Les Brumes de Lantic : Interview de l’auteure Caroline Ellen

Les Brumes de Lantic Caroline Ellen

Interview accordée à Isabelle B. Price le 07 Avril 2014 pour le site Univers-L.com.

Bonjour, est-ce que vous pouvez vous présenter à nos lectrices et nous parler de votre parcours ?

Un parcours très standard depuis l’école maternelle jusqu’à nos jours. Avec la Bretagne en toile de fond. Une celtic attitude que j’aime bien cultiver dans certains de mes romans.

Vous écrivez depuis de nombreuses années. Après avoir été publiée, qu’est-ce qui vous a donné envie de continuer sur votre site Internet ?

Aujourd’hui, tous les gens qui écrivent ont un site. Du coup, moi aussi j’en ai un (carolineellen.net, tout simplement). Et pas seulement  pour faire comme les autres. Je me suis rendue compte avec bonheur qu’un site ça peut servir aussi à militer, se faire connaître, présenter ses romans, proposer des extraits, échanger avec les lectrices et les lecteurs, etc. Évidemment, j’en ai rajouté, comme tout le monde, avec un profil Facebook, une page fan (j’aime bien l’idée) et, bien sûr, un profil twitter.

Pouvez-vous nous parler un peu de la Suite Costarmoricaine ? Comment est née cette trilogie ?

C’est un des symptômes de ma celtic attitude. De temps en temps j’envoie mes personnages en Bretagne. Ça leur fait du bien. Ils prennent l’air du large et des grandes claques d’iode dans la gueule. Sur ces bonnes bases, la suite cotarmoricaine c’est d’abord l’histoire d’un couple atypique, un père et sa fille qui vivent en coloc, à Paris. Edouard est total barré et dépressif. Maëlle, elle, se contente d’être lesbienne. Chacun porte sa croix. Pour achever le tableau, ils sont traqués par les huissiers et ils n’ont pas d’autre solution que de déménager. En désespoir de cause, pour mieux changer de vie, Maëlle organise la fuite en Bretagne. Mélange de fuite en Egypte et de fuite à Varennes. Au début, le roman devait se limiter à un seul volume, Les Brumes de Lantic. Et puis, sans prévenir, il s’est poursuivi par Un café sur le port, mais ça ne s’est pas arrêté là. Les personnages m’ont embarquée dans un troisième tome, Face à la mer. En final, l’histoire s’est donc transformée en trilogie. Du coup, c’est devenu une Suite costarmoricaine.

Dans Les Brumes de Lantic, Maëlle, Edouard et leurs amis galèrent. Des boulots pourris, le chômage, la dépression. Pourquoi avoir choisi de montrer ce côté sombre d’habitude bien caché ?

Dans une société où les élites naviguent allègrement en pleine dérive mafieuse (de Cahuzac à Paul Bismuth, on ne sait que choisir), où les CDDs représentent 80% des contrats, où les salariés se suicident sur leurs lieux de travail, où les chômeurs s’immolent par le feu devant les portes du Pôle Emploi, où les grands-mères cultivent du cannabis pour avoir une retraite décente, on ne peut pas se sentir franchement en détente. En tout cas, moi, j’ai un peu de mal. C’est pour exorciser cette atmosphère un peu trash que je l’ai mise en scène dans ce roman.

L’expérience de Maëlle avec les sites de rencontres lesbiens n’est pas très réjouissante, non ?

Au contraire, c’est plutôt drôle. Ça donne la possibilité de faire plein de rencontres inédites et improbables. D’ailleurs, il y a des fans qui pratiquent à fond. En même temps, quand t’habites un village de trois cent habitants, si tu veux rencontrer des lez t’as pas trop le choix. Vaut mieux avoir internet.

Pourquoi avoir opté pour l’autoédition en ce qui concerne la Suite Costarmoricaine ? Et tous vos autres romans ?

Certains de mes romans ont connu l’expérience de l’édition traditionnelle (La vie est gay, Mémoire d’août, Comédie italienne, Le dernier chaos). Heureusement, ils s’en sont remis et j’ai pu récupérer la propriété de mes droits. L’évolution des techniques d’autoédition me permet de leur garantir une seconde vie et de continuer à les proposer aux lectrices et lecteurs, lgbt ou gayfriendly. En plus je peux les présenter sous différentes versions : format standard, format poche, ebook.

Vous êtes une auteure très prolifique. Quand trouvez-vous le temps d’écrire ?

En fait, j’ai juste écrit une dizaine de romans en vingt ans. ça fait une moyenne de deux par an. En fait, c’est pas beaucoup,  juste de l’artisanat local. Comme je n’ai pas trop le choix, je fais comme tout le monde, j’y travaille le soir, le week-end, pendant les vacances. Enfin, à chaque fois que j’ai du temps de cerveau disponible.

La moitié des Brumes de Lantic et Le Dernier Chaos se déroulent en Bretagne. Qu’est-ce qui vous lie à cette région ?

Des légendes gravées dans le granit. Des paysages à couper le souffle. Des ambiances pleines de couleurs et de saveurs. Un mélange d’hortensias et de galettes de blé noir, de dolmens et de vieux gréements, d’apéros sur le port et d’îles mystérieuses là-bas, au loin. Mais pas si loin.

Quel a été l’accueil du public envers la Suite Costarmoricaine ? Lequel de vos romans a eu le meilleur retour ?

La Suite Costarmoricaine est particulièrement bien accueillie par mes fidèles lectrices. Et dans la série des meilleurs retours, the winner is : Le dernier chaos,  suivi à quelques encâblures par La vie est gay. Peut-être que la Suite Costarmoricaine prendra bientôt la tête du peloton.

De laquelle de vos œuvres êtes-vous la plus fière ?

Fragments d’exil. Incontestablement. Cette biographie de Sapphô, j’en ai écrit la première version il y a plus de vingt ans, juste après avoir lu la fantastique étude d’Edith Mora.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

D’augmenter mon temps de cerveau disponible pour écrire de nouvelles histoires de filles pour les filles qui aiment les filles.

Où peut-on commander vos romans ?

Sur mon site, carolineellen.net, sur le site de l’éditeur lulu.com, FNAC.com ou sur Amazon. Et vous pouvez toujours me retrouver sur Twitter et Facebook.

Alors à bientôt pour de nouvelles aventures !

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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