Ma Vie.com de Marie-Paule Belle

Ma Vie.com : Quatrième de Couverture

« La première fois que je t’ai vue, naturellement, tu chantais. Je veux dire, tu chantais avec naturel. Et avec une guitare. Tu avais un sourire charmant, que tu n’as jamais perdu, tu avais de grands yeux tristes qui le sont restés. Tu avais, tu as une douce violence, une violente douceur. Je crois que je t’ai vue une ou deux fois assez mauvaise et toutes les autres fois superbe, drôle, pathétique, sensuelle, et calme aussi, d’une voix blessée qui s’élevait jusqu’au fond de la salle, sans effort. »

Françoise Mallet-Joris

Barbara, Chopin, William Sheller, Serge Lama, Anny Duperey, Micheline Dax, Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia – ses auteurs de prédilection -, sa mère trop tôt disparue, ses frères, sa tante, mais aussi son piano, la Corse… : adepte de l’expression spontanée, Marie- Paule Belle s’adresse par mail à ceux qui marquèrent sa carrière, son enfance, ses amours… Elle évoque sa vision du métier et du monde, au gré de ses états d’âme et de ses passions.

Compositrice, pianiste et interprète, Marie-Paule Belle est née à Pont-Sainte-Maxence (Oise) en 1946 De « Wolfgang et moi » à son récent hommage à Barbara, l’auteur de « La Parisienne » s’est imposée, par sa voix et sa personnalité, comme l’une des chanteuses les plus attachantes de la scène française.

Ma Vie.com : Avis Personnel

Avant de découvrir ce livre, je ne savais de Marie-Paule Belle que le fait qu’il s’agit d’une chanteuse française de variété dont je n’ai jamais entendu la voix. Pas facile donc d’aborder une autobiographie quand on ne sait rien de la vie que l’on va découvrir. J’ai donc été surprise, autant par la forme – ce sont des lettres envoyées à sa famille, à ses amis et aux personnes qui lui sont chères mises bout à bout – que par le fond – de son enfance, à la perte de sa mère, sans oublier son succès incroyable.

On découvre une personne forte et attachante qui a traversé de nombreuses épreuves, a connu le succès et semble pourtant très abordable et naturelle dans la manière dont elle écrit et dont elle parle des personnes qui comptent dans sa vie. Je ne dirais pas qu’après cela j’ai eu envie de me jeter sur l’intégrale de son répertoire (il est un peu trop touffu pour moi) mais ce tube « La Parisienne », m’intrigue, je l’avoue.

Cependant, force est de constater que j’ai été déçue par la manière dont sa relation avec Françoise Mallet-Joris doit être devinée durant toute la première partie du livre. Je n’ai compris que parce que je savais et en regardant les photos illustrées au centre. Je ne sais pas, la seule chose qui semble importante c’est combien elle formait une équipe géniale avec Françoise et Michel. Mais pas de notion de relation amoureuse. Cela apparaît dans la dernière partie du roman. C’est très court, on comprend qu’il y a eu des hommes et des femmes, une chanson sur la bisexualité est mentionnée mais ça va trop vite, comme si c’était par obligation qu’il fallait aborder cette partie “Mes Amours.com”.

Il m’est resté un sentiment d’inachevé parce que finalement j’ai compris que Marie-Paule Belle n’avait accepté de livrer que ce qu’elle voulait bien et que cela ne concernait pas sa vie privée-privée. Elle parle de sa famille mais pas de son amante avec laquelle elle a vécu de nombreuses années. Et pourtant j’aurais adoré savoir si sa famille avait accepté sa relation si facilement et simplement qu’elle a semblé le faire.

Certainement une excellente autobiographie pour les fans de la chanteuse. Les autres seront déçues, comme je l’ai été, de découvrir une toute petite partie de l’envers du décor de ce monde impitoyable et juste un morceau de la vie de Marie-Paule Belle. Il n’empêche que c’est bien écrit, que c’est agréable à lire mais ça ne change en rien le regard qu’on pourra porter sur l’auteure ni sur le monde. Je vous laisse juger par vous-même.

Ma Vie.com : Extraits

Bien sûr, durant ces vingt-six années, j’ai connu des amours passagères. Avec l’une ou l’un, je cohabitais le temps d’un week-end, mais je me suis toujours refusée à nous installer dans un quotidien, par souci d’indépendance et pour préserver la magie de l’amour, cette magie fragile que l’on doit cultiver en inventant chaque jour des gestes, des surprises, des intentions.
Pour conserver intacte la virginité des sentiments, je considérais qu’il était nécessaire d’établir une distance géographique avec l’autre : à l’issue de plusieurs jours de séparation, quel plaisir de se retrouver le temps d’une confidence, d’un éclat de rire ou d’une nuit d’amour. » (Pages 222-223)