Precious

Le destin bouleversant d’une jeune fille pauvre américaine

Année de Production : 2008

Date de Sortie : 03 Mars 2010

Réalisation : Lee Daniels

Scénario : Goeffrey Fletcher et Damien Paul, d’après le roman Push, de Sapphire

Avec : Gabourey Sidibe (Claireece « Precious » Jones), Mo’Nique (Mary, la mere de Precious), Paula Patton (Mlle Rains), Mariah Carey (Mme Weiss), Lenny Kravitz (John), Sherri Shepherd (Cornrows), Chyna Layne (Rhonda), Angelic Zambrana (Consuelo), Stephanie Andujar (Rita), Amina Robinson (Jermaine Hicks)

Nationalité : Américaine

Genre : Drame

Durée : 1h 49min.

Titre Original : Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire

Precious : Résumé

Precious est une jeune adolescente noire américaine de 16 ans, obèse et illettrée, qui vit dans les quartiers pauvres de New York. Elle vit seule avec sa mère dans un appartement minable. Sa mère, méchante et cruelle, ne cesse de la violenter à la fois physiquement et moralement et passe ses journées devant la télé grâce aux allocations qu’elle gagne par Precious. Precious qui se fait aussi régulièrement violer par son père depuis sa naissance et dont elle est enceinte, après avoir déjà eu un bébé trisomique confié à sa grand-mère. En bref Precious est loin d’avoir une vie rose. Mais tout va commencer à s’arranger à partir du moment où elle va se mettre à fréquenter une école alternative, qui va lui faire entrevoir un futur plus prometteur.

Precious est une jeune adolescente noire américaine de 16 ans, obèse et illettrée, qui vit dans les quartiers pauvres de New York. Elle vit seule avec sa mère dans un appartement minable. Sa mère, méchante et cruelle, ne cesse de la violenter à la fois physiquement et moralement et passe ses journées devant la télé grâce aux allocations qu'elle gagne par Precious. Precious qui se fait aussi régulièrement violer par son père depuis sa naissance et dont elle est enceinte, après avoir déjà eu un bébé trisomique confié à sa grand-mère. En bref Precious est loin d'avoir une vie rose.…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Un film magnifique. Incontournable.

Note des lectrices : 4.43 ( 2 votes)
64

Precious est un film poignant, cru et véritablement bouleversant. Je suis allée le voir au cinéma en ayant un peu peur de ce qui m’attendait. En effet plusieurs critiques expliquaient que le film semblait avoir été conçu comme un « tire-larmes », d’autres combien certaines scènes étaient difficiles…

Le film nous plonge dans l’univers de cette jeune adolescente enceinte pour la seconde fois de son père, frappée et humiliée par sa mère, analphabète, obèse, etc. C’est l’occasion de nous présenter une photographie de la société américaine d’aujourd’hui, avec tout un pan de la population, pauvre et non cultivée, qui est laissé de côté. Le système éducatif – l’école – ainsi que le système social semblent porter des œillères : Precious, comme sans doute de nombreuses jeunes filles américaines, semble traverser tout cela à la manière d’une femme invisible ; elle souffre et personne (ou presque) ne le voit – il faut attendre qu’elle ait 16 ans, alors que cela dure depuis sa naissance…!

Il y a dans Precious un personnage lesbien, la professeure de Precious, Blu Rains. Mlle Rains est la personne qui porte les élèves de sa classe. Belle et très cultivée, elle est attentionnée, à l’écoute et cherche toujours à les éveiller, à leur ouvrir les yeux. Elle vit en couple avec sa femme, et elles vont d’ailleurs accueillir Precious à un moment donné chez elles. Légèrement différent de l’ouvrage éponyme, ce personnage a été étoffé pour en faire un véritable guide pour Precious. Elle lui montre à quel point ses préjugés étaient infondés et l’aide à avancer vers une meilleure vie.

Ce personnage est l’occasion d’une très belle réflexion sur l’homosexualité. Precious est un personnage qui a vécu dans la misère et auquel on a toujours dit que l’homosexualité était le mal. Pourtant, au fil de sa relation avec Mlle Rains, elle va s’apercevoir que l’orientation sexuelle n’a rien à voir avec le bien ou le mal. Il y a une scène assez terrible, pendant laquelle Precious fait un bilan assez effrayant : elle explique qu’être homo c’est mal, mais que pourtant, Mlle Rains et sa femme ne l’ont jamais frappée, ni insultée, ni violée, ni volée, etc. J’ai aussi beaucoup aimé la scène dans laquelle Precious parle de sa prof, qui vient de lui expliquer que ses parents n’acceptent pas son homosexualité. Precious, en l’observant, se dit que certaines personnes rayonnent, qu’elles rayonnent comme si elles avaient été enfermées dans un tunnel sombre, et que pour pouvoir en sortir, elles avaient dû être leur propre lumière ; et que même une fois sorties du tunnel, ces personnes continuent de rayonner. Mlle Rains a peut-être été persécutée et insultée en vertu de son orientation sexuelle, mais elle n’en est ressortie que plus forte.

