Tokyo Mirage de Anne Rambach

Tokyo Mirage : Quatrième de Couverture

A Tokyo, la force des anciennes traditions japonaises n’est pas un mirage. Mutée injustement aux archives par le chef de la police, l’intrépide Junko Go, flic à Washington en détachement au Japon doit laisser son partenaire Masayuki Nakamura enquêter seul sur le meurtre d’un sokaiya . Tué d’un coup de sabre dans le ventre, Tadashi Onoda faisait chanter de grands conglomérats nippons. L’enquête de Nakamura sur le passé d’Onoda l’entraîne dans le monde sans pitié des yakuzas et de leurs oyabuns , ces chefs de dynasties mafieuses. Avec le soutien de Fumiko Harada, son excentrique amante, Junko Go enfreint une nouvelle fois les règles et poursuit les recherches de son coéquipier. Malgré l’illusion de sa toute-puissance, le Milieu peut être pris à défaut par ceux laissés en marge.

Tokyo Mirage : Avis Personnel

Anne Rambach poursuit l’histoire de Junko Go, cette lesbienne violente, incontrôlable, sexy et irrévérencieuse. Mutée des Etats-Unis dans les épisodes précédents, elle intègre la police de Tokyo. Malheureusement, après la prise d’otage de son chef où elle n’a pas réagit comme il le souhaitait, elle est reléguée aux archives.

Mais Masayuki Nakamura, son équipier, se voit confier une mission compliquée et dangereuse. Sans autorisation et désobéissant encore une fois aux règles en vigueur, Junko Go décide de l’aider. Soutenue par son amante la surprenante Fumiko Harada, une journaliste d’investigation, Junko se lance sur l’enquête.

Toujours amoureuse de son pistolet et adepte de la gâchette facile, Junko Go passionne dans cette troisième histoire, certainement la plus aboutie de l’auteure. Plus noire, violente et sanglante, elle voit disparaître l’un des personnages principaux. A découvrir absolument pour une romancière française impressionnante qui dresse le portrait jouissif d’une américaine fille de parents japonais contrainte de regagner un pays qu’elle ne connaît pas. Tout simplement génial !

Tokyo Mirage : Extraits

« La tension dans l’air était presque visible. L’aube tremblait. Une colonne de fumée épaisse, issue d’une bouche en métal, s’échappait depuis le mur en béton et traversait la ruelle. La chaussée, crevassée, où perçaient des touffes d’herbe et même quelques fleurs simples, luisait : un vieil homme était sorti de la poissonnerie et avait aspergé le sol avec un tuyau. On lui avait fait signe de rentrer. Aux étages, quelques fenêtres étaient allumées. Les habitants les plus matinaux commençaient à se lever.

Dans la voiture en stationnement, les inspecteurs Nakamura et Go retenaient leur souffle. Ils attendaient les ordres de la radio. Les hommes en uniforme, fusil d’assaut à la main, qui se dissimulaient le long des façades, leur jetaient des coups d’oil de temps en temps, guettant leur signal. C’était une question de secondes. » (Page 7)

« – T’es en retard !

– De deux minutes !

– Alors, ça ira.

Fumiko attrapa le visage de Junko et l’embrassa violemment, ses mains descendirent de ses joues vers son cou, elle s’arracha des lèvres de la policière et posa sa bouche sur sa gorge, au niveau du larynx. Elle y attarda sa langue, guetta un gémissement et, quand il vint, elle s’écarta un peu.

– J’imagine que tu n’as plus faim.

– Non, cette histoire m’a coupé l’appétit.

– De quoi as-tu envie ?

– Aller dans une arcade de jeux, prendre un fusil laser et descendre mes ennemis jusqu’à ce que la machine se rende et reconnaisse ma victoire.

– J’espérais une autre réponse. » (Pages 39-40)