Interview de Missy Higgins

Interview de Missy Higgins

Interview accordée à Trish Bendix pour le Site Afterellen.com le 31 Mars 2008

Maintenant au cœur de sa tournée américaine, la chanteuse auteur-compositeur ouvertement bisexuelle Missy Higgins affiche complet. Son nouvel album, On a Clear Night est devenu un album en tête des charts du Billboard Heatseekers où il est entré à la 29ème place et son single “Where I Stood” vient d’apparaître dans la série d’ABC Grey’s Anatomy la semaine dernière.

Higgins reste peu connue aux Etats-Unis mais elle est très connue chez elle depuis ses 18 ans. Elle a enregistré trois albums et a gagné plusieurs ARIAS (les équivalents australiens des Grammys) qui lui ont permis de signer avec un label important qui travaille avec Warner Brothers.

Que vous l’ayez découverte à travers l’épisode de Grey’s Anatomy ou que vous ayez entendu parler de son coming-out de l’année dernière en tant que « pas vraiment hétéro » dans le magazine lesbien australien Cherie, Higgins mérite votre attention. Elle a récemment parlé avec Afterellen.com de son coming-out, de son déménagement sur la côte ouest, de sa chanson « Secret » qui se réfère à une relation homosexuelle.

Vous avez en fait enregistré cet album en 2006, n’est-ce pas ?

Ouais, je veux dire, certaines des chansons sont plutôt vieilles, relativement vieilles. J’ai écrit la chanson « 100 Round the Bends » il y a un long moment quand j’enregistrais mon premier album. Elle est très vieille, cette chanson.

Je suppose que le reste des titres a été écrit au même moment, j’étais en tournée pour le premier album et le second était à moitié écrit quand je suis allée… dans cette petite ville de l’ouest de l’Australie par la mer. Donc j’ai écrit la moitié de l’album là.

Est-ce que c’est étrange de jouer maintenant ces chansons comme si elles étaient nouvelles pour des gens qui ne les ont jamais entendues avant ?

Ouais, mais c’est cool. Quand les gens entendent vos chansons pour la première fois, vous ne pouvez pas aider mais vous voyez comme c’est rafraîchissant, entendre cela à travers leurs oreilles, ce qui est bien.

Vous avez un single différent ici par rapport à l’Australie. Etait-ce votre décision ?

Ce n’était pas vraiment ma décision. Le label pensait que « Where I Stood » serait bien pour les radios américaines. Je suppose que « Where I Stood » est plus cinématographique que « Steer » et donc ils ont probablement pensé qu’ils pourraient l’utiliser pour des séries télévisées, des films et le reste. Par ici [aux Etats-Unis] c’est vraiment un moyen massif pour entrer sur le marché.

J’ai récemment interviewé Sia et elle m’a parlé du fait d’avoir était sur Grey’s Anatomy et de combien cela avait aidé à sa popularité. Je pense que vous ressentez les mêmes effets en ce moment – du genre ça peut seulement être une chose positive, alors que certaines personnes peuvent ressentir que ce n’est pas si positif, d’être associé à quelque chose comme ça.

Je pense que ça a été, particulièrement en Australie, stigmatisé d’avoir sa chanson sur une série télévisée ou attachée à une production. Mais je pense que maintenant l’industrie a tellement changé que c’est simplement un moyen d’être exposé. Il y a un grand nombre de maisons de disques qui investissent tout cet argent dans de la musique gratuite et passent cela sur les ondes et ce genre de choses, donc pour être remarqué, vous devez essayer d’autres choses comme apparaître sur des séries télévisées.

C’est bien parce que vous savez, certains regardent Grey’s Anatomy et ils entendent votre chanson et pensent « Je dois savoir quelle est cette chanson ! »

Ouais, ce n’est pas comme s’ils cherchaient alors qu’ils ne l’aiment pas ! Un grand nombre va sur le site après. Regarder la vidéo de « Where I Stood ».

Est-ce qu’il y a des émissions auxquelles vous n’aimeriez pas être associée ?

Je n’apprécie pas vraiment la télé réalité. Je pense que ce serait un peu rabaissant que d’apparaître dans une de ces émissions.

Est-ce que vous avez les mêmes programmes télévisés en Australie que nous avons ici ?

Nous avons notre propre petite version australienne que vous avez ici – notre version petite île, comme Australian Idol et ce genre de choses.

Est-ce que certaines de vos chansons ont été choisies pour être interprétées à Australian Idol ?

Quelques chansons, principalement pour les auditions. Je ne sais pas pourquoi. Je suppose qu’ils pensent pouvoir entrer avec une chanson émotionnelle.

 

Est-ce que ce n’est pas étrange de regarder ça et de voir des gens interpréter vos chansons ? Comme, est-ce que vous avez déjà été dans un bar-karaoké où vos chansons étaient sur la liste ?

En fait, ma sœur est allée dans un bar-karaoké l’année dernière. Nous avons vécu ensemble et notre bar local faisait des soirées karaoké tous les jeudis soir et nous avions cette chanson des Backstreet Boys que nous adorions chanter, on avait travaillé les harmonies et le reste. Mais quand j’étais loin, elle a choisi de chanter cette chanson de moi « Ten Days », et elle l’a fait avec mon accent australien, en s’amusant vraiment de moi.

Bien que ce soit cool, quand vous entendez votre chanson à la radio ou que vous voyez l’une d’elle sur une liste de karaoké, est-ce que vous vous dites à vous-même « Je l’ai fait ? »

En fait, je me suis vue dans une grille de mots croisés en Australie et je me suis dit que c’était incroyable. Ca ne pouvait pas être mieux.

Est-ce que vous avez des paparazzi qui vous suivent en Australie ?

Non, je ne suis pas aussi célèbre. Vous devez être sacrément plus célèbre pour être suivi par des paparazzi en Australie, et il n’y a pas tant de musiciens qui sont aussi grands.

Eh bien, c’est  fou ici, je suis certaine que vous l’avez réalisé, avec les célébrités.

J’ai le sentiment que la plupart du temps, ils le demandent. Si vous allez à toutes ces premières et ces ouvertures et que votre visage est photographié, que vous portez des tenues de créateurs et que vous vous faites remarquer avec ce genre de choses, j’ai l’impression qu’ils le demandent et ensuite ça leur échappe. Je me suis dit dès le début que je ne ferai jamais ce genre de choses et je ne prends pas plus de photographies de moi que celles nécessaires.

Est-ce que vous avez déjà ressenti une pression de votre maison de disques pour faire ce genre de chose ?

Non, j’ai en quelque sorte établit les règles dès le début et ils savent que je suis plutôt têtue en ce qui concerne ce que je fais, ce que je ferai et ce que je ne ferai pas. Il est évident que ce n’est pas moi.

Jusqu’à ce que vous fassiez votre coming-out est-ce que votre label avez quelque chose à voir avec le sujet ou n’était-ce pas un problème ?

Mon label me soutient vraiment sur tout, sur chaque décision que je prends. J’en ai parlé un peu avec mon manager, et je lui ai dit que je me sentais comme une véritable imbécile de ne pas en parler pendant les interviews parce que c’est une part importante de ma vie.

Au début, c’était seulement que je ne voulais pas parler de ma vie privée. Et ensuite ça en est venu au fait que j’étais clairement… ça sonnait comme si je niais quelque chose, comme si j’évitais simplement le sujet. Je n’ai pas honte de cela. Finalement c’est juste arrivé.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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