Love de Martine Roffinella

Love Martine Roffinella

Titre Français : Love

Titre Original : Love

Auteur : Martine Roffinella

Date de Sortie : 2013

Nationalité : Française

Genre : Roman Contemporain

Nombre de Pages : 112 Pages pages

Éditeur : Phébus

ISBN : 978-2-7529-0890-2

Love : Quatrième de Couverture

«Un jour elle m’écrivit : « Love. »
C’était la fin d’un petit message entre deux amies qui s’apprécient et se respectent. Sorte de conclusion après quelques phrases disant que tout allait bien, qu’il faisait beau, que rien ne venait troubler les premiers jours de ces vacances de printemps.»
De ce mot glissé comme on réveille une braise va naître une passion furieuse, à sens unique peut-être, entre une photographe méconnue et une icône du milieu tombée en disgrâce. L’une a connu la gloire et vécu comme une reine. L’autre n’a que son énergie pour croire à la beauté des choses. L’une est amoureuse, assurément, mais de quel reflet ? L’autre manipule comme l’on règle un objectif. Dans ce monde de l’image traversé par les mots va grandir dans le néant une histoire bien réelle faite d’espoir, de douleur et de rage : une obsession, ou si l’amour est aveugle, il n’en est pas moins le lot commun de tous. Qui, un jour, ne s’est pas étonné lui-même de ce qu’il avait bien pu croire ?

Love : Avis Personnel

Je suis tombée sur le roman Love de Martine Roffinella un peu par hasard. Ayant entendu parler de son premier roman Elle, au succès duquel Bernard Pivot avait contribué, je me suis laissée tenter par ce dernier ouvrage fraîchement sorti et en ai profité pour découvrir cette auteure que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire.

M’échut donc sous les yeux un bref – très très bref – récit d’amour entre deux femmes. Sauf que d’amour il ne sera évidemment pas question, et le lecteur, malgré le titre du livre, le comprend dès le début de l’histoire ! Si la relation entre les deux protagonistes est intense, elle n’en demeure pas moins profondément malsaine, marquée du sceau de la manipulation psychologique et empêtrée dans les velléités d’un personnage principal – la «dominée», se laissant soumettre à tous les caprices de la femme qu’elle aime – qui tente sans cesse de s’extirper de ce rapport de force au sein duquel, finalement, elle peine à trouver une trace d’amour.

Il y a dans ce roman une certaine part de tragique, dans la fin inexorable dont on devine aisément qu’elle viendra broyer le personnage sans lui laisser aucune chance de s’en sortir, et c’est en réalité cette inéluctabilité de l’issue qui maintient le lecteur en haleine au fil des pages. La déception en revanche vient du traitement même de la relation entre les deux femmes par l’auteur : assez classiquement, il s’agit d’un lien de dominante/dominée dont le terrain d’expression est l’esprit des personnages. Force implacable d’un côté, amour béat de l’autre, ces femmes s’affrontent et se confrontent sans jamais se comprendre ni échanger l’une avec l’autre. Quiconque a déjà croisé la route d’un pervers narcissique sait la banalité de cette situation dans la vie réelle ! Les grands auteurs pourtant sont capables de magnifier les choses courantes de la vie, de les analyser et d’en révéler les rouages autant que les travers : c’est cette acuité – que l’on aurait été en droit d’attendre d’un roman doté d’une telle intrigue – qui manque au texte de Martine Roffinella. L’histoire se déroule, sans accroc, l’auteur tirant de manière entendue toutes les ficelles qui mèneront son personnage à sa perte sans que rien, pas même sa volonté, ne parvienne à la faire sortir de sa spirale destructrice. Pourtant aucun détail, aucun levier ne vient s’interposer dans le récit afin de lui conférer une dimension analytique et de l’empêcher d’être seulement la narration linéaire d’un échec amoureux et personnel.
Love est donc un court roman sur un thème assez universel – les relations amoureuses destructrices -, mais dont le traitement ne parvient pas à le rendre inoubliable. Dommage.

Love : Extraits

« Moi, à l’autre bout de la France, au bord d’une autre mer, je lus cette «conclusion», ce «Love» dont je crus qu’il m’était adressé.
Je répondis : «Suis-je bien la destinataire de ce message ?».
Peut-être se rendit-elle compte, à ce moment-là, qu’elle avait enclenché une espèce de cyclone car je reçus, juste après, quelques mots anodins sur la météo clémente même en Atlantique, texte de carte postale qui ne faisait plus écho à ce «Love».

J’avais redouté comme la mort cette première rencontre «physique» avec Luce Verdières. Bien sûr je savais à quoi elle ressemblait, d’innombrables portraits d’elle étaient parus dans la presse du temps de sa célébrité, sans compter les centaines d’émissions télévisées où elle avait été naguère invitée et que l’on pouvait encore visionner à l’envi. Brune et le cheveu court, elle avait des allures de la chanteuse Barbara, ses mains gracieuses se croisaient et se décroisaient avec quelque nervosité lorsqu’il s’agissait de construire la notoriété d’un artiste qu’elle jugeait talentueux. Elle avait aussi une étrange façon de planter son regard, d’un seul jet, sur le visage de son interlocuteur qui, désarçonné, perdait le fil de son raisonnement. »

A propos de Julia Clieuterpe

Chroniqueuse occasionnelle

Un commentaire

  1. Même si vous n’avez pas franchement aimé mes livres, je vous remercie infiniment d’en avoir parlé sur votre site.
    Belle continuation à vous – et bravo pour vos critiques, qui sont fort bien écrites !

    Amitiés,
    M R

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