Un film à voir, quoi qu’assez dur par moments. Les scènes avec sa mère notamment sont très difficiles, on ne comprend pas pourquoi autant de haine gratuite… Et en plus de cette bonne représentation de l’homosexualité, il y a de bons seconds rôles (la mère de Precious, mais aussi Maria Carey en assistante sociale à peine reconnaissable !).

Je suis très sensible aux affiches de films ; pour moi, quand elles sont réussies, elles veulent dire beaucoup sur le film. Et pour Precious, j’ai été gâtée, puisque les différentes versions sont toutes très intéressantes. L’une des affiches américaines nous présente une femme peinte grossièrement sur fond gris. On voit bien ici le manque de confiance et la piètre idée qu’elle a d’elle-même ; elle se considère comme une grosse masse qui n’a pas le droit à une vie comme les autres ; c’est traduit ici par le manque de traits sur le visage. Une autre version américaine nous présente une forme noire et morcelée sur fond orange. Là encore une fois on voit bien la disparition de l’identité de Precious, qui disparaît sous son apparence physique. On voit aussi à quel point elle est brisée par la vie, par les violences physiques subies depuis son enfance, mais aussi par les violences sexuelles suggérées par cette main griffue au niveau de son sexe. L’affiche française est complètement différente : on part non pas sur l’horreur de la vie de Precious, mais sur l’avenir qui s’offre à elle. On y voit la photo de Precious, sur laquelle ont été collées des ailes de papillon. J’aime beaucoup cette affiche-là, elle est pleine d’espoir. Elle retranscrit bien le côté rêveur de Precious et cet autre monde auquel elle aspire. Aussi cette nouvelle école et l’action de sa prof vont lui donner les moyens de toucher un monde meilleur, vont lui donner les moyens de se libérer de ses chaînes et de s’éveiller.

Le film est très fidèle au livre de Sapphire, dont il est l’adaptation. On y retrouve la même critique sociale acerbe de la société américaine. Certes les scènes de violence et le discours intolérant par moments sont moins crus que dans le livre, mais le film n’en reste pas moins une très bonne adaptation.

Un film émouvant et très réussi qui ne laisse pas insensible. Autre point fort : le générique de début de film, écrit « à l’oreille », un peu comme l’aurait fait une personne analphabète, et qui nous met tout de suite dans le bain. En bref, un film fort et poignant à voir absolument !

Precious : Critiques Presse et Récompenses

Cérémonie des Oscars, 2010
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Meilleur scénario adapté pour Geoffrey Fletcher

Film Independent’s Spirit Awards, 2010 
Meilleur film
Meilleur réalisateur pour Lee Daniels
Meilleure actrice pour Gabourey Sidibe
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Meilleur premier scénario pour Geoffrey Fletcher

Iowa Film Critics, 2010 
Meilleure actrice pour Gabourey Sidibe
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Kansas City Film Critics Circle, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

London Film Critics Circle, 2010 
Actrice de l’année pour Mo’Nique

Black Reel Awards, 2010 
Meilleur film
Meilleure actrice pour Gabourey Sidibe
Meilleure révélation féminine pour Gabourey Sidibe
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Meilleure réalisation pour Lee Daniels
Meilleur scénario, original ou adapté pour Geoffrey Fletcher
Meilleur ensemble pour Precious
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mariah Carey

Boston Society of Film Critics, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Meilleur casting pour Precious

British Academy Film Awards, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Capri Hollywood International Film Festival, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle de l’année pour Mariah Carey

Central Ohio Film Critics Association Awards, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Broadcast Film Critics Association Award, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Golden Globes Awards, 2010 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

African-American Film Critics Association, 2009
Meilleur film
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Meilleur réalisateur pour Lee Daniels
Meilleur scénario pour Geoffrey Fletcher

Alliance of Women Film Journalists Award, 2009 
Moment inoubliable
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Meilleure performance pour Mo’Nique

Institut du Film Américain, 2009 
10 Best Films pour Precious

ASPEN Film Festival, 2009 
Prix du Public
Prix de l’actrice à suivre pour Paula Patton

Chicago Film Critics Association, 2009 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Festival international du film de Chicago, 2009 
Prix du Public

Dallas-Fort Worth Film Critics Association, 2009 
Top 10 Films pour Precious
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique
Russell Smith Award pour Lee Daniels

Festival du cinéma américain de Deauville, 2009 
Prix du jury

Detroit Film Critics Society, 2009 
Meilleure actrice pour Gabourey Sidibe
Meilleure révélation féminine pour Gabourey Sidibe
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Florida Film Critics Circle, 2009 
Meilleure actrice pour Gabourey Sidibe
Pauline Kael Breakout Award pour Gabourey Sidibe
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

Heartland Film Festival, 2009 
Truly Moving Picture pour Precious

Los Angeles Film Critics Association, 2009 
Meilleure actrice dans un second rôle pour Mo’Nique

« Precious, c’est l’impressionnante Gabourey Sibide, dont la performance délicate fait aimer cette fille perdue, résolue à relever la tête devant les ­humiliations quotidiennes […] dernier miracle en date du cinéma indépendant américain. » (20 Minutes)

