Sheila James Kuehl

Sheila James Kuehl

Biographie

Sheila James Kuehl est une femme politique et activiste américaine née le 09 février 1941 à Tulsa, dans l’Oklahoma. Enfant, elle grandit en Californie, à Los Angeles, où elle prend très jeune des cours de théâtre et de danse. Alors qu’elle n’a pas dix ans, elle est repérée et est engagée en 1949 pour apparaître dans le Radio Show. Elle enchaîne alors les petits rôles, pour finir par décrocher en 1950 un rôle récurrent dans le soap américain Trouble With Father ; elle y tient le personnage de Jackie, une petite fille garçon manqué, jusqu’en 1956.

L’année suivante, sa carrière d’enfant star patinant un peu, elle intègre l’Université de Californie de Los Angeles, afin d’y étudier la littérature, où elle décroche une licence en 1962. Mais elle ne quitte pas le milieu du spectacle pour autant et continue de courir les castings. L’entêtement est payant, puisqu’en 1959, elle décroche le rôle de Zelda dans la série comique The Many Loves of Dobie Gillis. Jusqu’en 1963, la série tient en haleine des millions d’Américains, qui se demandent si Zelda va enfin finir par épouser Dobie, pour qui elle a le béguin, sans que ce dernier ne s’en aperçoive. Le personnage de Zelda est d’ailleurs relativement atypique dans le paysage audiovisuel d’alors aux États-Unis, puisque c’est l’une des premières fois qu’une fille confiante et intelligente est autant mise en avant. Sheila James Kuehl est alors à l’apogée de sa carrière télévisuelle.

La popularité de la série est telle que des « suites » sont tournées en 1978, puis en 1988 sous la forme de téléfilms. Par ailleurs, les producteurs songent pendant un temps à un spin-off centré sur Zelda, tant le personnage est apprécié. Seulement, quelques semaines avant le tournage, la chaîne CBS annule le projet sous prétexte que la jeune femme serait « juste un peu trop butch » à leur goût. Elle recommence à cette époque à enchaîner les petits rôles, tout en continuant en parallèle ses études.

À la fin de la décennie, elle décide, sa carrière artistique étant au point mort, de se concentrer sur ses activités à l’Université de Californie, où elle s’engage auprès des représentants des étudiants. En 1975, elle change totalement d’orientation et entre à Harvard, pour étudier le droit. Elle fait partie des meilleurs éléments et gagne notamment le « moot court competition » de l’établissement ; ce dernier consiste en une compétition de plaidoiries, dont elle est seulement la seconde femme à en sortir vainqueur.

Sitôt son Doctorat de Droit en poche en 1978, elle revient en Californie, où elle décide d’exercer au sein d’une agence spécialisée dans les droits civils et sur la question de la femme. Le sujet la passionne et elle enchaîne les dossiers de femmes battues ou victimes de harcèlement sexuel, etc. En 1989, elle co-fonde d’ailleurs un centre dédié à la femme, le California Women’s Law Center, dont elle devient l’avocate en chef.

En parallèle de ses activités d’avocate, elle intervient dès 1985 dans de nombreux établissements scolaires et universitaires, donnant notamment des cours à l’UCLA et dans diverses autres écoles de droit.

En 1994, elle décide de sauter le pas vers le monde politique. Elle se dit qu’elle y sera plus utile et qu’elle y aura plus de chance de soutenir les causes qui lui tiennent à cœur. Elle est élue cette année-là à l’Assemblée étatique de Californie. Elle est alors la première personne ouvertement homosexuelle à siéger à l’Assemblée de cet État.  Deux ans plus tard, le très influent magazine George la cite comme l’une des « 20 femmes politiques les plus fascinantes ». Lors d’une interview donnée en 1997, année où une seconde lesbienne, Carole Migden est élue à son tour, elle explique qu’avant cela, « c’était très, très difficile d’être la seule personne gay » dans l’Assemblée.

Mais si elle fut un temps regardée avec scepticisme, Sheila James Kuehl a travaillé sans relâche pour les causes qui lui tiennent à cœur dès 1994 : les droits des LGBT, les femmes, les enfants ou encore la santé et l’environnement. Elle est très vite écoutée et respectée grâce à son éloquence et la pertinence de ses propositions. L’un de ses chevaux de bataille favori est la prévention de l’homophobie dans les écoles. Elle rédige et fait voter une loi rendant les établissements scolaires californiens responsables de la protection des élèves de toute discrimination en raison de leur orientation sexuelle.

