Meurtre au Nightwood Bar de Katherine V. Forrest

Meurtre au Nightwood Bar de Katherine V. Forrest

Titre Français : Meurtre au Nightwood Bar

Titre Original : Murder at the Nightwood Bar

Auteur : Katherine V. Forrest

Date de Sortie : Février 2001

Nationalité : Américaine

Genre : Roman Policier

Nombre de Pages : 191 pages

Editeur : H&O Éditions

ISBN : 2-84547-022-3

Meurtre au Nightwood Bar : Quatrième de Couverture

Un ange est mort. C’est du moins ce que pense Kate Delafield, détective du LAPD, en découvrant le corps de Dory Quillin sur le parking du Nightwood Bar, un établissement lesbien de Los Angeles.
Mais la jeune fille au visage innocent n’était peut-être pas si pure. Drogue, prostitution, troubles de la personnalité semblaient aussi faire partie de sa vie.
Pour débusquer son assassin, la détective devra fouiller dans le passé de Dory et affronter son entourage.
Pour cela, elle ne pourra compter sur personne : ni sur les parents de la victime, qui l’ont rejetée depuis longtemps, ni sur les habituées du Nightwood Bar, pour qui la police symbolise l’oppression machiste.
Seule, l’énigmatique et troublante Andrea viendra à son secours. Mais ses motivations pour séduire Kate sont-elles vraiment innocentes ?

Katherine V. Forrest est l’auteur d’une douzaine de romans, dont sept de la série des « Kate Delafield », plusieurs fois primée. Elle a été directrice de collection chez Naiad Press pendant dix ans et a écrit de nombreux articles critiques. Elle vit actuellement avec sa compagne à Lake Tahoe en Californie.

Meurtre au Nightwood Bar : Avis Personnel

Meurtre au Nightwood Bar est le premier roman de Katherine V. Forrest que je découvre. Autant j’apprécie énormément l’humour de Claire McNab, autant je trouve à chaque fois les enquêtes de ses héroïnes un peu tirées par les cheveux. Là, surprise, ça n’a pas du tout été le cas. Au contraire.

Je me suis laissée prendre par cette histoire de meurtre, cette horreur vécue par la victime durant son enfance et sa vie de jeune adulte. Et j’ai été vraiment touchée par la détective Kate Delafield. Elle fait partie de ces héros du quotidien que l’on oublie trop souvent. Elle tente d’appliquer des principes et des valeurs pour rendre le monde meilleur à son niveau. Et en même temps, elle souffre. Elle traîne son mal être et sa solitude comme une héroïne solitaire.

On nous propose régulièrement des héros mal dans leur peau pour plusieurs raisons. Refus d’accepter son homosexualité, batailles avec la famille, rupture avec une petite amie. Mais il est très rare que l’on nous propose des héros qui ont connu le véritable bonheur et qui l’ont perdu à cause de la mort…. de la vie tout simplement. Et c’est que Kate Delafield a vécu.

Et la peur, ici, a droit de cité. Ignorée dans la plupart des romans lesbiens actuels, elle est palpable, réelle et forte. Une jeune femme agressée refuse de porter plainte contre des homophobes par peur de voir son orientation sexuelle découverte alors qu’elle travaille dans une école maternelle. Kate refuse d’assister à la Gay Pride parce que les policiers seront partout et pourront l’identifier. Et ces passages rappellent que même si les choses ont évolué, plus de vingt ans après, ce type de crainte persiste.

Ce qui m’a le plus surprise et qui m’interpelle encore, c’est l’année d’édition originale du roman : 87. Je ne m’attarderais pas sur le temps qu’il a fallu au livre pour traverser l’atlantique mais il est au moins venu à la nage celui-là. Non, je préfère me dire que l’univers dépeint ici, cette Gay Pride de 85, a permis aux choses d’évoluer. En même temps, j’aime cette image de fin où un père et une mère tiennent par la taille leur fille en brandissant une bannière où est inscrit « Nous aimons notre fille gay. »

Un roman policier d’excellente facture qui dépeint un univers noir et monstrueux où la lumière arrive sous la forme du respect des différences et de l’amour. A découvrir.

Meurtre au Nightwood Bar : Extraits

«  – C’est quoi ce bar ? marmonna Taylor.
Jetant un rapide coup d’œil à la grande salle trop éclairée, Kate ne répondit pas. Il lui fallait surtout préserver son énergie pour faire face aux dix femmes agglutinées au comptoir de bois noir. La présence de Taylor amplifiait sa nervosité.
Jusqu’où suis-je en mesure d’aller ? Et si, de but en blanc, l’une d’elles me demande si je suis lesbienne ?
Elles ne le feront pas.
Elle fixait le visage des femmes au comptoir. Elles le savent.
Il lui semblait qu’on lui arrachait sa veste et son pantalon de gabardine grise, son costume passe-partout garant de son invisibilité dans le monde ordinaire. Ici, elle se retrouvait en pleine lumière.
Elle se reconnaissait en partie dans chacune des femmes qui la regardaient. L’assurance physique de l’une, la carrure d’une autre, les courts cheveux gris bien coiffés, les vêtements confortables, les visages sans fard et les ongles bien taillés…
Par habitude, elle nota deux femmes noires et deux latinos. Trois portaient des vêtements de base-ball semblables à ceux de Dory Quillin, mais de couleurs différentes. Les autres portaient un pantalon ou un short sur une chemise ou un tee-shirt. Une grosse femme en jupe écossaise et chemisette paysanne était assise, jambes croisées, la jupe remontée sur ses genoux creux.
Leurs regards directs, aiguisés, la pénétraient comme des rayons X. Une femme ronde en short blanc et tee-shirt ample, des anneaux plein les oreilles, se pencha pour murmurer quelque chose à sa compagne, une femme noire aux cheveux si courts qu’ils ne devaient pas faire plus d’un centimètre. La noire sourit et acquiesça. » (Page 17)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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