DTLA : Interview de l’actrice Erin Daniels

Erin Daniels

Interview accordée le 31 Octobre 2012 à Heather Hogan pour le site Afterellen.com

Il existe une vérité universelle et connue de tous : les lesbiennes aiment éternellement les personnages de fiction, ainsi que les acteurs qui les ont interprétés. Ainsi, lorsque Logo a annoncé qu’Erin Daniels allait être l’invitée vedette de la nouvelle série DTLA – un drame se déroulant autour de la vie de deux hommes homosexuels, Lenny et Bryan, ayant atteint le point de rupture de leur relation – nous avons sauté sur l’occasion pour lui parler.

Daniels a joué l’adorable nigaude de The L-Word, Dana Fairbanks, durant trois saisons, avant que son personnage ne rencontre une mort prématurée ; ce qui fait encore se rebeller les lesbiennes et leur donne un regard tueur. Depuis The L-Word, Daniels a été l’invitée vedette de nombreuses séries, a filmé deux ou trois pilotes, et a récemment fini le tournage du film de Sofia Coppola, The Bling Ring. Mais lorsqu’elle m’a appelée, elle m’a dit que sa fierté et joie était Dana Fairbanks. Bon, Dana Fairbanks et les deux magnifiques enfants à qui elle a donné naissance ces trois dernières années.

Nous étions si excitées lorsqu’on a découvert que vous étiez l’invitée vedette de DTLA. Pouvez-vous nous parler de la série et de la façon dont elle en est venue à vous ?

Merci. Mon ami Larry Kennar, que j’ai rencontré en travaillant surThe L-Word, a créé cette série. Il est venu vers moi et m’a demandé si je voulais la faire. Je l’adore donc, bien entendu, j’ai dit oui. J’aime vraiment le sujet de la série. Je joue le Dr. Carol Lazenby, ce qui est un nom génial, et je suis la thérapeute de Lenny et Bryan. Je les aide à gérer les différences dans leur couple. Un des trucs cools est que ce n’est pas dû au fait que ce soit une relation homosexuelle. C’est juste une relation et elle est juste un psy. J’aime cela. Oh, et le Dr. Carol Lazenby porte des chaussures fabuleuses.

Je sais que vous avez donné naissance à votre second enfant – félicitations d’ailleurs ! – mais vous venez également de finir de tourner le film de Sofia Coppola The Bling Ring n’est-ce pas ?

Oui ! J’ai un petit rôle sympa dedans. Le film, lui-même, est quelque peu choquant. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais le film est basé sur l’histoire vraie de ces enfants qui traquaient les célébrités sur Twitter et utilisaient ces informations pour dévaliser leurs maisons. Et ils s’en sortaient impunément ! Je veux dire, c’était dingue ! Finalement ils se sont fait prendre, parce qu’ils sont devenus un peu trop cupides. Donc, Emma Watson joue Nicki, une des leaders du cercle des Bling Ring, et je joue son avocate. Je suis avec elle lors de son interview pour Vanity Fair et je la traine en justice, tout le tintouin.

Avez-vous eu l’occasion de porter de fabuleuses chaussures ?

Non, ils m’ont fait porter des chaussures pratiques ! Ce qui était approprié je suppose. Je devais préserver mes merveilleuses chaussures pour Logo.

Avez-vous aimé travailler avec Sofia Coppola ?

Oh oui. Elle est tellement décontractée. Et, au fait, elle a un style génial. Elle rend l’ordinaire si cool. Je filmais le pilote d’une série télé pour Fox lorsque je tournais The Bling Ring, et j’étais très enceinte. Bon, ok, pas très enceinte. Mais c’était juste quand ça commençait à se voir, donc je suis allée voir mon médecin et j’étais genre « Puis-je faire quoi que ce soit pour minimiser ce début de ventre ? Je veux dire, vais-je écraser mon bébé ? » Et cela se voyait vraiment lorsque The Bling Ring s’est terminé en avril. Donc ils ont dû être créatifs pour m’habiller, et une mallette me couvrait pile dans certaines scènes.

Je suis bouche-bée que vous soyez l’avocate d’Hermione Granger.

[Rires] Pas vrai ? Bon, Emma Watson est adorable et talentueuse. J’ai vraiment aimé travailler avec elle. J’ai aussi une affection particulière pour Talissa Farmiga [qui joue Sam, une autre membre du Bling Ring]. Elle est maline comme un renard et si douce et drôle. Je serais vraiment chanceuse si ma fille devenait ne serait-ce qu’un peu comme elle. Ce film était juste une expérience vraiment géniale.

Pouvez-vous me parler du pilote que vous avez tourné pour Fox ?

J’ai fait quelques pilotes de télé récemment. J’en ai fait un qui n’a pas abouti, et j’ai fait un pilote pour IFC qui, je crois, sera diffusé l’été prochain. Cela s’appelle Marin. J’ai vraiment aimé le tourner. C’est marrant. J’aime les choses drôles.

Êtes-vous prête à recommencer à tourner une série télé à temps plein ?

J’adorerais faire une autre série. Vous savez, ma vie est tellement différente maintenant, en comparaison de la période où j’ai commencé The L-Word. J’étais célibataire et les enfants n’étaient qu’un rêve à cette époque. Maintenant, j’ai deux enfants. Je suis mariée. Donc je suis genre « Maman doit trouver un travail ! ».