En 2000, après six ans à l’Assemblée (où elle ne peut plus siéger ayant atteint le nombre maximum d’années à ce poste), c’est au Sénat de Californie qu’elle est élue. Là encore, elle se place en défenseure de la cause homosexuelle et des droits sociaux. Quatre ans plus tard, les électeurs la réélisent avec une large avance sur ses opposants pour un second et dernier mandat (on ne peut cumuler plus de deux mandats au Sénat californien). Lors de son passage au Sénat, elle a beaucoup travaillé pour faire passer la loi légalisant le mariage entre personnes de même sexe ; cette même loi qui est annulée en 2008 avec l’adoption de la proposition 8.

Mais à côté de ses activités politiques, Sheila James est également très impliquée au sein du National Coming Out Day ; cette association se veut être un soutien pour les personnes LGBT, un moyen de les aider à vivre pleinement et ouvertement leur orientation sexuelle. En 2003, dans le cadre d’une manifestation organisée par l’organisme, elle a inauguré le premier Centre de Ressources LGBT à l’UCLA (l’Université de Californie).

Si en 2008 son mandat sénatorial a pris fin, Sheila James Kuehl n’en a pourtant pas cessé ses activités politiques pour autant. Elle intervient notamment au sein de nombreuses associations et appartient à divers groupes de travail. Elle continue également d’intervenir dans des écoles de droit, mais donne aussi de nombreuses conférences sur les droits des LGBT.

Sheila James Kuehl est considérée comme l’une des activistes de la cause LGBT les plus influentes aux États-Unis. Elle est d’ailleurs régulièrement citée parmi les femmes les plus influentes en politiques  et figure toujours en bonne place dans les classements des personnes « out » les plus importantes.

Elle vit aujourd’hui toujours en Californie, où elle occupe le poste de directrice des Recherches au Santa Monica College.

Histoire d'un Coming-Out

On ne sait pas réellement quand exactement Sheila James Kuehl a pris conscience de son homosexualité. Ce dont on est certain, c’est qu’elle a eu plusieurs petites amies dès l’Université. Elle y a d’ailleurs été au cœur d’un scandale au début des années 1960 ; plusieurs membres ayant découvert des lettres de sa petite amie de l’époque, elle avait été exclue de la sororité à laquelle elle appartenait.

Par la suite, jusque vers le milieu des années 1960, elle a fait très attention à ne pas dévoiler ses préférences sexuelles, afin de ne pas porter préjudice à sa carrière de jeune actrice. Comme bon nombre de célébrités de l’époque, elle fabrique alors de toutes pièces une pseudo romance avec un homme, pour éviter d’avoir à répondre à de possibles interrogations.

Mais son retour à l’Université à plein temps va commencer à la faire changer d’avis. En 1975, alors qu’elle vient d’intégrer la prestigieuse section de droit d’Harvard, elle tombe amoureuse d’une lesbienne ouvertement out. Elle va alors, petit à petit, révéler progressivement son homosexualité, à son entourage proche tout d’abord, puis elle ne le cachera plus.

À partir de ce moment-là, Sheila James s’implique de plus en plus à la fois dans les causes des femmes et des homosexuels, dont elle fait son cheval de bataille. Elle est même élue en 1994, comme une femme ouvertement lesbienne.

Filmographie

ACTRICE

Bring Me the Head of Dobie Gillis (TV) (1988)
Emergency! (Série TV) (1976)
Love, American Style (Série TV) (1972)
The Feminist and the Fuzz (TV) (1971)
Docteur Marcus Welby (Série TV) (1970)
The Beverly Hillbillies (Série TV) (1964-1967)
The Donna Reed Show (Série TV) (1963-1966)
Broadside (Série TV) (1964-1965)
The Adventures of Ozzie & Harriet (Série TV) (1964)
Petticoat Junction (Série TV) (1964)
Bob Hope Presents the Chrysler Theatre (Série TV) (1964)
Sur le pont la marine (Série TV) (1963)
Dobie Gillis (Série TV) (1959-1963)
Le grand prix (Série TV) (1961)
The Millionaire (Série TV) (1960)
The Bob Cummings Show (Série TV) (1955-1959)
Letter to Loretta (Série TV) (1957)
Teenage Rebel (1956)
The Stu Erwin Show (Série TV) (1950-1955)
Les sept femmes de Barbe-Rousse (1954)
My Little Margie (Série TV) (1952-1954)
General Electric Theater (Série TV) (1954)
Those Redheads from Seattle (1953)

ELLE-MÊME

Don’t Erase My History (2008)
E! True Hollywood Story (1999)
After Stonewall (1999)
Toast of the Town (1964)
The Bob Hope Show (1963)

Sheila James Kuehl

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