Ghosted

Ghosted : Résumé

Sophie Schmitt est une artiste lesbienne allemande. Aujourd’hui, elle expose son dernier travail, un film sur la mémoire dédié à Ai-ling à Taipeh. Lors de cette soirée, elle rencontre Mei Li, une jeune journaliste taïwanaise qui lui propose une interview. Sophie refuse mais Mei Li insiste et la rejoint à son appartement le lendemain.

Alors que sa relation avec Mei Li se fait plus intense et présente, Sophie se remémore, en flash-back, sa relation avec Ai-ling dont elle était terriblement amoureuse…

Ghosted : Avis Personnel

Il est difficile de donner un avis sur Ghosted, très difficile. Mon problème étant que je ne sais pas ce que l’auteure a voulu raconter à travers cette histoire. S’il ne s’était agi que de mémoire, de souvenir et de la difficulté de refaire sa vie, il n’y aurait pas eu cette histoire surnaturelle de fantôme qui rend le tout assez fantasmagorique. S’il s’était agi que de raconter une fable sur les croyances, les fantômes et la réincarnation, il manque un côté onirique et fantastique à l’histoire qui est très (trop) ancrée dans les villes de Hambourg et Taipeh. Et ce qui est dur c’est que j’ai le sentiment que le film a voulu alterner entre les deux visions sans vraiment exploiter l’une ou l’autre en profondeur.

Du coup, il en ressort un sentiment d’inachevé et d’inapprofondi. La question du deuil qui pourrait être fort intéressante et grave, n’est pas réellement traitée. Ai-ling manque à Sophie, d’accord. Mais à part regarder en boucle les vidéos qu’elle a tournées, on ne peut pas dire que Sophie le montre. Le visage de l’actrice qui interprète la jeune artiste est vide de toute expression et on a envie de la secouer et de lui voler ses cigarettes pour qu’elle réagisse enfin et montre un semblant d’humanité.

Le personnage de Mei Li est assez surprenant puisqu’on se demande à quoi il sert et s’il existe vraiment d’abord. Il est difficile de l’apprécier, de le comprendre et si c’est une femme hantée par l’esprit d’une autre, il faudrait la prévenir qu’elle doit avoir une vie en dehors des moments où elle est possédée. On ne la comprend pas et du coup on reste hermétique à sa quête et sa recherche de vérité.

Le seul personnage que j’ai trouvé intéressant, finalement, c’est celui de la morte, Ai-ling. Parce qu’elle est la seule à sourire et à rire. Parce que certains plans, filmés caméra à l’épaule par Sophie, la montrent curieuse, enfantine, heureuse. L’actrice se débrouille très bien et arrive à faire partager son besoin de connaître ses origines pour savoir qui elle est. En même temps, cette recherche du père est tellement peu exploitée et bâclée qu’on se demande si elle avait un quelconque intérêt dans l’histoire.

Il y a pourtant quelques beaux passages avec notamment des dialogues assez réussis qui m’ont fait sourire. Mais l’un dans l’autre cela ne suffit pas à rendre le film inoubliable. La seule chose que je pourrais dire c’est ce que j’ai pensé à la fin du film : « bof ». Je sais, c’est peu et ça n’aide pas vraiment mais je suis incapable de plus sur ce coup-là. Je vous laisse juger par vous-même.

Ghosted : Extraits

AI-LING : Pourquoi est-ce qu’ils nous regardent ?
PATRICK : Oh, ils se demandent probablement pourquoi notre nourriture ne ressemble pas à la leur. Je pense qu’ils imaginent qu’on mange du chien ici.

SOPHIE : Merci pour vos gentils mots concernant mon travail. Tout d’abord, je voudrais vous remercier de m’avoir invitée et d’avoir accepté mon exposition à Taipei. Cette vidéo n’est pas seulement un souvenir de mon amie taïwanaise Ai-Ling, elle lui est dédicacée…

MEI LI : Je peux vous offrir du feu ?
SOPHIE : Est-ce qu’on se connaît ?
MEI LI : Non. C’est la première fois. Elle doit beaucoup vous manquer. Je suis désolée, je ne me suis même pas présentée. Wang Mei Li du Taipei News. Vous pouvez m’appeler Mei Li. Je voudrais vraiment vous interviewer pour notre section arts.
SOPHIE : Je n’aime pas donner des interviews.
MEI LI : Je sais mais… j’ai pensé que ça pourrait être quelque chose de vraiment unique.
SOPHIE : Votre intérêt pour moi est très gentil Mei Li mais je n’ai aucune envie de parler de ma vie privée à la presse.