The Better Half : Interview de la créatrice et productrice de la webserie, Leyla Perez

The Better Half - Leyla Perez

Interview accordée à Kim Hoffman le 6 août 2013 pour le site Afterellen.com.

Vendredi soir, vous et votre moitié avez enfin prévu de sortir de la maison et peut-être même de vous amuser, mais, pas de chance, vous portez toutes les deux exactement la même tenue. The Better Half, une webserie créée par Leyla Perez et sa petite-amie Christine Ng, s’intéresse aux tenants et aboutissants d’un couple lesbien. Lindsay Hicks et Amy Jackson Lewis, en couple dans la vraie vie, ont écrit et joué les rôles principaux de cette webserie. Les feux de la passion qui brûlaient les débuts tendres et sexys de la relation se sont-ils éteints et ont-ils fait place au confort ?

Épisode Un : « Going Out » décrit ce qu’il s’est passé au moins une fois dans la chambre de tout couple lesbien que je connais. Lindsay et Amy doivent simplement tenter de sortir de chez elles pour une nuit, mais le confort (encore ce mot) apporté par Netflix et le pop corn sont trop séduisants. Il y a des séries entières en compétition ! Leur prise de décision chaotique m’a fait mourir de rire.

Épisode Deux : « Sunny Side Up » nous fait part de cette inquiétude liée au confort. En résumé, cet épisode aborde les crottes et les karaokés. Il y a un flash-back de la première rencontre d’Amy et Lindsay. N’est-ce pas trop mignon ? (elle ne l’a pas réellement volée)

La productrice et directrice Leyla Perez a répondu à quelques unes de nos questions sur la création de la série et sur l’impact qu’elle et son équipe espèrent que cela aura sur les couples.

On dirait que tout était réuni pour que cette webserie devienne réalité. Comment cela s’est-il déroulé ? À quoi ressemblaient les conversations permettant de cibler l’intrigue et les personnages ?

Tout était vraiment réuni. Ma petite-amie Christine et moi avons une société de production appelée The Verb Project et nous voulions produire davantage de choses originales sous ce nom. Christine voulait entrer en contact avec Lindsay Hicks, elle est l’une de ses amies actrices vraiment drôle. Lindsay et sa petite-amie, Amy Jackson Lewis (de Anyone But Me), nous ont apporté un super concept sur un couple qui s’enlise dans la routine. Elles avaient des premiers jets de scénarii géniaux, mais c’est vraiment après une série de réunions à parler du scénario que nous avons toutes les quatre consolidé l’intrigue des épisodes que vous verrez. Nous avons parlé de ce que nous voulions faire, le ton que nous voulions apporter et de ce que nous voulions que ces personnages deviennent. Nous voulions que ce soit plus qu’une série simplement comique, nous voulions qu’elle dépeigne un couple de personnes se battant pour garder une relation fraîche et excitante afin de pouvoir passer leur vie ensemble.

De quoi parle The Better Half ? Qu’espérez-vous que le public retienne ?

Au final, The Better Half parle d’un couple qui traverse ce que tout couple traverse à un moment donné : une période de creux. Il s’agit de deux personnes s’aimant beaucoup et ne voulant que le meilleur l’une pour l’autre. Vous voulez que votre partenaire soit heureuse et si votre relation n’est plus ce qu’elle était vous vous inquiétez du bonheur de l’autre. Nous avons toujours voulu que cette série parle à tout le monde : homo, hétéro, célibataire, en couple. Nous voulons que l’on puisse se sentir proche d’elles.

Toucher aux clichés des relations lesbiennes avec légèreté est toujours un gros succès. Comment, si elle le fait, votre série analyse-t-elle ces clichés ? Y a-t-il un équilibre que vous essayez de maintenir entre la légèreté et les messages plus importants ?

Toutes les choses drôles sur les lesbiennes que vous voyez dans la série sont dues à Amy et Lindsay. La scène où elles s’apprêtent à sortir est leur idée et nous avons vraiment beaucoup ri là-dessus. J’ai tout aimé, mais nous voulions que la série soit plus que ça. Je crois vraiment qu’à partir de l’épisode deux vous commencez à voir que la série se résume à plus que de simples blagues sur les lesbiennes. Je pense aussi que la série a beaucoup à dire sur les couples en général et pas uniquement les couples lesbiens. Nous essayons vraiment d’améliorer l’équilibre entre les choses marrantes et pertinentes.

Pensez-vous qu’il y ait un besoin non-dit de redéfinir ces clichés ? La peur de confondre cette fine ligne entre meilleures amies et amoureuses existe-t-elle ? Apprendrons-nous quelque chose là-dessus ?

Tout à fait. Je pense que c’est notre but principal : de pousser le bouchon avec les clichés et d’essayer de faire quelque chose de bien qui ne se fie pas trop à eux. Au final, oui, elles sont lesbiennes, mais ce sont également des personnes. Cependant, il y a des complications spécifiques aux relations lesbiennes, il est difficile de faire attention à cette ligne, comme vous dites. Je pense que notre série est plutôt bien, elle rentre la tête la première dans le sujet et met l’accent sur leur parcours au fur et à mesure qu’elles essayent d’arranger les choses. Ce qui nous distingue c’est l’honnêteté, l’amour et l’humour.

Qu’est-ce qui pourrait nous surprendre avec The Better Half ? Qu’est-ce qui vous a surprise ?

Ce qui m’a le plus surprise est la façon dont les gens s’identifient à la série. Je pense que la plupart des gens vont être surpris de voir combien ils peuvent s’identifier à la série. Il est facile pour une série sur les relations lesbiennes d’être catégorisée, mais beaucoup de nos amis hétéros ont eu une très bonne réaction. De plus, je trouve ça surprenant que les gens trouvent réellement la webserie drôle. J’ai toujours été tellement peu sûre de moi concernant la réalisation de comédies, mais tout le monde dit que c’est drôle : je dois tout à Lindsay et Amy.

Y a-t-il de la place pour les webseries ? Avec autant de sites de streaming lesbiens, avez-vous envisagé de mettre la série sur des sites particuliers ?

Je crois que le fait qu’il y ait autant de webseries permet aux gens de nous prendre au sérieux plus facilement et donc de regarder la série. Je me souviens, il y a quelques années, quand vous disiez que vous alliez faire une webserie les gens s’en fichaient. Maintenant, c’est une forme d’art à part entière, et ce, en grande partie grâce à toutes les webseries à succès, y compris les super webseries lesbiennes. Assez tôt, nous avons été approchées par PnTTV et nous sommes maintenant sur leur site. Mis à part ça, nous essayons de passer le mot nous-mêmes via des amis et des connaissances de travail. Nous voulons juste être visibles, que les gens regardent la webserie, et leur montrer ce que nous pouvons faire.

Interview Originale sur le site Afterellen.com

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

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