Inna de Caroline Fourest

Inna Caroline Fourest

Titre Français : Inna

Titre Original : Inna

Auteur : Caroline Fourest

Date de Sortie : 22 Janvier 2014

Nationalité : Française

Genre : Biographie

Nombre de Pages : 389 Pages pages

Éditeur : Grasset

ISBN : 978-2-246-80732-2

Inna : Quatrième de Couverture

À vingt-trois ans, Inna Shevchenko est célèbre. Qui ne connait pas ses yeux verts, ses cheveux blonds couronnés de fleurs, ses seins nus, peints de slogans noirs dénonçant les religions, la dictature et la prostitution ?

Pourtant, l’icône politique reste une énigme. Qui est vraiment cette élève brillante, éduquée par un père colonel dans l’Ukraine post-soviétique ? Comment a-t-elle découvert l’engagement politique au lycée, au moment de la Révolution orange, avant de se jeter à corps perdu dans le mouvement Femen ? Qui est cette femme battue et arrêtée cent fois, torturée en Biélorussie, fuyant son pays après avoir tronçonné une croix en soutien aux Pussy Riot ?

Caroline Fourest a accompagné Inna dès le premier jour de son exil à Paris. Elle s’est engagée avec elle, parfois contre elle… Lors des combats de rue face à Civitas, pour sauver Amina en Tunisie. Paris serait-elle redevenue la capitale de la révolution ? Bien plus que le portrait d’une héroïne fascinante, ce livre raconte l’odyssée d’une frondeuse tourmentée, tentée par le nihilisme, qui exige en tout la liberté mais s’impose une vie de soldate.

Dans ce récit haletant, tout est vrai : la solitude, la force d’âme, le gout un peu âcre de la vérité. Tour à tour enquêtrice, conseillère, amie, amoureuse et femme libre, Caroline Fourest raconte à la fois ses doutes, leurs combats, et leur romance. Et pour la première fois, se livre.

Inna : Avis Personnel

L’idée de départ était la rédaction de la biographie d’Inna Shevchenko par Caroline Fourest, qui réalisait également Nos seins, nos armes, film documentaire sur le mouvement Femen. L’ouvrage qu’elle nous livre ici est assez inclassable.

Au fil des pages on découvre Inna, son histoire, sa vie, son rôle au sein de Femen, ses actions spectaculaires, mais plus que tout, Caroline Fourest nous offre un aperçu de la femme sous la guerrière aux seins nus. De sa première action politique (dans une ville où presque tout un chacun soutient Viktor Ianoukovitch au début de la Révolution Orange, la jeune Inna Shevchenko, excellente élève, représentante de son école, arrive au lycée en arborant la coiffure de Ioulia Timochenco et un foulard orange noué à son cartable) aux larmes de déconvenue et d’impuissance qui suivent parfois une interview mal traduite au point de la faire passer pour une blonde sans fond ; des passages à tabac par la police Biélorusse aux passages à tabac par les militants Civitas à Paris, elle décrit l’Histoire dans l’histoire.

En retraçant l’historique du mouvement Femen et la vie d’Inna, elle nous permet de toucher du doigt ce qu’est la vie en Ukraine. Elle nous donne également des clefs permettant de comprendre ce qui peut parfois nous apparaitre comme décalé, excessif, ou inapproprié dans les actions menées. Elle lève le voile sur les coulisses du mouvement, l’organisation, les prises de décision, les tensions, les désaccords, les accrochages, les victoires, la solidarité…

Finalement, ce livre est une fenêtre sur l’intime de deux guerrières, aussi différentes soient elles. Car pour pouvoir accéder à Inna, Caroline a également dû quitter son armure, celle de l’objectivité et de la distance au sujet traité. Pour nous révéler Inna, elle se révèle à nous également. On connaissait Caroline Fourest la journaliste, l’essayiste, la réalisatrice, la chroniqueuse, la femme de débats, etc… On découvre ici Caroline la femme. Sensible, romantique, passionnée, libre, toujours aussi professionnelle mais profondément humaine, au point de tomber amoureuse de son « sujet ». Si leur relation n’est pas le sujet principal, loin s’en faut, elle plane sur chacune des pages. C’est un livre qui emmène, complètement, totalement, on tremble avec elles, tour à tour de colère, de douleur ou d’indignation, on espère avec elles, on se réjouit avec elles. Elles se battent, parfois ensemble, parfois l’une contre l’autre, elles s’aiment, se blessent, se retrouvent. Elles ont des armes très opposées, un passé et une culture radicalement différents, mais un seul et même but : les droits et la liberté des femmes à travers le monde. Et sans en avoir l’air, peut être même sans en avoir conscience, elles écrivent l’Histoire… A lire d’urgence !

Inna : Extraits

« Ma conviction du premier jour ne cesse de se renforcer. La révolution Femen n’a de sens que si elle permet à des femmes européennes et arabes de pointer ensemble leurs seins contre ceux qui veulent les couvrir comme des bagnoles ou les mettre sur un trottoir comme des lampadaires. Si elle parvient à réunir, le temps d’un cri, les enfants déçus de la révolution Orange et du printemps arabe. » (page 119)

« – C’est une catastrophe ton pays. On va toutes finir par abandonner la lutte à cause de ce romantisme, ce n’est pas possible !
– Pourquoi vois-tu l’amour comme un ennemi ? On peut être féministe, guerrière, et s’offrir des trêves…
– Moi je ne peux pas.
– Pourquoi ?
– Si j’abdique, je ne serai plus bonne à rien ! me lance-t-elle avec un air de reproche.
Ce n’est pas du cinéma. Elle y croit. Inna peut se mettre nue pour combattre mais n’envisage plus de retirer son armure, de peur de ne plus pouvoir repartir au combat… qui ne cesse jamais. » (page 185)

A propos de Cécile A. Preal

2 commentaires

  1. Le résumé et l’avis personnel me donnent envie de lire ce livre, j’ai envie de mieux comprendre le mouvement Femen, car par certains aspects il me déroute, dès que les médias en on parlait j’étais fascinée par ces femmes, par leur courage, mais la peur de leur radicalisation m’a un peu rebuté.
    J’avoue que l’aspect romance arrive en second intérêt pour moi, mais il doit être intéressant, par le fait qu’elles ont des cultures différentes et je viens de lire un article où Inna se définit comme hétéro et parle plus d’une relation intellectuelle que sexuelle. Cet aspect “d’amitié charnelle” me pose question en ce moment car elle est d’actualité avec le film de Mélanie Laurent “Respire” où l’une des actrices parle d’amitié forte entre les personnages principaux et rejette l’aspect sexuel et il y a peu j’ai regardé les bonus du film “En secret” et pareil l’une des actrices parle d’amitié, d’amour entre les deux femmes mais pour elle les personnages ne se définissent pas comme un couple lesbien. Peux t-on se définir comme hétéro et avoir une relation amoureuse avec “la” femme ? (en même temps c’est juste un problème d’étiquette)

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