Wanda Sykes : Interview de la comédienne et humoriste

Wanda Sykes

Interview accordée le 13 avril 2012 à Abdul Ali pour le site The Root

Ce week-end, la comique irrévérencieuse, Wanda Sykes, est à l’affiche de la réouverture de l’historique Howard Theatre de la ville de Washington. Il y a presque 20 ans, elle travaillait alors dans le service public lorsqu’elle a commencé sa carrière de comique. Elle a récemment parlé à The Root, avec sa légèreté habituelle, sur le fait d’être une femme comique, de se découvrir une ancêtre blanche grâce à l’émission Finding Your Roots, avec l’éditeur en chef de The Root, Henry Louis Gates Jr., et de la façon dont la maternité a changé ses spectacles.

Vous faites l’ouverture de la réouverture de l’historique Howard Theatre ce week-end. Cela sera-t-il une sorte de retour à la maison pour vous ?

Sans aucun doute. J’ai commencé à faire des spectacles à Washington. Cela a toujours été très spécial pour moi. J’ai été à Hampton, et Howard est comme notre rivale, mais j’aime toujours Washington.

Vous avez quitté votre travail au service public, un travail pour l’Agence de Sécurité Nationale, pour faire la comique. Où avez-vous trouvé l’audace de faire cela ?

J’avais juste l’impression de ne pas être à ma place, que je devais faire autre chose. Je ne dirais pas que j’étais une mauvaise employée, mais à chaque fois que j’avais huit heures de libres, je prenais un jour de congé. Je n’ai jamais été comme les autres, qui essayaient d’accumuler leur temps libre. J’essayais de sortir de là.

Vos spectacles ont tendance à être plutôt politiques. Est-ce risqué pour un humoriste d’être politique ?

Je parle de ce qui m’intéresse sur le moment. La politique en est une grande partie. Mais en ce moment, être mère est ce qui me prend le plus de temps. J’aime plaisanter sur le fait que je sais davantage ce qui se passe sur Sesame Street que sur Wall Street… En ce moment, mon humour est plutôt orienté famille que politique.

Quel aspect de votre vie de famille avez-vous inclus dans votre jeu ?

Un peu de tout, la maternité, être parent. Essayer de faire les choses bien et réaliser qu’il n’existe pas de mode d’emploi. Les gens ont tous leur avis sur la question, mais vraiment, chaque enfant est unique, donc c’est une formation sur le tas.

Le New-York Times a récemment relevé que les comiques femmes poussent les barrières et prennent goût à la comédie. Est-ce que cela vous parle ? Ou pensez-vous que cela reste, en quelque sorte, un club masculin ?

Je reviens juste d’Australie. J’y suis allée deux semaines. Tous mes spectacles étaient complets, vous voyez, donc je ne peux pas vraiment râler et dire « Oh, c’est si dur pour les femmes. », parce qu’il y a un public. Je crois que l’humour l’emporte toujours.

Vous avez récemment découvert Elizabeth Banks, une de vos ancêtres blanche, votre neuvième arrière-grand-mère paternelle, dans l’émission de la PBS Finding Your Roots. Comment était-ce ?

C’était époustouflant d’être là avec le Dr. Gates… Et puis quand il en est arrivé à Elizabeth Banks [qui était blanche], et que j’ai lu son crime… j’étais sur les fesses. Elle était libre, mais était encore une domestique, et puis coucher avec un esclave et avoir un bébé ; c’était juste fou. J’étais genre, mince, quel genre de vie avait-elle ?
Et puis cela a continué. Ce ne fut pas le seul [bébé] qu’elle eut ; il y en eu d’autres. J’étais juste… woah. J’ai pensé qu’au moins maintenant je savais d’où me venait cet amour pour les femmes blanches.

En parlant de ça, pensez-vous avoir perdu un peu de votre public noir depuis votre coming-out en tant que lesbienne ?

Je ne pense pas. Je n’ai rien remarqué. Tout au contraire, j’ai gagné du public, parce qu’il existe une grande communauté LGBT afro-américaine. Si j’en ai perdu quelques uns, ils sont partis silencieusement et respectueusement.

Récemment vous avez dénoncé la comique Tracy Morgan pour avoir fait des blagues homophobes et haineuses dans un de ses sketchs. Pensez-vous qu’en tant que communauté nous surmonterons un jour notre homophobie ?

Je pense que l’on fait des progrès. Au moins, les gens en parlent. La NAACP à la convention nationale a créé un jury avec Julian Bond et moi, et nous avons discuté d’homophobie dans la communauté noire, ce qui était génial. C’était la première fois qu’il le faisait, spécialement à une convention nationale. Je pense qu’il y a du chemin à faire, mais au moins [il y a eu] du progrès.

Vous avez tellement fait dans votre carrière durant ces vingt dernières années. Quelles sont vos dernières volontés ?

C’est marrant ; j’ai toujours eu un but : être une comique vraiment drôle. Et c’est plutôt ce que je suis en train de faire. Tout le reste n’est que du bonus, la télé, les films. J’ai même essayé la comédie musicale. J’ai joué dans Annie, une production locale, ce qui était vraiment marrant. Je suis bénie et vraiment heureuse de faire ce que je fais.

Interview Originale sur le Site The Root.com

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

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