Histoire des transsexuels en France de Maxime Foerster

Histoire des transsexuels en France de Maxime Foerster

Titre Français : Histoire des transsexuels en France

Titre Original : Histoire des transsexuels en France

Auteur : Maxime Foerster

Date de Sortie : 2006

Nationalité : Française

Genre : Essai

Nombre de Pages : 192 pages

Editeur : H&O Éditions

ISBN : 2-84547-138-6

Histoire des transsexuels en France : Quatrième de Couverture

Pays d’émergence du phénomène transsexuel au début du XXe siècle, l’Allemagne réunit alors les conditions nécessaires à la mise en pratique des théories du Dr Magnus Hirschfeld sur les « intermédiaires sexuels ». Après le saccage par les nazis de l’Institut de Sexologie, la France prend le relais en Europe : l’artiste Michel-Marie Poulain raconte son changement de sexe dans Voilà et la déportée Marie André Schwidenhammer crée la première structure d’aide aux transsexuels. Ces deux pionnières posent ainsi les jalons d’une visibilité sociale qui atteint son apogée avec la culture cabaret transgenre à Paris dans les années 1950-60 lorsque les Français découvrent la scandaleuse Coccinelle. Cependant, même après la ” libération sexuelle “, les pouvoirs judiciaires, policiers et psychiatriques mettent en place une répression en vue d’empêcher les transsexuels de changer d’état civil et de faire leur transition dans de bonnes conditions. Les années 80 sont marquées par la figure du Pasteur Doucé qui, avec son Centre du Christ Libérateur, œuvre à la politisation de la question transsexuelle. Son assassinat en 1990 entraînera la création d’un tissu associatif rassemblant transgenres et transsexuels dans la lutte pour la reconnaissance de leur dignité.

Histoire des transsexuels en France : Avis Personnel

Histoire des transsexuels en France est à l’origine une thèse d’histoire, ici retravaillée et publiée à destination du grand public.

Effectivement, ce livre est bien écrit et tout à fait abordable par chacun. Il a l’avantage d’être assez bref et ponctué par de nombreux extraits d’archives en tout genre – rapports et essais médicaux, témoignages de transsexuel-le-s, articles de presse… – qui en rendent la lecture vivante et variée.

Vous pourrez ainsi découvrir les origines du transsexualisme, en Allemagne, d’abord en tant que concept avec la théorie du troisième sexe et les balbutiements de la distinction « sexe physique » / « sexe psychologique », puis sa pathologisation et son entrée dans le milieu artistique.

L’auteur retrace plus d’un siècle d’histoire, jusqu’au tout début des années 2000, parcourant les cabarets du « Gay Paris » et les cliniques spécialisées dans les changements de sexe, égrenant au passage les plus grandes figures du transsexualisme et leurs histoires personnelles, souvent hautes en couleur !

L’accent est également mis sur la place du transsexualisme dans les luttes engagées par les mouvements homosexuels, entre amalgame et fort rejet de l’un et de l’autre. L’auteur tente enfin de mettre en perspective, pour la période contemporaine, la question queer et le transgénérisme, plus récent, par rapport au transsexualisme.

Personnellement, j’ai hâte de voir la « suite » d’un tel livre, qui poursuivrait sa recherche sur la place et le développement du transsexualisme dans les années 2000 !

Quoi qu’il en soit, ce livre constitue un excellent ouvrage global, concis et complet, pour qui s’intéresse à la question transsexuelle.

À découvrir !

Histoire des transsexuels en France : Extraits

« Le transsexualisme en tant que concept trouve son origine dans le développement de la théorie du troisième sexe, théorie développée dans les années 1860 par le juriste allemand Karl Heinrich Ulrichs qui a proposé de diviser l’humanité non pas en deux mais trois sexes : les hommes, les femmes, et les uranistes (ou uraniens selon les traductions). Les uraniens ont des hommes par leur corps mais aussi des femmes par leur âme : en eux cohabitent les deux sexes et cet état de fait suffit à faire des uraniens un sexe à part entière, le troisième sexe. […] De même, toujours selon Ulrichs, la lesbienne est une âme d’homme dans un corps de femme.

Deux cabarets tenus par le même propriétaire constituent l’épicentre de cette culture, il s’agit de Madame Arthur et du Carrousel. Dès les années 1920-1930, Paris abrite et entretient cette culture avec, entre autres, le bal de Magic City et le cabaret montmartrois La Petite Chaumière.

Si les gazolines [militants transsexuels], détonnent au sein du FHAR [Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire], qui est déjà un mouvement révolutionnaire, on imagine l’impact et le malaise qu’elles suscitent en se joignant aux militants hétéro-gauchistes du traditionnel défilé syndical du 1er mai en 1972. Avec elles, le combat politique commence par l’usage subversif d’un bâton de rouge à lèvre et par le détournement libertaire des slogans. Le slogan : « Prolétaires de tous les pays, caressez-vous ! » fait l’effet d’une bombe dans la camaraderie masculine syndicale. »

A propos de Julia Clieuterpe

Chroniqueuse occasionnelle

Répondre