Transporte-Moi de Karin Kallmaker

Transporte-Moi de Karin Kallmaker

Titre Français : Transporte-Moi

Titre Original : Car Pool

Auteur : Karin Kallmaker

Date de Sortie : 20 Mars 2005

Nationalité : Américaine

Genre : Roman d'Amour

Nombre de Pages : 212 pages

Editeur : KTM Éditions

ISBN : 2-913066-26-7

Transporte-Moi : Quatrième de Couverture

Anthea Rossignole est prête pour un nouveau départ : elle vient de mettre à la porte celle qui était sa compagne depuis plusieurs années et est bien décidée à se reprendre en main.
Pour Shay Sumoto, l’avenir semble s’éclaircir : elle a enfin décroché un poste dans son domaine : géologue dans une raffinerie.
La rencontre improbable de ces deux femmes aux univers antagonistes va se faire sous les auspices du service de covoiturage de leur entreprise. D’abord dubitatives quant à leurs points communs, elles vont bientôt être surprises.
Mais elles seront encore plus étonnées de découvrir que les activités de leur employeur pourraient s’avérer moins inoffensives que prévues et se retrouver confrontées à un choix crucial.
Parviendront-elles à surmonter les blessures du passé, à dépasser les non-dits et à s’offrir un avenir sans se trahir ?

Après Libera Me, voici la deuxième traduction de Karin Kallmaker, un roman où romance et suspense se mêlent avec dextérité.

Transporte-Moi : Avis Personnel

Je vais commencer cet avis personnel par un fait. Un fait très simple et totalement partial. J’adore Karin Kallmaker !!! Pardon, je reprends parce que là ça prête à confusion. J’adore le travail de Karin Kallmaker !!! Je sais, vous allez dire que c’était facile et tout et tout mais j’avoue, j’ai été transportée…

Alors parlons peu mais parlons bien. Transporte-Moi c’est l’histoire d’une rencontre et d’une histoire d’amour totalement improbable. D’un côté on a Anthea, une femme de 34 ans qui en fait 40 tant elle a une vie rangée et ordonnée. Elle s’est assoupie et se réveille en découvrant que sa compagne la trompe depuis des mois. Elle prend alors la décision de rompre et se retrouve seule dans sa grande maison. Elle essaie de changer mais la rigidité du cadre qu’elle s’est fixé doit beaucoup à la mort de ses parents, tous les deux alcooliques, qui lui ont fait vivre un enfer durant son enfance et son adolescence ainsi qu’à l’incendie qui a dévasté sa maison, quelques années plus tard. Et changer, elle va le faire, petit à petit. Elle va changer parce qu’elle va se réveiller au contact d’une autre femme, Shay.

Shay a perdu son père il y a plusieurs mois. Alors qu’elle affronte seule ce deuil puisqu’elle n’a aucune famille, elle travaille en parallèle très dur pour rembourser les dettes dues à l’hospitalisation prolongée de ce dernier. Lorsqu’elle trouve un second emploi, payé une misère mais dans le secteur qui l’intéresse, Shay décide de faire taire ses idéaux et de prendre l’argent où il se trouve. Malheureusement, elle déchante bien vite et comprend que ses patrons ne sont pas aussi blancs qu’ils le laissent penser.

La romance entre Shay et Anthea est bien amenée. Ok, dès le début, on sait qu’elles vont finir ensemble rien que parce qu’elles ne peuvent pas se voir. Et alors, c’est ça qui est génial justement. C’est le fait de voir comment l’auteure va se débrouiller pour les faire terminer ensemble. Ensuite, ce qui est intéressant, c’est la manière dont Karin Kallmaker aborde une nouvelle fois la question de l’argent. J’aime le fait que ce soit un problème plus important que la réalité du coming-out au travail. Là, ce qui divise avant tout Shay et Anthea, c’est une question matérielle. Une question qui apparaît insignifiante pour l’une, énorme pour l’autre. Ce côté réaliste est plus présent dans ce roman qu’il ne l’est dans Libera Me et Au Grand Jour alors que cette question est également traitée mais d’une façon différente.

Bon, il y a peut-être un peu trop d’homos dans cette raffinerie pour que ce soit crédible mais comme je n’ai jamais mis les pieds à San Francisco, je ne dirai rien du tout.

Une excellente histoire, qui, comme tous les livres de Karin Kallmaker, se dévore du début à la fin. En plus ça finit bien ! Que demander de plus ?

Transporte-Moi : Extraits

« Au moment de mettre sa voiture au garage ce soir-là, Anthea était épuisée. Elle se traîna hors du véhicule. Entre la panne d’ordinateur, et l’accident sur la I-580, elle était une vraie loque. Les urgences, télétransportez-moi directement aux Bahamas. Aujourd’hui était le dernier jour où elle était seule pour faire la route, c’était déjà ça.
Alors qu’elle cherchait sa clé, et entrait dans la maison, Anthea ignora la petite voix qui lui disait que faire les trajets avec Shay Sumoto pourrait être chiant. Et si son sujet de conversation préféré était les hommes ? Serait-elle vraiment capable de recommencer à feindre d’être intéressée, de dire des blagues ? Elle se remémora comment c’était avec la femme avec qui elle avait fait la route avant Lois et Celia. Cela avait été facile, alors, de faire oui de la tête en acquiesçant sur des sujets aussi variés que la contraception et les tailles de pénis. Mais cela faisait un moment qu’elle n’avait pas eu à faire semblant.
Et si Shay était le genre de personne qui avait confondu la libération des mœurs avec le permis de raconter dans les moindres détails sa vie sexuelle ? Si elle parlait de la position préférée de son copain, Anthea serait-elle capable de lui répondre « Je n’ai pas besoin de pénétration pour jouir. Ma copine me faisait jouir avec ses lèvres. Juste ses lèvres, même pas avec sa langue. Et quand elle me pénétrait, un seul doigt fin pouvait me conduire à des orgasmes qui duraient des jours. » Elle commençait à rougir, et savait, qu’elle ne pourrait jamais dire de telles choses à voix haute quand, rien que le fait de les penser lui faisait monter le sang au visage. De plus, il était hors de question d’admettre que Lois avait été une bonne amante.
Lois, Lois, Lois, se réprimanda-t-elle. Tu ne peux pas penser à autre chose ? (Pages 49-50)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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