Eh bien, en parlant de The L-Word, je ne sais pas combien vous êtes liée avec la communauté lesbienne, mais nous avons cette espèce d’échelle universelle sur laquelle nous mesurons les choses que nous haïssons à la télévision. Personne n’a jamais atteint le niveau de « Tuer Dana Fairbanks ». C’est l’insulte ultime dont nous accablons les auteurs et les directeurs, genre « Oh, mon Dieu. Lui, il tuerait probablement Dana Fairbanks ».

[Rires] C’est hystérique. Je n’en avais pas du tout conscience. En fait, nous étions sortis diner l’autre soir, avec toute la famille, ce qui était quand même une expérience. Il n’y a rien de tel que d’essayer d’emmener un bébé de dix semaines au restaurant. Une femme, assise à une table à côté de nous, n’arrêtait pas de nous regarder, comme si elle essayait de se souvenir de quelque chose et puis elle a dit « Oh ! De The L-Word ! Vous jouiez la joueuse de tennis ! ». Et puis elle a eu le souffle coupé un instant et a dit « Ils vous ont tuée, c’était terrible ! ».

Vous voyez ? Je vous le dis. Nous sommes toujours en colère. Les lesbiennes n’oublient jamais. Avez-vous des amies du temps de The L-Word ?

Oh oui, absolument. Absolument. J’ai tellement de bonnes amies du temps de la série. Kate Moening est devenue l’une de mes meilleures amies, ce qui est vraiment marrant parce que le premier jour où l’on s’est rencontrées, elle m’a réellement intimidée. J’étais « Comment est-ce qu’une seule personne peut être si cool. Ce n’est pas normal. » J’avais peur qu’elle lève les yeux au ciel dès que j’ouvrais la bouche parce que je n’étais pas aussi cool. Mais ironiquement, maintenant, elle est comme ma sœur. The L-Word était vraiment une expérience unique. Nous étions toutes à Vancouver, ensemble, loin de chez nous, et nous sortions les unes avec les autres tout le temps. C’était tellement spécial et génial d’être entourée par autant de femmes fortes et intelligentes.

Joueriez-vous de nouveau une homosexuelle ?

Sans hésiter. Quelque chose de gay est récemment venu à moi, et malheureusement ce fut trop peu de temps après la naissance de ma fille pour que je puisse aller passer l’audition. Vous savez, pour moi, il s’agit juste du rôle, pas de la sexualité. Si c’est intéressant et qu’elle est gay, bien sûr que je sauterais sur l’occasion. Si l’unique chose intéressante à propos du rôle est qu’elle soit lesbienne, je pense que la télé aurait du évoluer depuis le temps.

Vous savez, The L-Word, plus que n’importe quoi d’autre de la culture populaire, a pavé la route pour cette réalité. Ce fut la série qui a fait les gens se dire « Ah, donc les lesbiennes ont d’autres caractéristiques que le lesbianisme ? »

C’est vrai, ce qui est exactement ce qui devrait être. Les gens ne sont pas définis par une qualité unique. Personne ne me définit par ma sexualité en tant qu’hétéro, et l’on ne devrait pas définir les lesbiennes par leur sexualité en tant qu’homos.

Si vous deviez créer le personnage de vos rêves, qui serait-elle ? Par quels personnages êtes-vous attirée ?

J’aime les personnages drôles, mais je suis attirée par les personnages avec des défauts, des personnages qui sont humains et font des erreurs, et qui ont un sens de l’autodérision. Le sarcasme ne fait jamais de mal. Une des choses que j’aime à propos de Dana est qu’elle était parfois hilarante et parfois dramatique en même temps. Dana avait de vraies émotions. Parfois ses réactions étaient totalement inappropriées, et c’est ok, parce que, parfois, l’on réagit tous de manière inappropriée. Je suis juste si fière de Dana, qu’elle soit devenue si vraie et fiable. C’est l’une des meilleures choses que je n’ai jamais faites. Bien sûr je tiens l’une des autres meilleures choses que je n’ai jamais faites [roucoulements à sa fille].

Eh bien, c’est la chose la plus mignonne que je n’ai jamais entendue lors d’une interview.

C’est vrai. Vous savez, mon projet rêvé serait un projet qui m’autoriserait à passer beaucoup de temps avec mes enfants. Mon fils aîné a été sur les plateaux avec moi et mon mari, qui est producteur, et cela ne l’a pas perturbé du tout. Et j’adore l’avoir ici.

Cela ne lui fait pas bizarre lorsqu’il vous voit à la télé ?

Pas moyen. Je pense que c’est parce qu’il se voit lui-même sur nos iPhones, nos iPads et nos ordinateurs. Il se dit sûrement « Je suis à la télé, vous êtes à la télé, nous sommes tous à la télé ! ».

Bon, nous espérons vous voir sur notre télé bientôt et pour très longtemps. Y-a-t-il quelque chose que vous souhaitiez dire à votre base de fans lesbiennes ?

Oui ! N’allez pas nulle part ! Woah, est-ce que je viens juste de dire « N’allez pas nulle part » ? Vous voyez, voilà ce qui se passe lorsque j’essaie d’être cool. N’allez nulle part. Est-ce mieux ? Oui. N’allez nulle part.

C’est le truc à propos des lesbiennes. Nous n’oublions jamais et nous trouvons l’autodérision cool. Je promets que nous n’allons pas aller nulle part d’ici peu.

[Rires] Bien. Et je promets de toujours porter mes fabuleuses chaussures pour vous.

Interview Originale sur le Site Afterellen.com

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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