La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2

Le film Palme d'Or à Cannes en 2013

Année de Production : 2012

Date de Sortie : 09 Octobre 2013

Réalisation : Abdellatif Kechiche

Scénario : Abdellatif Kechiche, Ghalya Lacroix d’après Le Bleu Est Une Couleur Chaude de Julie Maroh

Avec : Léa Seydoux (Emma), Adèle Exarchopoulos (Adèle), Salim Kechiouche (Samir), Aurélien Recoing (Père Adèle), Catherine Salée (Mère Adèle), Mona Walravens (Lise), Jérémie Laheurte (Thomas), Alma Jodorowski (Béatrice)

Nationalité : Française

Genre : Drame, Romance

Durée : 2h 55min.

Titre Original : La Vie d'Adèle - Chapitres 1 & 2


Interview(s) :

Interview des actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos

La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 : Résumé

Adèle est une adolescente de quinze ans qui a très tôt compris que les filles doivent sortir avec des garçons. Sauf qu’elle ne ressent pas de désir pour ces derniers. Par contre, lorsqu’elle rencontre Emma, une étudiante aux Beaux-arts aux cheveux bleus, elle est immédiatement fascinée.

Incapable d’oublier Emma, elle la revoit à plusieurs reprises et tombe profondément amoureuse. Alors que son désir s’épanouit auprès d’Emma, elle grandit, prend de l’assurance, affronte le regard des autres et devient elle-même…

Adèle est une adolescente de quinze ans qui a très tôt compris que les filles doivent sortir avec des garçons. Sauf qu’elle ne ressent pas de désir pour ces derniers. Par contre, lorsqu’elle rencontre Emma, une étudiante aux Beaux-arts aux cheveux bleus, elle est immédiatement fascinée. Incapable d’oublier Emma, elle la revoit à plusieurs reprises et tombe profondément amoureuse. Alors que son désir s’épanouit auprès d’Emma, elle grandit, prend de l’assurance, affronte le regard des autres et devient elle-même…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : La Palme d'Or 2013.

Note des lectrices : 2.19 ( 50 votes)
74

Pour celles qui ont lu la bande dessinée Le Bleu est une Couleur Chaude de Julie Maroh dont est extrait ce film, sachez que le long-métrage n’a rien à voir avec cette dernière. Il est plus que librement inspiré, à part la couleur bleue des cheveux d’Emma et quelques détails, il ne s’agit pas, pour moi, de la même histoire.

Dès les premières images on comprend que l’actrice Adèle Exarchopoulos va tenir le haut de l’affiche. C’est à se demander d’ailleurs pourquoi la prestation de Léa Seydoux a autant fait parler tant elle est anecdotique à côté. Parce qu’Adèle Exarchopoulos porte le film du début à la fin. Loin de l’image vulgaire que la bande annonce semblait donner, elle incarne parfaitement ce personnage sans faux-semblants ni fausse pudeur. Et il faut le dire tout de suite, tous les acteurs sont excellents. Ils sont justes, touchants et bouleversants. La réalisation, de son côté est très proche des précédents films d’Abdellatif Kechiche. Gros  plans sur les visages, focalisation sur la vie « ordinaire » des héroïnes, vous allez en manger des pâtes à la sauce bolognaise !

Concernant l’histoire, en résumé, pour un film qui clairement se découpe en deux parties comme nous l’explique son titre, j’ai adoré le chapitre 1 et je n’ai pas compris le chapitre 2. Le chapitre 1 est juste magistral. En tant qu’homosexuelle, en tant que femme, j’ai été impressionnée, subjuguée. Vous voyez défiler le moment charnière où une jeune femme prend conscience de sa différence et c’est bouleversant.