« Les partis pris esthétiques, moraux et artistiques de Lee Daniels transforment les “handicaps” de Precious, le personnage, en un émouvant film de cinéma. » (Brazil)

« Un film phénomène qui pourrait créer la surprise aux oscars ce weekend […] petit film de genre très réussi. » (Libération)

« Precious est une véritable ode à la vie, servie par les performances bouleversantes de Gabourey Sidibe, Mo’nique, Paula Patton et une Mariah Carey aussi méconnaissable qu’étonnante. » (Metro)

« Un film iconoclaste, bouleversant et maintes fois récompensé. Oscars en vue. » (Télé 7 Jours)

« Bien sûr, c’est impeccablement ficelé, et le spectateur se doute que ce tire-larme connaîtra forcément un dénouement heureux […] Il n’empêche : si on se laisse emporter, c’est que le scénario est plus complexe et vraisemblable qu’il n’en à l’air. » (Elle)

« Lee Daniels accomplit le miracle de délivrer un film chaleureux et coloré habité par un soupçon de fantaisie. Un beau film sur la conquête de l’espoir quand on est au fond du trou. » (Filmsactu)

« Ce film extrêmement éprouvant se révèle aussi énergique, engagé, naïf, déprimant et surchargé. Surtout, il sidère par la force de son interprétation. » (Le Parisien)

« Bien sûr, on peut reprocher à Precious de tirer à trop gros boulets sur nos cordes sensibles. Mais vous verrez, ça fait un bien fou de se sentir “sensible”. » (Paris Match)

« Precious mêle avec bonheur réalisme social plombant et fantaisie onirique, humour caustique et sens du tragique, mélodrame et espoir. » (Première)

« Un film à faire pleurer dans les chaumières ? Justement, non. Precious tire sa sève du ­refus du misérabilisme. Il est violent, stimulant. » (Télérama)

« Precious, mine renfrognée et taille d’outre-mangeuse, trimballée comme une bête de foire d’un bout à l’autre du film, révèle une sorte d’entêtement buté à résister coûte que coûte à ce marathon au pays de la misère humaine. » (Chronic’art.com)

« En dépit d’une poésie de supermarché à la naïveté parfois consternante, Precious déroute, étonne et finit par imposer un ton singulier et un peu gonflé, entre mélo déchirant et Comédie burlesque. » (Critikat.com)

« Le film de Lee Daniels est porté par une mise en scène à fleur de peau et s’envole grâce à l’émotion de son actrice principale Gabourey Sidibe. » (Le Figaroscope)

« Avec sa grâce généreuse, une émotion à fleur de peau et une simplicité bluffante, […] on est bouleversé par la rage de vaincre de cette ado […]. Sans tomber dans le pathos, Lee Daniels alterne les scènes de violence quotidienne et les fantasmes colorés… » (Le Journal du Dimanche)

« Tout y est lourd, gonflé de rêves au maniérisme gay, tapageur dans l’évocation de la violence, sans regard ni émotion, à l’exception du face-à-face final entre la mère indigne et sa fille rebelle. » (Le Monde)

« Precious est un film tour à tour puissant et pénible. […] [il] vaut avant tout pour ses actrices. » (Les Inrockuptibles)

« Mais un peu de subtilité dans l’écriture et une once de retenue dans la mise en scène de Lee Daniels auraient apporté ce doigté et cette nuance qui font bien défaut à un mélodrame chargé. » (Ouest France)

« Lee Daniels, qui revendique les influences de Fellini, de Wong Kar-waï et des premiers Spike Lee, a du talent, mais il fait aussi preuve d’un maniérisme parfois exaspérant. Ce dernier se voit néanmoins racheté par l’interprétation de Gabourey Sidibe et de Mo’Nique… » (TéléCinéObs)

« Precious n’est pas un mauvais film, il est pétri de bonnes intentions et de bons sentiments. Mais il est pleurard et sans regard. Sans point de vue de cinéaste et, donc, rigoureusement sans intérêt. » (Télérama)

« Toute la vulgate des mauvais mélos. » (Les Cahiers du Cinéma)

« Pas une idée, pas une scène qui sonne juste, juste du cabotinage de mauvais film indépendant. » (Excessif)

« Ni film social poignant, ni mélo néo-Douglas Sirk, Precious est une fausse valeur. » (Positif)

« On connaissait le torture porn (Hostel, Saw et toute cette frange du cinéma US qui exploite la torture), Daniels invente le social porn. » (Première)

Precious : Extraits

PRECIOUS : Je m’appelle Claireece Precious Jones. J’voudrais être dans un magazine. Avoir un fiancé à la peau claire. Mais avant j’voudrais faire un clip vidéo.

MÈRE DE PRECIOUS : T’es nulle ! Personne veut de toi ! L’école t’apportera que dalle ! Pointe-toi à l’aide sociale !

MLLE RAINS : Claireece ? Quelque chose que tu fais bien ?
PRECIOUS : Rien.
MLLE RAINS : On est tous doués pour quelque chose.

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