Le Choix de la Reine : Quatrième de Couverture
Elena n’aurait jamais imaginé que sa fille de 15 ans la surprendrait dans le lit de Louise, son amante. C’est pourtant ce qui s’est produit.
Depuis, entre culpabilité et irrésistible besoin d’être elle-même, elle se débat. Quant à Louise, elle fait profil bas et prend ce qu’Elena parvient à lui offrir.
Mais dans ce jeu de dames où l’adolescente semble mener la danse, une inconnue pourrait bien venir jouer les trouble-fêtes.
Dans ce cas, qui aura le dernier mot ?
Pour ce deuxième roman, Axelle Mallet reste dans le registre de Retour de Flamme, celui de la comédie romantique en phase avec son époque.
Le Choix de la Reine : Avis Personnel
Tout commence par des cris, une dispute. Marion, 15 ans, vient de découvrir sa mère dans les bras de son amante. Elena n’en revient pas de son erreur, de son inconscience. Comment le désir a pu l’aveugler au point de ne pas fermer cette porte à clé ? Elle qui dissimule ses préférences sexuelles à sa fille depuis qu’elle a compris, il y a plusieurs années qu’elle aimait les femmes, se retrouve prisonnière de son propre silence.
Dégoûtée, trahie, humiliée, Marion se sauve et part se réfugier chez sa grand-mère. Elena qui ne voit aucun autre allié, s’éloigne de Louise, son amante et cherche auprès de sa mère le courage d’assumer ses actes. Quand elle se décide enfin à parler à Marion, Elena sait qu’elle doit lui dire la vérité, toute la vérité sur ce père qu’elle idéalise et sur cette première femme qu’elle a aimée et qui lui a donné confiance en elle, Raphaëlle.
Alors que le dialogue reprend entre la mère et la fille, Elena choisit de retrouver Louise pour qu’elle ne quitte plus sa vie. Elle est amoureuse et compte bien vivre heureuse. Oui mais Marion ne supporte pas la jeune femme et malgré la patience et les tentatives de cette dernière pour se faire apprécier, c’est la guerre froide. Le temps passe et les problèmes persistent. Une lettre de Raphaëlle arrive un beau jour et bouleverse Elena plus qu’elle ne s’y attendait…
Comment faire confiance à l’avenir quand le présent est aussi incertain et que le passé revient frapper à votre porte ?
Une très bonne question et une histoire d’amour actuelle qui se dévore du début à la fin. Même si j’ai tout d’abord trouvé le personnage d’Elena tiré par les cheveux et sa peur que sa fille découvre qu’elle était lesbienne, exagérée, j’ai vite compris, grâce à une psychologie fouillée, ce qui peut amener à vouloir taire la vérité à ce point. Les attentes de l’héroïne me sont alors apparues simplement, au fil des pages et j’ai compris et aimé ce personnage. J’ai aimé ses tergiversations et son incapacité à prendre les décisions importantes. J’ai aimé ses faiblesses qui finissent par révéler ses forces.
En bref je me suis laissée happer par cette belle histoire d’amour et j’aurai presque aimé que la fin compte quelques chapitres de plus. Juste pour profiter du bonheur enfin trouvé.
À lire cet été, sur la plage, quand on ne rêve que de belles histoires qui finissent bien.
Le Choix de la Reine : Extraits
« Malgré un samedi soir qui fleure bon les vacances d’été, la route côtière est fluide. Les Parisiens installés, voire affalés, aux terrasses des restaurants, terminent leur soirée en avalant, cul sec, un calva du cru, ou digèrent leurs moules-frites en traînant leurs baskets neuves le long de la jetée. Elena ne les voit pas. Au volant de sa Polo, l’œil perçant et la manœuvre facile, elle traverse la ville avec dextérité et souplesse. Une seule obsession rythme les battements de son cœur trop longtemps éprouvé : retrouver Louise, son calme, sa générosité, sa modération et son optimisme inaltérable. Lui donner la tendresse qu’elle a accumulée et refoulée pendant ces interminables journées de solitude. Depuis qu’elle a pris sa décision, Elena renaît. Sa liberté lui appartient. Encore une centaine de mètres, un virage serré sur la droite, un autre sur la gauche et le toit de chaume apparaît.
– Décidément, tu es une femme très ponctuelle, la surprend Louise, assise sur la balançoire dans un coin du jardin.
Elena s’extirpe de la voiture. Une bouffée de chaleur emplit sa poitrine.
– Tu prenais l’air où tu me guettais pour m’espionner ?
– Devine ! Allez viens, rentrons.
Elena suit Louise et s’installe dos à la cheminée. Une décharge électrique s’empare de son corps. L’émotion est intacte, le décor aussi. Comme une répétition sans fin, les cartons espèrent toujours qu’on les débarrasse de leur contenu, des vêtements, entassés sur le dossier d’une chaise, supplient qu’on veuille les suspendre, et l’écran de l’ordinateur diffuse, sporadiquement, une clarté bleuâtre sur la table basse en fer forgé. À terre, des feuilles de papier gribouillées à l’encre noire s’échappent d’un classeur corné, une demi-douzaine de livres, empilés en équilibre, calent l’accoudoir rafistolé du canapé, à moins que ce ne soit le contraire, et deux tasses ébréchées, noircies par le marc de café, défient toute prédiction ésotérique.
– Tu excuseras le désordre, commente Louise, j’ai été assez occupée ces derniers jours.
– Ah oui ? la taquine Elena. On pourrait croire que…
– « On » est un con ! Et si tu fais allusion aux tasses de café, j’avoue : ces deux jumelles traînent effectivement sur la table depuis ton dernier passage. » (Pages 40-41)