Adèle est une lycéenne sans histoire, ordinaire. Comme ses copines elle mate les garçons et va même sortir avec l’un d’eux. Un gentil de terminale, vraiment amoureux pour le coup. Mais Adèle n’y arrive pas. Il y a quelque chose qui cloche chez elle. Pourquoi ne peut-elle pas être simplement heureuse ? Elle va rompre avec ce gentil garçon et être troublée par une fille aux cheveux bleus aperçue dans la rue. Lorsqu’elle suit l’un de ses amis dans un bar gay et qu’elle trouve le courage de se rendre seule dans un bar lesbien, sa vie change. Alors qu’elle s’était contentée de fantasmer sur une femme, là elle va passer à l’étape supérieure et tomber amoureuse d’Emma.  Bien sûr tout n’est pas tout beau, tout rose. Il y a d’abord les crises de larmes de la découverte/compréhension avec le refus d’être différente. Puis il y a le premier coup de cœur et le premier rejet. Ensuite il y a l’agression homophobe. Le tout au lycée qui n’est pas, comme on le sait, l’environnement le plus ouvert et le plus tolérant.

Il y a la découverte du désir, la force d’une première histoire d’amour. Tout cela est magnifiquement montré même si effectivement, la première fois qu’Adèle et Emma font l’amour, on ne s’attendait pas forcément à ce qu’elles revisitent l’intégralité du kama sutra lesbien. Pour une première fois c’était un peu excessif. Où est donc la marge de progression, le doute, l’embarras. Certes le désir est grand mais quand même. Un peu trop long et rapide dans l’aisance des corps pour une première fois. Je comprends qu’il s’agissait de jouer du contraste avec la première expérience hétérosexuelle d’Adèle mais quand même. Les claques sur les fesses et le fou rire d’une spectatrice m’ont permis de comprendre la gêne que certains critiques avaient ressentie. C’est comme si le réalisme et l’ordinaire avaient disparu pour laisser la place au fantasme. Vraiment ? Une première fois de ce genre ?

Ensuite il y a encore des instants d’une justesse rare. Les présentations aux parents avec Emma, la fille qui est ouvertement lesbienne et qui présente sa petite amie, Adèle. Et l’autre, Adèle justement, qui est dans le placard et qui présente Emma comme celle qui l’aide pour la philosophie.  Deux mondes qui s’opposent et qui ne vont pas évoluer, comme si les personnages eux-mêmes étaient figés. Emma veut réussir comme peintre sans faire de concessions quitte à ne pas être exposée et à ne pas toucher d’argent. Mais alors de quoi vit-elle ? Comment peut-elle se payer ce type d’appartement ? Et Adèle qui aspire à un travail proche des enfants, terre à terre, ne va pas se poser de question sur le fait qu’elle aime une femme. Une seule gay pride, aucun coming out, une vie cachée, secrète.

À partir de là débute la seconde partie du film que je n’ai pas comprise. Les causes de rupture entre Emma et Adèle étaient nombreuses. Elles proviennent de deux milieux socio-professionnels différents. Elles n’ont pas le même regard sur la vie, les mêmes attentes. L’une est ‘out’, l’autre est dans le placard. L’une n’a pas de travail fixe, l’autre gagne sa vie en éduquant la future génération. Bref, il y avait matière à quelque chose de fort, de juste et de réaliste. Qu’Adèle et Emma s’éloignent à cause du quotidien, cela se comprend, c’est même courant. Que la cause de la rupture soit une tromperie avec un homme, ça sonnait faux.

Je ne nie pas la notion de bisexualité et j’aurais aimé qu’Adèle soit un personnage bisexuel qui s’assume mais ce n’est même pas cela. C’est plutôt comme s’il s’agissait de tendresse facile à trouver. Que votre compagne s’éloigne, très bien, qu’aussitôt, pour arranger les choses, vous vous envoyez en l’air avec votre collègue… Bof. D’accord nous sommes dans une société égoïste de consommation mais trouver le réconfort uniquement dans le sexe ne me semble pas logique si on en revient à la psychologie du personnage d’Adèle. Personnage qui en fait va s’avérer bloqué à ce qu’il était au lycée, quand il a rencontré Emma.

Les petites facilités scénaristiques vont s’aggraver sur ce second morceau. Sabine, la copine depuis deux ans d’Emma quand cette dernière rencontre Adèle avait disparu sans poser la moindre question, sans même apparaître. Mais le collègue de boulot avec qui Adèle couche et qui s’évapore subitement c’est quand même excessif, non ? Aucune conséquence professionnelle, aucun remord à part celui d’avoir trompé Emma ? Même pas de remord d’avoir utilisé un pauvre gars qu’elle voyait tous les jours ?

