Interview de la chanteuse Catherine Lara

Catherine Lara

Interview réalisée par Ursula Del Aguila le 23 mars 2009 pour le site Têtu.com

Au point de se prononcer sur le mariage pour les homos.

Je trouve le Pacs très bien, mais pas le mariage pour les homosexuels. C’est une caricature du mariage hétéro, c’est clownesque pour moi. Nous avons toujours vécu différemment alors jouons le jeu jusqu’au bout. Nous sommes différents des autres, et bien soit, on ne va pas à l’église ou devant monsieur le Maire… C’est vrai que le Pacs a moins d’avantages que le mariage alors revoyons le Pacs, mais pas de mariage par pitié !

Alors que l’industrie du disque est en crise, vous, vous sortez un album et un DVD concept chez Universal complètement décalés par rapport à ce qui se fait…

En effet, au moment où on dégage tout le monde des maisons de disques, moi j’arrive chez Universal avec des idées folles : je voulais faire un disque et un film! C’était un projet extrêmement ambitieux et onéreux et les premiers à rêver sur mon projet furent Universal puis RTL. Ils ont adoré le concept avec une fille qui joue du violon au milieu de danseurs dans un monde onirique à la Franco Dragone.

Justement, votre spectacle est un mélange de musique et de danse, d’où vous est venue cette idée?

C’est un puzzle qui s’est construit pièces par pièces en fait et dont la genèse a duré presque trois ans. Ce n’est pas rien à monter comme spectacle, c’est une espèce de gros navire et on n’a pas envie que ce soit la Titanic donc il faut se battre! (rires) Il m’a fallu une bonne année pour composer les musiques. Puis, pour les arrangements, j’ai travaillé avec Eric Mouquet un des deux musiciens de Deep Forest. Tout en faisant l’album, j’avais des images qui me venaient à l’esprit. J’ai fait huit ans de danse, je dansais comme un pied d’ailleurs car je voulais être en même temps Claude Bessy et Noureev, j’étais déjà partagée entre les deux personnages ! (rires) Quoi qu’il en soit, j’ai toujours voulu de la danse autour de ma musique. J’ai eu la chance de rencontrer Franco Dragone après avoir vu ses spectacles comme «Le Rêve», «O» ou celui de Céline Dion à Las Vegas. Franco m’a présenté son chorégraphe, Guiliano Peparini, qui a tout de suite voulu travailler sur mes musiques en créant des ballets. Ensuite, Gilles Papin a fait ce monde en trois D magnifique, élégant, poétique. Notre désir n’était pas de faire de la performance avec des gens qui agitent les bras toutes les deux secondes, nous voulions vraiment créer une émotion avec des danseurs qui viennent tout de même de chez Pina Bausch et Maurice Béjart, du haut de gamme!

C’est un spectacle très humaniste qui distille un message de tolérance mais sans paroles, juste avec la musique et les corps des danseurs…

Oui, avec ce spectacle nous sommes au-delà des tiroirs homo/hétéro, des hommes entre eux, des femmes entre elles… Il y a  quelque chose de naturel. Il n’y a pratiquement pas de langage en effet, hormis un magnifique poème d’Akhenaton et une chanson très sensuelle chantée par une chanteuse américaine. Les auteurs vont être le public, chacun va se raconter sa propre histoire. Évidemment, il y a une histoire entre un vieil homme et un enfant, un fil conducteur qui est au-delà des murs, des rideaux, des masques des danseurs. Nous vivons dans un monde difficile, un monde de misère où les gens souffrent d’un manque d’argent. Les gens ont besoin de respirer, de rêver avec un spectacle sensoriel. Car ici tous les sens sont en éveil, les yeux, les oreilles, le nez avec un parfum diffusé pendant la soirée. Et pour la bouche on peut toujours embrasser son voisin ! (rires) J’ai vraiment voulu de quelque chose d’épanoui avec de belles émotions. Quand j’ai fait découvrir le disque à Mumu (Muriel Robin, ndlr), elle avait les larmes aux yeux, je l’avais emportée dans mon voyage…

Vous n’avez pas peur de dérouter le public qui attend de vous des concerts plus classiques avec vos incontournables comme «La Rockeuse de diamants» ou «Nuit Magique»…

Je ne m’aime pas assez pour me ressembler ! Ma vie c’est une balade musicale, un voyage. S’il avait fallu que j’écrive «Nuit magique» toute ma vie, je me serais drôlement fait suer ! Cette chanson fut une cerise sur le gâteau, tant mieux. Quand j’ai fait le premier Aral, je pensais n’en vendre qu’à ma famille et puis j’en ai vendu tout de même 250 000 exemplaires, d’un instrumental! Je suis la fille violon pour le public, les gens m’aiment comme ça, je joue comme je chante, je chante comme je joue, parfois il y a des mots, parfois il n’y en a pas, on n’est toujours obligé d’exprimer  un langage verbal pour se faire comprendre. Il y a une âme dans un violon, c’est un instrument très expressif.

Interview Originale sur Têtu.com

Catherine Lara

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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