Les Brumes de Lantic : Quatrième de Couverture
Dans ce premier volet de la Suite costarmoricaine, il y a des lez (évidemment), et des pédés (bien sûr), mais aussi des hétéros (c’est la vie), des jeunes, des vieux, des petits et des grands.
Il y a des séparations, des réconciliations, des cauchemars et des rêves.
L’histoire commence avec Maëlle qui décide de changer de vie parce que tout va mal. Larguée par sa fiancée, Manon la Cruelle, affligée d’un père dépressif et d’un boulot déprimant, elle ne rêve plus que de la sérénité d’un petit village tranquille perdu au fin fond de la Bretagne.
Suite costarmoricaine :
« Les brumes de Lantic » (Tome 1)
« Un café sur le port » (Tome 2)
« Face à la mer » (Tome 3)
Les Brumes de Lantic : Avis Personnel
Je connais le travail de Caroline Ellen depuis quelques années notamment après ma lecture du roman Le Dernier Chaos qu’elle a publié en 2009 aux éditions Pascal Galodé. Lorsque j’ai découvert qu’elle publiait un nouveau roman j’étais donc enchantée et ravie de le découvrir. Petite précision qui pour moi a toute son importance, ce livre est autoédité. C’est-à-dire que c’est Caroline Ellen qui s’est occupé de tout et qu’elle n’a aucun appui de maison d’édition.
Une histoire qui au demeurant m’a beaucoup plu. J’ai trouvé les personnages amusants, complexes et intéressants. Maëlle pourrait juste être une égoïste de plus et abandonner son père dépressif mais non, elle préfère vivre avec lui et l’aider à ne pas sombrer. Même si la première partie parisienne était un peu trop longue à mon goût, elle a le mérite d’installer l’histoire de Maëlle et Edouard. Le plus réussi reste certainement le déménagement et l’emménagement en Bretagne.
Caroline Ellen doit adorer la Bretagne parce que cela se ressent dans la manière dont elle décrit les paysages, les villages, les habitants etc… Par contre, même si je reconnais que je ne suis pas spécialisée en RSA et en Pôle Emploi, on a un peu le sentiment que toute la petite équipe se la coule douce à profiter des allocations. J’espère vraiment que dans le second tome ils vont réussir à monter leur entreprise et à réellement travailler.
Forcément à la fin du livre Maëlle arrive à se remettre de sa rupture avec Manon la Cruelle. Au passage, j’ai adoré ce pseudo de Manon la Cruelle. Très bien trouvé et amusant du début à la fin. Donc Maëlle se remet de sa rupture et succombe au charme de la seule lesbienne du coin. C’est gros comme une maison mais ça met un moment à se décanter vu que la lesbienne en question est en couple.
Pour autant, même si l’histoire et les personnages sont attachants, j’ai eu un véritable problème lié à l’écriture. Il manque des mots qui rendent certaines phrases incompréhensibles et par-dessus tout, il n’y a aucune concordance des temps ce qui fait qu’on a du passé simple, du présent, de l’imparfait et du passé composé qui se côtoient. La lecture est donc ardue et désagréable.
Même si le fond est là, je pense qu’il manque un vrai travail de forme et de relecture. Je vous laisse juger.
Les Brumes de Lantic : Extraits
« Elles s’étaient donné rendez-vous dans un bar du Marais.
Avec les filles qu’elle rencontrait sur le net, ça commençait toujours comme ça. C’était tellement une habitude qu’elle n’avait même plus envie de proposer autre chose. Évidemment, elle avait essayé une ou deux fois de changer de crémerie. Genre, on peut se retrouver à la Rhumerie, un coup de nostalgie, ou Chez Bébert, un vieux rade tout pourri dans le dix-neuf, un coup d’exotisme.
À chaque fois elle avait suscité l’étonnement, l’inquiétude et l’effroi. Ben ouais, dans le Marais, on fait comme ça, t’as raison. Sinon, ça n’aurait pas de sens.
Comme d’habitude. Et puis elles avaient ripé vers Bastille pour dîner dans un petit restau. Mais là, Maëlle restait intransigeante. Le verre, et ceux qui suivaient, dans le Marais, d’accord, mais la bouffe c’était « Chez Léa », ou rien. Le vendredi et le samedi, quelle que soit la saison, il valait mieux réserver pour avoir une table. Maëlle avait réservé la veille. Enfin, elle avait passé un coup de fil à Léa, qui lui avait dit, pas de problème, je te caserai.
Quand la fille l’avait appelée pour lui proposer de boire un verre. Comme ça, l’air de rien. Juste parce que son profil Facebook l’avait bien branchée. Pas de préliminaires. Même pas, t’es libre ce soir ? Non, elle l’avait joué plus direct, ça te dit qu’on aille faire un tour, juste toutes les deux, toi et moi. Maëlle, ça ne lui disait pas plus que ça, mais dans son état, la moindre opportunité pouvait s’avérer un dérivatif efficace à sa grosse déprime. » (Pages 5-6)