Les Amies d'Héloïse : Quatrième de Couverture
Parler de l’amour des femmes pour d’autres femmes comme d’une évidence est chose très rare. Mais parler des joies et des dangers de cet amour, montrer qu’il ne diffère en rien des autres amours, peu d’écrivains l’ont fait avec autant de liberté et de simplicité : jeu du hasard et de la séduction, puissance du désir, passion qui flambe et bouleverse d’autres existences, amour profond qui se développe parfois de façon imprévisible.
Des « liaisons dangereuses » de cette fin de vingtième siècle, c’est ce qu’a voulu écrire Hélène De Monferrand. Mais un peu plus encore, car elle nous parle aussi de la complicité, du rire, de l’amitié, de la solidarité qui se tissent entre ces adolescentes, ces jeunes femmes, ces mères et ces épouses, à travers leur apprentissage de la vie, personnelle et professionnelle. Des couples se font et se défont, des enfants naissent, désirés ou par hasard, mais elles demeurent soudées entre elles, en même temps que les trajectoires s’écartent, pendant dix-sept ans.
Pendant ces années, le monde change. La guerre a marqué ces vies. Les plus âgées ont vécu la Seconde Guerre Mondiale. La guerre d’Algérie, encore récente, a laissé ses traces, et après Mai 68 les changements de mode de vie, jusqu’ici imperceptibles, deviennent plus visibles.
Les Amies d'Héloïse : Avis Personnel
Les Amies d’Héloïse est un roman constitué comme une succession de lettres ou d’extraits de journaux intimes. Vous lisez tour à tour les écrits d’Héloïse, de Manuela, d’Erika ou de Suzanne. Il s’agit certes d’un impressionnant effet de style puisque chaque personnage à sa propre manière de s’exprimer mais en même temps le résultat s’avère pesant.
J’ai eu du mal à m’habituer et ai mis du temps à apprécier cette mise en forme. Bien sûr, une fois que vous êtes plongé dans le livre, cela n’a plus d’importance mais le style est également très académique et l’écriture très soutenue.
Avec ce livre, Hélène de Monferrand nous ouvre les portes du monde la « haute société » aisée. Mais d’habitude, les personnages nous ressemblent au moins un peu, là, leurs vies, leurs préoccupations, leurs attentes semblent à des années lumières de ce que nous connaissons. A part la quête de l’amour, bien évidemment.
Les Amies d'Héloïse : Extraits
« Stupéfiant, la chance tourne grâce à Manuela (famille, je vous aime). Ce matin nous arrivons sur la plage du Vieux Danube après le parcours culturel de rigueur, quand j’entends ma soeur qui s’exclame : « Héloïse ! », et je la vois se précipiter sur une sirène en maillot rouge, la merveille de l’ambassade d’Espagne, trempée, décoiffée, mais reconnaissable. « Salut Manuela, dit la merveille avec simplicité et en français, j’ai pensé à toi ces jours derniers et nous t’avons même évoquée dans notre correspondance, Claire Rochaz et moi. J’espère que tes oreilles n’ont pas tinté. »
Voilà, c’est tout simple, cette fille est dans la classe de Manuela, et elle n’est pas plus espagnole que moi. Je dois maintenant faire quelque chose, sinon pourquoi aurais-je bénéficié d’une seconde chance ? Mais Manuela ? Et Pilar ? Comment les écarter ? J’ai proposé des sorties en commun, à commencer par un concert au palais Palffy demain, pour lequel Zoltan m’a donné des places. Premier sondage extrêmement favorable : Héloïse aime la musique. Saint Sigmund, aide-moi, je suis amoureuse. Ou plutôt saint Wilhelm Stekel, ou Krafft-Ebing, ou n’importe qui sauf sainte Mélanie Klein qui est vraiment trop con. » (Pages 17-18)