Le film laisse donc un sentiment mitigé entre vraies réussites, facilités scénaristiques et fantasmes masculins. Pour autant c’est une œuvre forte que je vous conseille de découvrir.

La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 : Critiques Presse et Récompenses

Palme d’Or à Cannes en 2013.

« Outre une folle embardée passionnelle, la Vie d’Adèle est un précis d’art, une étude sur la chair et les visages, une histoire d’éternité du modèle. » Julien Gester (Libération)

« Avec une franchise et une justesse qui font oublier quelques longueurs, ou l’absence de véritable climax. La vraie vie n’est-elle pas faite d’imperfections ? Et n’en déplaise aux anti-mariage gay, face aux ravages de la passion amoureuse, nous sommes tous des Adèles. » Jenifer Lesieur (Metro)

« La Vie d’Adèle, une histoire d’amour entre deux femmes dans ce qu’elle a de plus banal, de plus beau et de plus bestial. » Thomas Sotinel (Le Monde)

« Chef d’œuvre lesbien et marxiste, La vie d’Adèle ? Avant tout une grande et belle et triste histoire d’amour. D’un premier amour, condensé en trois heures bien plus excitantes que les œuvres complètes de Pierre Bourdieu. Etienne Sorin (Evene)

« Déjà magnifique récit d’apprentissage, La Vie d’Adèle s’avère in fine l’un des plus beaux films d’amour que l’on ait vus depuis longtemps, dans laquelle chacun peut se reconnaitre. Beaucoup d’options s’offrent désormais aux jurés : il serait étonnant qu’ils soient insensibles à la beauté de ce film magistral. » Aurélien Ferenczi (Télérama)

« Le réalisateur procède, comme Pialat, à une forme tendue de cinéma-vérité. On oublie l’inclination homosexuelle des personnages pour ne voir que ce tableau flamboyant de l’amour, dans sa dimension universelle. Avec l’éternel schéma de la damnation : A aime B qui aime C… » Jean-Claude Raspiengeas (La Croix)

«  La Vie d’Adèle transporte jusqu’au vertige, à l’image de celui qui transpire d’Adèle Exarchopoulos et de Léa Seydoux lors de scènes d’amour enivrantes. Cette attraction à laquelle les corps ne peuvent que céder, Kechiche en fait des monuments bouleversants de beauté. » Christophe Chadefaud (StudioCiné Live)

La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 : Extraits

ADÈLE : Je suis énervée parce que tu dis n’importe quoi devant tout le monde depuis tout à l’heure. Je ne suis pas lesbienne, il faut que je te le dise comment, putain ?

ADÈLE : Mais c’est toi, t’es sérieux ? Pourquoi tu as été dire à tout le monde qu’on avait été dans des bars gays bordel ? En plus tu l’assumes, tu dis « Ben ouais, on a été dans des bars gays ». Pourquoi tu fais ça, putain ?
AMI : Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? On a été dans des bars gays et on dirait que c’est la fin du monde.
ADÈLE : Ben ouais, c’est la fin du monde. Tout le monde croit que je suis lesbienne et que je broute des chattes et elle croit que j’ai maté son cul.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

3 commentaires

  1. La BD est sublime, elle me tire des larmes à chaque fois. Mais j’estime que si le réalisateur reprend le titre, il doit ajouter d’autres ressemblances, autres que les cheveux bleus. Je m’attendais à une adaptation, le film m’a donc beaucoup déçue. Trop de sexe (vu la scène, le porno n’est pas loin), trop de larmes, une histoire trop rapide pour un long film, et trop de philosophie.. Trop gros battage pour un film décevant. Si vous avez lu la BD, passez votre chemin. Sinon, faites vous un avis, mais n’en attendez pas trop..

  2. Je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout aimé le film. C’était certainement ma pire séance de cinéma (en terme de film) ^^ Trop long, trop pseudo philosophique, trop de bouffe, trop de fessées, trop c’est trop.
    Profondément décue.
    La BD est tellement magnifique en plus, c’est ce qui est le pire. Alors lisez la bd et passez votre chemin ^^

  3. Personnellement, je n’ai pas réussi à me laisser porter par le film. Mais je ne suis pas objectif, j’ai tellement adoré la bande dessinée.

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