Univers-L Toute la Culture Lesbienne
Interview accordée au site rainbownetwork.com le 27 Juin 2008
Lisa Gornick est une créature rare, pas seulement parce qu’elle est l’une des quelques réalisatrices qui montent en Angleterre mais parce qu’elle crée et développe des longs-métrages sur les lesbiennes. Son premier film, Do I Love You ? a reçu des critiques dithyrambiques et a tourné dans le circuit des festivals, Tick Tock Lullaby, une comédie philosophique traitant des lesbiennes et de leur fabrication d’enfant, est maintenant disponible en dvd.
L’avenir semble brillant pour Gornick qui écrit, joue, dirige et produit son travail. Nous avons donc rencontré la talentueuse jeune femme pour en savoir plus.
Qu’est-ce qui vous inspire pour faire des films ?
Le film est un magnifique moyen pour communiquer et créer. Vous pouvez être incroyablement spontané pour étudier et être objectif. Le film est la combinaison de nombreux éléments que je trouve inspirant. Ce peut être comme faire des improvisations pour découvrir ce que vous pensez. Ce peut être comme de dessiner sans pré-plans et de voir où l’inspiration vous mène. Ensuite vous pouvez rendre objective votre créativité instantanée dans une pièce de montage. Le montage peut vous permettre de le retravailler, de le modeler, de reconsidérer les choses et de les réformer.
Le film voyage autour du monde et les conversations peuvent naître de là. Un film a plusieurs créateurs impliqués à la fois dans la production et le public. Je suis inspirée dans la réalisation de films par l’énorme potentiel qu’ils offrent à ma créativité et à mon âme et aussi, je l’espère, par ce qu’ils peuvent apporter aux autres.
Cela a pris deux ans au film pour sortir en dvd, qu’est-ce que cela fait de regarder Tick Tock Lullaby après tout ce temps ?
En réalité, cela se rapproche plus d’une année depuis que Tick Tock Lullaby a commencé à vivre dans les festivals. Mais peut-être que cela semble long du point de vue de la voie traditionnelle habituelle, vraiment précipitée, consistant à avoir un film dans les bacs de dvds le plus rapidement possible après sa sortie au cinéma.
Du point de vue des films d’arts/indépendants, il voyage à travers les festivals et entre ensuite dans le monde des dvds plus doucement, à un rythme plus réfléchi. Mais à quoi ça ressemble de regarder le film maintenant par opposition à l’époque où il est sorti un an et demi plus tôt ? Je me suis assise à ses côtés à de nombreux festivals à travers le monde et je l’ai regardé à travers les yeux de publics différents. J’aime plus ce film à travers ces personnes. Son côté poignant fonctionne et son côté irrévérencieux fonctionne.
Le film a été décrit comme une comédie philosophique, qu’est-ce que cela signifie ?
Si philosophique est un autre mot pour parler de contemplation et de réflexion, alors l’humour arrive dans ces endroits et ces moments. Si vous aimez philosopher sur la vie et les décisions que vous prenez, ce film est une comédie qui fait cela. En d’autres mots, il explore les soucis de la vie et essaie de trouver le potentiel lumineux et profond de celle-ci.
Qu’aimez-vous le plus à propos de Tick Tock Lullaby ?
Quand je le regarde, je tendance à ressentir l’amour immense de la part de l’équipe créatrice fantastique et des acteurs impliqués.
Combien Sacha vous ressemble-t-elle ?
Elle me ressemble beaucoup. Elle à l’air d’être moi. Mais elle n’est qu’une fiction, tirée de mes inquiétudes qui ont été exagérées pour le personnage.
Quelle est la chose la plus particulière que quelqu’un ait dite à propos de Do I Love You ? ou de Tick Tock Lullaby ?
Que dans Tick Tock Lullaby deux femmes veulent faire un enfant avec un homme de manière traditionnelle ! Je pense que non, elles ne le veulent pas, elles auraient aimé pouvoir faire un enfant accidentellement, comme les hétéros, ensemble de manière biologique, une femme avec une femme, mais malheureusement cela n’est pas possible.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus de lesbiennes réalisatrices de longs-métrages en Grande-Bretagne ?
C’est un débat long et sérieux qui a besoin d’être fait mais il commencera avec le sexisme.
« Cinéaste Lesbienne », l’étiquette est-elle une bénédiction, un fardeau, ou est-ce quelque chose entre les deux ?
Pour moi, les étiquettes ou ce genre de chose ne fonctionnent pas vraiment et sont limitées pour chaque personne impliquée. Il y a eu une époque où, peut-être, vous aviez besoin de ces étiquettes mais maintenant je ne suis pas certaine que cela fonctionne.
Quels sont vos films lesbiens favoris ?
Donc, je ne sais pas. Je ne dis pas vraiment qu’un film est un film lesbien. Mais si vous voulez voir de l’excellent travail, regardez les films de Dorothy Arzner et de Chantal Akerman. Je pense qu’ils pourraient être des amis de Dorothy, avec ces histoires saphiques et ces réalisatrices qui m’ont influencée.
Que ferez-vous après ?
Je tournerai mon film numéro 3 et je jouerai dans le film de quelqu’un d’autre.
Que voulez-vous rajouter ?
Si vous voulez discuter du film Tick Tock Lullaby avec moi, venez sur mon Myspace, nous pourrons philosopher dessus.
Traduction Isabelle B. Price
Interview Originale sur le site Rainbownetwork
