, lorsque nous pourrons rentrer en studio.

Pouvez-vous me parler de cet album ? Quelle couleur aura-t-il ?

Il aura une couleur un peu plus actuelle dans la causticité et dans le côté satyrique, en quelque sorte. Il y a des textes vraiment différents les uns des autres.

Justement, vous avez agrandi votre équipe d’auteurs / auteures ?

Oui, il y a notamment Domnique Valls qui vient de l’écriture du spectacle pour enfants. Nous nous sommes rencontrées sur un projet de spectacle pour enfants. Elle écrit formidablement bien et joue avec les mots avec subtilité. Elle joue beaucoup avec la phonétique, les allitérations… C’est elle, qui a d’ailleurs écrit le premier titre de l’album, “Celles qui aiment elles“. C’est une commande que je lui avais faite sur une histoire d’amour entre deux femmes. Elle m’a écrit une très très joli texte, très sensible, et pas du tout racoleur, ni lourd. C’est une chanson qui parle de l’homosexualité avec beaucoup de délicatesse.
Il y a aussi de très belles chansons d’amour, parce que j’y tiens, j’aime beaucoup les chansons d’amour… Dont une très belle que nous avons écrite avec Isabelle Mayereau.
Il y a aussi Jean-Charles Thibaud qui m’avait écrit “Tu me chavires” et “Après toi le déluge”.
Il aura aussi la dernière chanson que Michel Grisolia, mon ami d’enfance qui nous a quittés, m’a écrite et qui s’appelle “Photo de classe”.
Il y aura aussi bien évidemment une ou deux chansons de Françoise Mallet-Joris, c’est mon côté fidèle. Elle a une très belle écriture assez large, quasi mystique avec un côté spirituel, au sens de la spiritualité.
En fait, il y aura des climats très très différents dans cet album.
Et bien entendu, il y aura un clin d’oeil à l’image que j’ai, un peu sautillante avec une musique assez classique, “Hobbies de Famille”. C’est une chanson que j’ai mise dans cet album mais que j’avais écrite à la base avec Isabelle Mayereau pour Anna Baquet. C’est une chanson qui a eu beaucoup de succès et qui parle de tous les hobbies que peuvent avoir les membres d’une famille, et qui peuvent être parfois un peu délirants… Je vous donne les deux premières phrases, ça vous donnera une idée de la suite : “Ma belle-mère a la Pleïade, mais ce n’est pas une maladie”… Vous imaginez la suite! (rires)
Cet album sera peut-être un peu plus autobiographique que les autres… je voulais qu’il parle aussi un peu de mon histoire.
Dans la mesure où la chanson représente la vie, il y aura un peu tous les climats et toutes les humeurs de la vie dans cet album… Il y aura donc des chansons drôles, satyriques, caustiques, des chansons d’amour tendres et des chansons graves aussi avec des prises de position…

Comme “Celles qui aiment elles“…

Tout à fait. Cette chanson est dite dans la poésie… Il faut savoir que l’homosexualité n’est pas encore évidente à vivre de nos jours. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a encore trop de gens qui sont malheureux et qui sont rejetés par leur famille, juste à cause du fait qu’ils soient homosexuels. Je voulais en parler avec délicatesse.

Elle est très élégante cette chanson.

Ça me touche ce que vous me dites, j’en ai la chair de poule.

Et ce sera le titre de l’album ?

Pour l’instant, oui. On changera peut-être, mais pour le moment, c’est le titre qui entraîne l’album.

Et donc, dans la création de l’album, vous en êtes au stade des maquettes ?

Oui. J’en suis à chercher des idées d’orchestration. Mais je donnerai carte blanche à un arrangeur ou une arrangeuse. J’ai déjà des noms en tête… Il faut quelqu’un qui puisse vraiment s’intégrer à des univers différents et qui ne donne pas la même couleur à tous les titres.

Quand espérez-vous qu’il va voir le jour ?

J’espère avant la fin de l’année… L’idéal serait au moment de l’Alhambra, mais j’espère qu’il sera prêt pour la fin de l’année…

Mais de toute façon, je suppose que vous chanterez quelques chansons à l’Alhambra ?

Bien évidemment !

Une dernière question : Vous êtes dans quel état d’esprit aujourd’hui ?

C’est un peu angoissant et un peu stressant, je vous l’avoue ! Mais j’ai envie de rentrer en studio le plus vite possible.

Interview Originale sur le site IdolesMag

Marie Paule Belle

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

Répondre